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Éditorial

Religion et mauvaise foi

La place du 6-mai-1950 à Rimouski. (Photo: journallesoir.ca)

Depuis plusieurs années, le développement de notre centre-ville est ralenti par des tractations entre l’Archevêché et la Fabrique Saint-Germain-de-Rimouski à savoir quel sera l’avenir de l’ensemble des terrains de la Cathédrale Saint-Germain-de-Rimouski. Un savant mélange entre vision religieuse et mauvaise foi.

Cette même Fabrique qui a décidé d’offrir le terrain du presbytère Saint-Germain pour la « modique » somme de 21 465 $ pour la durée totale de l’événement « Les Murmures du temps – 2021 ». Le projet initial consistait à la projection d’une œuvre sur le mur extérieur à l’est de la salle Desjardins-TELUS et ce pour souligner le 325e anniversaire de Rimouski. Nous avons récemment appris que la Société rimouskoise du patrimoine et ses partenaires présenteront cette œuvre à l’intérieur de la Salle Desjardins-TELUS, faute d’avoir obtenu la collaboration de la Fabrique Saint-Germain-de-Rimouski.

Nous savons que deux marguillers sur quatre étaient d’accord afin de prêter sans frais les terrains du presbytère pour permettre au projet original de la Société rimouskoise du patrimoine de voir le jour. Les deux autres marguillers, dont le président de la Fabrique, prétendent que c’est la Société rimouskoise du patrimoine qui leur a offert ce montant et qu’elle a ensuite demandé la gratuité pour le prêt du terrain.

Le presbytère Saint-Germain (Photo: journallesoir.ca)

Le président de la Fabrique est même allé jusqu’à brandir l’argument de la saine gestion pour justifier sa position, dans laquelle il reste campé sans autres options depuis plusieurs jours. Le nœud du litige se trouve dans la compréhension de l’estimation de la valeur de l’entente de partenariat pour l’événement « les Murmures du temps ». Comme promoteur, la Société rimouskoise du patrimoine évalue la valeur des biens prêtés par les organismes partenaires et propose ensuite un échange de visibilité en contrepartie de leur contribution. Le contrat qui a été proposé à la Fabrique Saint-Germain-de-Rimouski ne fait pas exception à ce concept. Une valeur était bien mentionnée au contrat, mais cette valeur était pour définir celle de la visibilité que la Fabrique aurait pu obtenir en échange de sa contribution au projet.

Cette visibilité positive, la Fabrique en aurait bien eu besoin par les temps qui courent, considérant la situation litigieuse qui l’oppose à l’Archevêché de Rimouski sur la gestion de la cathédrale et de ses installations. Une notion que le président de la fabrique ne semble pas comprendre, sa décision qui ultimement empêche la présentation des « Murmures du temps » en extérieur est la goutte qui fait déborder le vase.

Ce qui est le plus frappant, c’est que ces mêmes protagonistes empêchent d’avancer dans le projet de rénovation de la cathédrale et du même coup empêchent une potentielle mise en valeur de notre centre-ville. Il faudra bien se rappeler que les terrains du presbytère, une très grande partie de la cathédrale et la plupart des biens de la Fabrique Saint-Germain-de-Rimouski ont été payés par la dime que récoltait l’Église à nos ancêtres et aussi à certains de nos contemporains. Ces biens appartiennent donc bien plus aux Rimouskoises et au Rimouskois qu’à ceux qui semblent vouloir les garder pour eux.

Vue sur une partie du centre-ville de Rimouski ( Photo: courtoisie Armand Dubé )

Deux options s’offrent aux marguilliers récalcitrants, soit qu’ils fassent preuve de charité chrétienne en se ralliant aux deux autres marguilliers qui sont en faveur de la gratuité de l’entente avec la Société rimouskoise du patrimoine ou encore qu’ils démissionnent pour permettre à d’autres de faire preuve de bonne foi en se ralliant au concept de gratuité pour le prêt des terrains. Cette dernière option permettrait aussi de probablement régler d’autres problèmes comme celui de la valorisation à long terme de la cathédrale par exemple.

Ce genre de comportement n’est pas toléré au sein de notre communauté, il est temps que ces personnes le comprennent et reviennent sur terre. C’est un  jeu dangereux de nuire au développement de notre ville et surtout quand nous soulignons les 325 années de celle-ci. Il faut rapidement mettre de côté la mauvaise foi et surtout mettre les biens religieux à la disposition de la communauté qui les a payés.

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