Lettre à mon premier ministre : chaque drapeau exprime une histoire
Bonjour à vous mon très honorable premier ministre du Québec, monsieur François Legault ; à la suite de la correspondance que je vous ai postée le 23 juin dernier ainsi que le 29 du même mois, au sujet du non-affichage de notre drapeau à l’hôtel de ville et des écoles des Trois-Pistoles, je donne suite par la présente pour vous manifester mon inquiétude, puisque cette correspondance est demeurée sans réponse à ce jour.
Même le député de Rivière-du-Loup monsieur Denis Tardif responsable de la circonscription n’a pas daigné répondre à mon courrier ni de vive voix, lui ayant déjà téléphoné.
Il s’agit pourtant dans le cas qui nous occupe ici, d’un manquement à la loi, mais aussi d’un manque de respect pour notre emblème national, ce qui n’est guère mieux. Où est donc passé notre sens de l’État, mon très honorable premier ministre ? Vous qui avez œuvré avec des hommes d’État de la trempe de Jacques Parizeau et de Bernard Landry, je ne crois pas être en mesure de vous faire la leçon à ce sujet.
Cependant, il faudrait sûrement rappeler à l’ordre, dans les plus brefs délais, la Ville des Trois-Pistoles et la Commission scolaire (centre de services) du Fleuve et des Lacs pour leurs manquements à la loi et leur attitude douteuse. Pourtant, l’État du Québec a contribué pour 5 M$ à la réparation du bateau faisant la navette entre Trois-Pistoles et les Escoumins.
La Compagnie de Navigation des Basques se veut une créature privée. Administrée au privé mais, qui ne peut se priver des deniers de l’État québécois! Conséquemment, puisque Québec « se tape » les factures de bateau et autres. Que les quais ont été cédés. Pourquoi ne pas hisser notre fleur de lys nationale au sommet du mât du quai des Trois-Pistoles, lors d’une cérémonie officielle ? Cela est d’une logique implacable il me semble.
On pourrait y inviter monsieur Jean-Pierre Rioux, directement sorti de sa retraite floridienne, pour y hisser notre symbole national. Gardien de l’île aux Basques pendant plusieurs années, protecteur des fours, de la faune et de la flore, il pourrait ajouter à sa boutonnière cette belle fleur de lys.
Pour les commissions (centres de services) scolaires, elles sont également sous la gouvernance de Québec. Je ne vous apprends rien.
Ce qui m’amène à dire que le Québec doit s’affirmer en montrant ses couleurs.
Que le Québec a comme devoir de garder sa place. Que le Québec se veut responsable de son destin. Que le Québec doit se comporter comme nation dans son État, s’il veut survivre comme peuple.
Chaque drapeau exprime une histoire. Un peuple qui hésite à montrer son drapeau et dont les responsables cachent sciemment ou autrement ses couleurs, est voué à donner sa place à d’autres sur son propre territoire dans l’indifférence et le mépris.
« L’ignorance a le mépris facile », chantait Félix Leclerc.
Nous sommes un peuple pacifique, bonasse. Certains diront avec ironie sans trop d’histoires. Déjà colonisé, peuple qui a résisté, résistant encore malgré tout. J’en suis !
Comment expliquer notre situation à ces nouveaux arrivants si nous cachons nos couleurs, nous qui accueillons des immigrants qui en plus prêtent serment d’allégeance au Dominion ?
Mon très honorable premier ministre, votre sens de l’État nous l’avons apprécié durant la pandémie et nous l’apprécions toujours et encore. Faites en sorte de poursuivre dans la même veine pour notre continuité. Remettez ce drapeau là où il doit être !
Je vous demande seulement de faire appliquer la loi pour que les responsables de nos institutions se comportent dignement avec le courage qu’il faut pour nous éviter ce déni délétère et inacceptable.
Merci à vous monsieur François Legault de votre attention et recevez mes plus sincères et patriotiques salutations.
Yves Drapeau
Rimouski