Camping : pas de projet sur la table à Sainte-Luce
Le maire sortant de Sainte-Luce, Roch Vézina, estime que la Municipalité n’a pas de projet de camping en banque, après avoir tenté d’acquérir le terrain privé La Luciole, l’an dernier.
C’est ce qui ressort d’une entrevue exclusive avec monsieur Vézina menée ce matin, alors que le journal traite depuis hier du dossier du tourisme en région. Rappelons que Sainte-Luce est la municipalité qui se veut la station balnéaire de la région, mais que son camping ne semble pas être en mesure de répondre à la très forte demande de touristes qui veulent séjourner en région, en camping.
Cette demande a augmenté d’un cran avec les conséquences de la crise sanitaire. Les Québécois voyagent moins à l’extérieur du pays ou ont changé des projets pour mieux redécouvrir leur province. Le camping attire bon nombre de nouveaux adeptes et d’autres y sont revenus, mais on constate que la région aurait besoin de nouveaux terrains.
Pas d’accord
Il y a environ un an et demi, la Municipalité de Sainte-Luce a entrepris des démarches pour acquérir le seul camping de l’endroit, la Luciole, mais des citoyens se sont opposés. La maire de l’époque, Maïté Blanchette-Vézina, avait laissé entendre que cela n’était que partie remise et qu’un nouveau projet pourrait éventuellement voir le jour. Monsieur Vézina, un conseiller qui lui a succédé lors de sa démission, n’est pas de cet avis.
« Nous avions une entente de principe sur un prix l’an dernier, une offre qui nous avait été faite par la propriétaire, madame DeChamplain. Malheureusement, des citoyens se sont opposés. Ça prenait 191 signatures pour demander le référendum ou le retrait du projet et il y en a eu 271. Nous ne sommes alors pas allés plus loin. On a tout arrêté ça là. Je crois que ce sont quelques citoyens qui sont « partis en peur » avec ce projet-là pour s’y opposer », confie monsieur Vézina.
« J’y croyais »
« Moi, j’y croyais, à ce projet, pour la simple raison que ça aurait été une source de revenus intéressante pour la Municipalité. Des citoyens ont affirmé qu’il y aurait eu d’importants travaux d’infrastructures à réaliser. On aurait pu tenter de remédier aux contraintes progressivement. On n’aurait pas été obligé de tout faire la même année. De toute façon, il y a eu opposition des citoyens », ajoute-t-il.
La prochaine campagne électorale pourrait être l’occasion pour des candidats de s’avancer avec un projet qui viendrait compléter l’offre de services de camping, mais il n’y a aucun projet sur la table présentement.
Maison propre
« Pour l’instant, il n’y a rien dans nos cartons. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y aura des élections en novembre. Vous comprendrez donc que ce n’est pas dans les intentions du conseil sortant de s’avancer. Personnellement, je pourrais être de retour comme conseiller municipal, mais je tente de terminer le mandat de Maïté Blanchette-Vézina en laissant une maison propre. Je ne suis pas sûr que je vais y arriver. J’ai fait sortir tous les dossiers qui retardaient et il y en a certains où il n’y a pas eu d’activité pour différentes raisons depuis deux ans, deux ans et demi. Ce n’est pas évident de se mettre à jour. Quand on est conseiller municipal, on n’a pas les mêmes prérogatives que maire. Ça fait une différence. Pour la mairie, je ne sais pas si je me présenterai. Je ne suis pas rendu là », précise aussi Roch Vézina.
Démocratie exprimée
La Municipalité pourrait-elle être intéressée à réaliser elle-même un projet de terrain de camping, puisque de toute façon, La Luciole est bondé?
« L’année dernière, l’occasion était là. Madame DeChamplain nous proposait un prix avantageux spécialement pour la Municipalité, car elle croit en ses efforts de développement. Mais comme les citoyens l’ont refusé, est-ce qu’on devrait s’engager dans un autre projet à deux ou trois fois le prix qu’on aurait payé pour la Luciole? J’ai des doutes là-dessus. On va mettre nos efforts sur autre chose. Est-ce que ce pourrait être un enjeu électoral? Pas pour moi, en tout cas. Je n’ai pas le goût d’entrer en guerre avec des citoyens. Les signataires de la demande de référendum se sont exprimés. Plus de 70% provenaient du secteur rural (Luceville), alors, non, ce n’est pas ce que je souhaite », lance monsieur Vézina.
« On a consulté les citoyens sur le projet de la Luciole et on peut dire « vox populi, vox Dei ». La démocratie s’est exprimée et on doit respecter ça. »