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Nouvelle de 18 h

La cession du port de Rimouski au provincial semble mal engagée

Le député Harold LeBel croit que les sommes allouées sont insuffisantes
Harold LeBel a rencontré la semaine dernière la présidente, directrice général de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Anne Dupéré. (Photo: courtoisie)

Le député de Rimouski, Harold LeBel, pointe du doigt plusieurs aspects du dossier de la cession du port de Rimouski au gouvernement provincial par le fédéral, et craint que les sommes promises pour la mise à niveau soient nettement insuffisantes.

À la suite d’une visite des lieux la semaine dernière et au fil des récents développements, monsieur LeBel constate que bien des questions sont demeurées en suspens. Il s’interroge sur la qualité de l’entente conclue entre les deux gouvernements et sur sa mise en œuvre.

Très hypothéqué

« Il faut rappeler que l’entente a été signée en 2018, par le gouvernement Couillard et l’ancien ministre Jean D’Amour. Elle prévoyait une somme de 163 M$ pour les quatre quais de l’Est du Québec (Matane, Rimouski, Gaspé et Cacouna). J’ai toujours pensé que cette somme provenait du fédéral et devait servir à la mise à niveau des quatre quais, mais on a appris récemment que c’était pour leur mise à niveau, mais aussi pour assurer leur développement au cours des 25 prochaines années. Ça semble insuffisant. On semble avoir hérité de quelque chose qui est déjà très hypothéqué. »

« Avec les changements climatiques et les tempêtes qu’ils provoquent, les dessous des quais sont pas mal plus affectés qu’on pensait. Juste pour le quai de Rimouski, ça n’a aucun bon sens. Je suis allé voir ça. C’est grugé par le dessous. L’argent devait d’abord servir à la mise à niveau, mais là c’est à la mise à niveau ET au développement. On n’arrivera pas avec cette enveloppe. Pourtant, à l’Assemblée nationale, j’avais fait voter une résolution selon laquelle le fédéral devait mettre à niveau les installations portuaires avant de les donner à Québec. Ça ne semble pas être ça du tout qui s’annonce », commente monsieur LeBel.

« On s’est fait berner »

« On s’est fait berner. Ce qui était entendu, quand Couillard (l’ex-premier ministre) a fait l’annonce, c’était que les 163 M$ devaient servir à la mise à niveau et que les quais deviendraient la propriété du gouvernement du Québec le 30 mars 2020. À ce moment là, déjà, les travaux devaient être enclenchés pour que nos ports de mer soient ensuite développés. Non seulement il ne s’est rien passé depuis le 30 mars 2020, mais aussi, il faudra attendre deux ou peut-être trois ans pour voir du concret », soutient Harold LeBel.

« Les libéraux étaient pressés parce que les élections approchaient et ils ont signé une entente mal négociée. Là, il faut absolument que les utilisateurs du port sachent à quoi s’en tenir. Ce n’est pas drôle, actuellement, c’est un peu cowboy sur les quais à Rimouski. Il y a des barrières qui empêchent l’accès à certains endroits, tu ne peux pas aller à certains endroits; il y a des places réservées pour les pêcheurs qui sont tassés. La cohabitation s’est toujours bien passée, mais là, il y a de la confusion. Il faut rapidement qu’on sache où on s’en va. À tout le moins, la nouvelle Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie s’est engagée à fournir un plan de développement stratégique d’ici la fin de l’année », affirme le député de Rimouski.

Choix difficiles

« Avec 163 M$, on ne pourra pas faire de miracles. Il y aura des choix difficiles à faire et il y a des enjeux d’environnement qu’il ne faut pas oublier. On ne peut pas faire n’importe quoi et on aura probablement des audiences sur l’environnement, etc. Ça risque d’être compliqué. Si on avait plus d’argent, on ne sera pas obligé de faire des choix qui s’annoncent difficiles. Quand la Coalition Avenir Québec (CAQ) a été élue, François Legault avait rédigé un livre sur le Saint-Laurent et son développement. On a attendu longtemps et là, la CAQ vient de déposer son plan pour le Saint-Laurent il y a quelques mois seulement. Cette politique maritime et l’argent qui viendra, le port de Rimouski devrait pouvoir en profiter. Ce n’est pas vrai qu’avec cette entente avec le fédéral, on va se laisser attacher les mains pendant les 25 prochaines années. L’enveloppe de 163 M$ ne suffira pas et il faut que la CAQ sorte de l’argent neuf si on veut développer ce port à la hauteur de nos ambitions », déclare Harold LeBel.

Le port et la marina de Rimouski sur une photo qui remonte à avant les travaux de rénovation de la marina, effectués l’an dernier. (Photo: archives, courtoisie Armand Dubé)

« Tout comme moi, les utilisateurs du port de Rimouski espèrent savoir enfin ce que va devenir ce port et voir des travaux de réfection commencer. Lors de l’annonce de l’entente avec le fédéral, on nous promettait des travaux avant 2020 avec les sommes nécessaires et suffisantes pour les réaliser. Dans les deux cas, nous avons été bernés », estime enfin monsieur LeBel, qui a l’intention d’écrire aux intervenants gouvernementaux pour leur dire toute l’importance du port pour Rimouski qui se veut la capitale nationale maritime du Québec.

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