Pour la candidate Bureau-Civil, le Canada est « un cancre » en matière de soutien aux sans-emploi
La candidate indépendante aux .élections fédérales dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Noémi Bureau-Civil, estime que le Canada est un cancre parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), tant dans son traitement des personnes nécessitant de l’assurance-emploi que de l’aide-sociale.
« Seule la transition vers un revenu de base inconditionnel, tel que proposé par une politique de décroissance choisie, peut à la fois assurer dignité humaine et respect des limites planétaires Le Canada est au bas de la liste des pays de l’OCDE dans la manière dont il traite nos concitoyen.ne.s ayant besoin d’assurance-chômage1 ou d’aide sociale. C’est ce que révèlent respectivement le programme de réforme de l’assurance-chômage du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et une étude menée par le professeur Alain Noël comparant « l’évolution sur 20 ans de l’aide sociale dans 18 pays de l’OCDE » », croit la candidate.
« En effet, tant sur le plan du chômage que de l’aide-sociale, le Canada se retrouve en avant-dernière position, tout juste derrière les États-Unis, pays emblématique de la démesure néolibérale. «À l’origine, l’aide sociale était basée sur l’évaluation des besoins des ménages pour vivre minimalement, rappelle Alain Noël. Avec le temps, c’est devenu un programme que les gouvernements ont mal indexé, car ils craignaient l’effet de prestations trop généreuses sur l’incitation au travail », affirme-t-elle.
Madame Bureau-Civil croit qu’en réalité, « ces mesures d’incitation au travail sont des stratégies que les partis politiques actuels emploient non pas pour assurer la dignité humaine, mais bien pour pousser celles et ceux qui occupent un emploi instable (saisonnier, travail autonome, temporaire) ou celles et ceux vivant une situation incapacitante, à retourner au plus vite fournir une force de travail qu’ils et elles n’ont parfois plus. Cette froideur productiviste rappelle que l’important, c’est de mettre l’épaule à la roue. »
« Pour revenir sur la question de la dignité humaine, la candidate dit avoir appris, en discutant avec Michel Dubé, coordonnateur d’Action Populaire Rimouski-Neigette, que le dernier énoncé qu’une personne dans le besoin doit cocher sur son formulaire d’accès à l’aide sociale correspond à «J’accepte de renoncer à ma vie privée. » Notre argent de contribuables finance ce genre de documentation. Or, selon La Charte des droits et libertés « [t]oute personne a droit au respect de sa vie privée ». Parmi les aberrations administratives de l’assurance-chômage, monsieur Dubé déplore entre autres la lourdeur procédurale, les critères injustes d’exclusion, le langage technique inaccessible, le manque d’humanité lors de démarches juridiques et la persistance des périodes dites « trous noirs » impactant plusieurs travailleurs-travailleuses de l’industrie saisonnière (secteur d’emploi hautement représenté dans notre région). C’est pourquoi, avec l’Alliance interprovinciale, il demande aux candidat.e.s des élections fédérales d’adopter une réforme de l’assurance-emploi », explique-t-elle.
Services de base
Le manque d’accessibilité à des services de santé de base ajoute à la vulnérabilité déjà importante de plusieurs bénéficiaires de l’aide-sociale et de l’assurance chômage, selon madame Bureau-Civil.
« « Au Québec 96% des dentistes exercent en pratique privée. Les soins à but non lucratif ou dits accessibles représentent une fraction marginale des soins dispensés, ce qui veut dire concrètement que malheureusement, comme bien d’autres choses dans notre société, les nantis obtiennent un accès et les vulnérables sont invisibilisés et ignorés. » C’est ce que me révélait le Dr Alexandre Cossette, dentiste généraliste pratiquant dans Le Bic. Même son de cloche pour les personnes vivant en situation de précarité aux prises avec des troubles de santé mentale », affirme la candidate indépendante.
« Dre Frédérique Nadeau-Marcotte, psychiatre au CISSS Bas-Saint-Laurent, me partageait qu’une de ses patientes s’est fait retirer sa prestation d’aide-sociale, parce que son conjoint perçoit un revenu minime. « Ce n’est pas normal qu’une patiente doive choisir entre acheter sa médication ou payer l’épicerie pour nourrir ses quatre enfants », s’indigne ce médecin. Des problèmes de santé multiples qui finissent par devenir chroniques, un revenu et une couverture de soin de santé insuffisants, voire parfois absents, une condition qui se détériore amenuisant les chances de parvenir à être réemployé.e : voici la spirale descendante dans laquelle ils se retrouvent. »
Le chômage
« En 1996, l’assurance-chômage devenait l’assurance-emploi. Plus de vingt ans plus tard, force est de constater que ce vocable n’est jamais passé dans les mœurs populaires. Pour tout le monde, l’assurance-emploi demeure l’assurance-chômage… le chômage! Ces deux mots traduisent mieux la réalité d’ailleurs. Et l’institution responsable du programme doit de nouveau s’appeler la Commission d’assurance-chômage. Tout le monde s’y retrouvera mieux et ce sera mieux pour tout le monde », croit Noémi Bureau-Civil.
« Advenant que la population choisisse de poursuivre selon le modèle de croissance économique illimitée, malgré son incompatibilité avec le maintien des conditions favorisant l’habitabilité de notre planète, accepter dans son intégralité la réforme de l’assurance-chômage demandée par l’Alliance interprovinciale serait la moindre des choses. Ces très modestes revendications sont présentées par les personnes les mieux placées pour juger des besoins de ceux et celles qu’elles représentent. Je ne crois pas non plus que la société civile soit moralement à l’aise de contribuer à ces injustices via ses cotisations », ajoute-t-elle.
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Pour mettre fin à la stigmatisation, à l’invisibilisation et à l’atteinte à la dignité des personnes vulnérabilisées par l’économie de marché défendu par les différents partis politiques, Noémi Bureau-Civil favorise un projet collectif de décroissance choisie qui se démarquerait en remontant en amont de la problématique. « Il s’agirait de partager davantage le fruit des activités économiques que nous aurions décidé ensemble de maintenir. D’une part, nous déterminerions un revenu maximum acceptable et d’autre part, un revenu de base inconditionnel. Mais pas n’importe lequel. Certains modèles de revenu de base comme l’impôt négatif, l’allocation universelle et le revenu social garanti, s’inscrivent dans la continuation du modèle capitaliste. Comme l’explique clairement la doctorante Ambre Fourrier dans son ouvrage Le revenu de base en question, pour « créer les conditions d’un dépassement des rapports de domination propres au capitalisme », c’est vers un revenu de base dit « revenu de transition, caractérisé par un montant suffisant et une inconditionnalité forte », que nous devons aller. »
« Les allocations pour aides diverses doivent également continuer à être versées à celles et ceux dans le besoin (ex : personnes en situation de handicap, aide-médicale, etc). Combiner un tel revenu à une diminution de l’impératif de travailler, mais un partage des tâches conçues comme ingrates, permet de libérer du temps pour s’investir dans la vie communautaire, revaloriser le travail invisible traditionnellement pris en charge par les femmes, retisser le filet social que les mesures d’incitation au travail ont effrité, s’éduquer adéquatement pour (ré)apprendre à décider ensemble de manière éclairée et démocratique, prendre soin des écosystèmes qui ont été ravagés, bref, amorcer un virage drastique mais enthousiasmant vers un monde plus soutenable et plus enviable. C’est ce changement de paradigme que je, Noémi Bureau-Civil, candidate indépendante dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, vous propose de choisir, pour une décroissance d’injustice et une croissance de dignité », conclut la candidate indépendante.