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Nouvelle de 17 h

Deux candidats de qualité, mais lequel sera le plus rassembleur?

Excellent débat entre Virginie Proulx et Guy Caron
Guy Caron et Virginie Proulx pendant le débat de ce midi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le débat entre les aspirants à la mairie de Rimouski, Virginie Proulx et Guy Caron, présenté ce midi à l’UQAR, s’est avéré fort intéressant et apporte la question principale de ce scrutin : laquelle ou lequel sera le plus rassembleur?

L’événement organisé par la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, la radio CFYX et le journal le soir a attiré quelque 40 personnes à l’amphithéâtre de l’UQAR, mais des milliers de lecteurs et d’auditeurs sur les pages Facebook des organisations concernées et sur les ondes du 93,3.

Candidats de qualité

Première chose constatée par le journal le soir dans son bilan du débat: on s’entendra pour dire que ce sont deux candidats d’excellente qualité, qui savent se présenter, s’exprimer, débattre et argumenter. Ils ont des feuilles de route bien garnies. Si madame Proulx a été la première à y aller d’attaques envers son adversaire depuis le début de la campagne, avec le dossier du lieu de résidence permanent de monsieur Caron, ce dernier, pour la première fois de la campagne, s’est fait beaucoup plus incisif lors du débat.

Guy Caron (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

Cailloux dans leur chaussure

Les deux candidats ont cependant des cailloux dans leur chaussure, que leur adversaire a tenté d’exploiter. Madame Proulx a été exclue des rencontres en comité plénier du conseil municipal en mai 2020, mais elle a un mandat de conseillère à son actif. Monsieur Caron n’a pas d’expérience en politique municipale, mais fait valoir son expérience de député fédéral. Ce fut un débat un peu dur dans le ton, parfois, mais très enrichissant.

Les premiers accrochages sont survenus concernant le projet de Guy Caron de réaliser une grande consultation de type Rimouski 2030 ou 2040 pour mieux orienter les décisions du conseil municipal dans les années à venir. « Ce genre de consultation prend beaucoup de temps. Je pense qu’on peut faire des consultations quand même. On doit juste les faire autrement, de façon plus délicate, en regardant autour de nous. Il faut être capable d’être innovant. La participation citoyenne évolue. On peut établir une vision à long terme sans nécessairement tenir de grande consultation », a affirmé madame Proulx.

« L’un n’exclut pas l’autre. On a besoin de cette vision à long terme. On a besoin de savoir où on veut être en 2030 ou en 2040. On peut quand même réaliser des plans d’action à partir d’une consultation citoyenne qui va nous mener dans cette direction. Si on ne prend pas un pas en arrière pour le faire, on n’aura jamais le recul nécessaire pour voir le portrait d’ensemble », a répondu monsieur Caron.

Virginie Proulx (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

« Vœux pieux »

Au sujet du développement économique, monsieur Caron a décoché une flèche à madame Proulx. « Nous avons des visions différentes entre nos deux candidatures. Je présente des enjeux qui sont concrets, alors que vous formulez des vœux pieux et de bonnes intentions. Je n’ai pas vu grand-chose dans votre programme, à part de créer des commissions pour consulter, en termes de propositions concrètes. »

Réalisations?

« C’est drôle d’entendre ça de la part de quelqu’un qui vient de nous dire qu’il faut prendre un pas de recul et réfléchir à long terme. En fait, avec l’agroalimentaire et le bois, au Bas-Saint-Laurent, on peut mettre en place des partenariats. Mais il faut être proactif et se demander comment on peut justement améliorer nos relations avec les entrepreneurs. Il faut travailler en collaboration avec nos entreprises. Vous, monsieur Caron, quelles sont vos réalisations comme député? », a répliqué la candidate.

« Ma première réalisation d’importance a été le projet de loi qui vient d’être adopté par le parlement canadien qui permet de s’assurer d’une relève dans le domaine agricole », a d’abord dit monsieur Caron. « Et ça, ce sont des réalisations pour Rimouski? », est revenue à la charge madame Proulx. « Pour Rimouski, pour le Bas-Saint-Laurent et pour tout le pays », a signalé Guy Caron, qui a aussi notamment parlé de son rôle dans l’obtention d’une subvention pour la rénovation de la marina de Rimouski et son acquisition par la Ville. « C’est un dossier qui n’allait nulle part quand j’ai été élu. »

Allé ou pas aux assemblées?

Les questions sur l’administration municipale et l’éthique ont retenu l’attention. Guy Caron a tourné le fer dans la plaie de Virginie Proulx au sujet de son exclusion des réunions du conseil en comité plénier depuis un an et demi. Cette dernière pense qu’elle peut rétablir de bonnes relations avec ses collègues qui seront réélus, ce sur quoi monsieur Caron s’interroge.

Guy Caron (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

« Au cours du dernier mandat, le conseil municipal a semblé désorganisé par des querelles internes. Comment entendez-vous assurer l’harmonie tout en écoutant davantage les Rimouskois? », a questionné le modérateur, Olivier Therriault.

Après les réponses d’usage et un rappel de leurs engagements à ce sujet, les adversaires en sont venus aux coups. « Avez-vous déjà assisté à une assemblées du conseil municipal, monsieur Caron? », l’a interpellé sa rivale. « Quand j’ai exprimé mon intention d’être candidat à la mairie en novembre 2020, j’ai mentionné que je ne voulais pas aller aux assemblées du conseil municipal, pour éviter de jouer à la belle-mère », a été la réponse.

« Est-ce qu’un changement de culture est possible dans un prochain mandat, dans le contexte où de nombreux conseillers sortants sont aussi candidats et risquent de revenir au conseil?», a demandé le modérateur.

« J’en suis convaincue. J’ai l’intention de mettre en place de nouvelles façons de faire qui vont permettre de travailler de façon collaborative. Je veux donner de la place aux conseillers municipaux et travailler en équipe avec eux, pour faire en sorte qu’on arrive ensemble à des idées et à des façons de faire qui sont nouvelles », a commenté Virginie Proulx.

« Cela soulève la question à savoir pourquoi les 10 conseillers et conseillères et le maire ne voulaient plus travailler avec vous. C’est vrai et vous le savez! », a lancé monsieur Caron. « C’est faux », a répondu madame Proulx.

Oublions l’urbanisme!

La discussion a débordé quand il a été question d’urbanisme, au point où ce sujet a été presqu’oublié.

« La culture de la Ville peut changer, mais ça se fait graduellement et ça se fait avec des gens qui sont rassembleurs, des gens qui vont travailler main dans la main avec la direction générale et l’appareil municipal, non avec des gens qui vont diviser », a constaté Guy Caron. « Un moment donné, il faut être capable de réaliser la raison pour laquelle tout ça (NDLR : son exclusion des comités pléniers) est arrivé. Je suis là pour proposer de nouvelles façons de faire. Je suis capable de travailler en collaboration avec les gens autour de moi et j’ai une très bonne relation avec les employés de la Ville », a réagi Virginie Proulx.

Virginie Proulx (Photo: journallesoir.ca, Roxanne Guillaume)

Facile!

« Rassembler autour de soi des gens qui sont d’accord, c’est facile à faire. Il faut être capable de rallier des opinions qui sont contraires et les amener dans une nouvelle direction. Au cours des deux dernières années, vous n’avez pas eu d’alliés au sein du conseil municipal et vous n’avez pas trouvé de gens qui partageaient votre vision », est revenu à la charge le candidat. « Vous parlez à travers votre chapeau. Vous saurez que dans la vie, quand quelqu’un se fait exclure d’un endroit, il y en a bien d’autres qui pensent la même chose. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas d’alliés au sein du conseil municipal. C’est une attaque un peu gratuite et inacceptable », a tranché la candidate.

« J’énonce une réalité : vous avez travaillé avec vos collègues du conseil municipal pendant deux ans et par la suite, vous avez été exclue. Personne n’est venu à votre défense. Vous n’avez aucunement démontré votre capacité de rassembler. Vous ne rassemblez que les gens qui pensent comme vous! Que des gens qui ont la même opinion, mais vous ne travaillez pas avec les autres qui composent notre mosaïque », a encore dit Guy Caron.

« J’ai travaillé avec des gens de tous les horizons et qui ne pensent pas comme moi dans plein de dossiers », a fait remarquer madame Proulx. « Il y a des acteurs du dossier qui disent que ce n’est pas vous qui a permis de débloquer le dossier de la marina et vous prétendez par la suite que vous êtes rassembleur? Que vous avez du leadership? Vous voulez vous présenter à la mairie, mais vous n’êtes jamais allé aux assemblées du conseil municipal », a-t-elle poursuivi.

« Mon bilan de député pendant huit ans dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques et la manière dont la population a perçu mon travail démontrent que j’ai cet esprit rassembleur », a répliqué Guy Caron.

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