« Pourquoi laissons-nous traiter ainsi nos aînés », Harold LeBel
Le plus récent rapport de la Protectrice du citoyen du Québec, Pour un accès à l’hébergement public qui respecte les droits et les besoins des personnes âgées et de leurs proches1, publié jeudi, constitue un argument supplémentaire pour le député de Rimouski à l’Assemblée nationale du Québec, Harold LeBel, qui réclame que l’Assemblée appelle son projet de loi 497 pour créer un poste de Protecteur des aînés.
« Le droit de choisir son établissement de soins […] est régulièrement brimé ou retiré aux personnes âgées, tout comme celui d’être informé de façon adéquate”, écrit entre autres choses la Protectrice du citoyen. Elle relate aussi : “Les déménagements forcés en moins de 48 heures, invraisemblablement précipités, sont une cause récurrente de détresse.” Pourquoi laissons-nous traiter ainsi nos aînés? Et on repousse du revers de la main mon projet de loi que j’ai déposé au début décembre 2019? Ce refus systématique de regarder la réalité bien en face ne peut que produire des iniquités totalement inadmissibles envers ceux qui nous ont précédés. Nous nous retrouverons un jour à leur place. Est-ce ainsi que nous voulons vivre nos dernières années? », s’interroge monsieur LeBel.
Un système compliqué qui ne tient pas compte des besoins
« Marie Rinfret rapporte qu’annuellement, 21 000 Québécoises et Québécois qui ne peuvent plus continuer à habiter leur domicile se retrouvent dans un système compliqué, qui tient peu ou pas compte des besoins socio-affectifs des personnes lorsque vient le temps d’attribuer une priorité aux demandes. Le ministère gère inefficacement les données et les établissements ne les traitent pas tous de la même façon. Une chatte y perdrait ses petits! », s’insurge le député de Rimouski.
« En plus, elle souligne que limité dans ses ressources, le réseau envoie la plupart du temps les aînés concernés à l’hôpital, ce qui allonge les délais pour les personnes à domicile et remet en question le respect des droits de la personne âgée », ajoute-t-il.
« Je me dois de frapper sur le même clou : présentement, le quart de la population bas-laurentienne a plus de 65 ans et ce sera très bientôt le cas pour l’ensemble du Québec. Voulons-nous affronter cette situation en perpétuant des façons de faire inhumaines, autant pour les personnes hébergées que pour leurs proches? Séparer brutalement des conjoints à un moment critique de leur vie? Je ne pourrais le dire mieux que la Protectrice du citoyen : il faut “voir les besoins d’aujourd’hui pour prévoir ceux de demain de manière équitable” et pour cela, accepter d’en discuter de manière approfondie lors d’états généraux pour que l’ensemble de la société prenne conscience de la réalité des aînés, de l’impact du vieillissement sur l’organisation de nos villes et régions et de l’importance de nous y adapter », conclut Harold LeBel.