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Nouvelle de 18 h

Mise à jour économique : la liste d’épicerie est longue

« On vient de vivre la plus haute hausse du coût de la vie des 30 dernières années. Ce serait assez urgent d’accroître les revenus des personnes en situation de pauvreté. » (Photo: Unsplash photos)

Le contexte économique post-pandémie fait en sorte que les attentes risquent d’être très élevées envers la prochaine mise à jour économique qu’effectuera le gouvernement du Québec, le 25 novembre.

Ce sera particulièrement le cas pour les travailleurs de la classe moyenne et pour les personnes à faible revenu, dont ceux défendus par des organismes communautaires comme Action populaire Rimouski-Neigette. Son coordonnateur et administrateur principal, Michel Dubé, est dans l’expectative.

Hausse du coût de la vie

« On vient de vivre la plus haute hausse du coût de la vie des 30 dernières années. Ce serait assez urgent d’accroître les revenus des personnes en situation de pauvreté. Donc, nous, Action populaire et les divers regroupements nationaux, proposons trois mesures primordiales. D’abord, la bonification du crédit d’impôt de solidarité, car il y a de nombreux ménages au Bas-Saint-Laurent qui bénéficient de ce crédit d’impôt qui rentre le 5 du mois. L’avantage de bonifier ce crédit serait que ça ne toucherait pas seulement les bénéficiaires de l’aide sociale, mais aussi toutes les familles à faible revenu, dont les travailleurs au salaire minimum. Ce crédit d’impôt est une combinaison du remboursement de la TVQ et de l’impôt foncier. Ces deux crédits ont été harmonisés. Ça viendrait aussi aider des locataires », explique Michel Dubé.

Coup de barre

« Nous réclamons également l’augmentation des prestations de l’assistance sociale. Ça devrait être au moins à la hauteur du panier de consommation. Présentement, pour une personne qui est apte au travail, on la fixe à 50% de la mesure du panier de consommation. C’est clair qu’il y aurait un coup de barre à donner dans les prestations d’assistance sociale. »

Charité vs pauvreté

« Le troisième thème est la hausse du salaire minimum. On revendique un salaire horaire de 18 $. On pense que c’est un minimum vital à offrir aux personnes en emploi qui seraient, sinon, en situation de pauvreté. Ce n’est pas normal qu’il y ait toujours des travailleurs qui doivent se présenter à la banque alimentaire. J’en profite pour saluer les propos du président de COGECO qui a proposé récemment que l’on porte le salaire horaire à 20 $ l’heure. Et pour mettre au défi le président de TELUS, un gros employeur à Rimouski, d’en faire autant! C’est bien sympathique de voir des employés de TELUS faire des tournées pour recueillir des denrées, mais j’aimerais, bien d’un autre côté, que leur président prenne position. Ce n’est pas en parlant de la charité qu’on règle la pauvreté. On aimerait avoir l’appui de TELUS dans cette revendication. La compagnie pourrait avoir un impact positif sur d’autres entrepreneurs », tranche monsieur Dubé.

Michel Dubé (Photo: archives)

Chiffres

Il y a environ 6 000 personnes en situation de pauvreté dans Rimouski-Neigette. On estime que Rimouski aurait besoin de plus de 300 logements. Avant même la pandémie et les hausses de loyer de cette année, le revenu médian annuel des 2600 ménages locataires du Bas-Saint-Laurent dont le loyer accaparait 50% de leur revenu était de seulement 12 445 $ par année. Environ 2,8 millions de ménages ont un revenu faible ou moyen au Québec.

Pauvreté vieillissante

« Sur les 6 000 personnes en situation de pauvreté, le nombre de personnes assistées sociales est en diminution. Cela pourrait sembler une bonne nouvelle, mais ça veut dire que la pauvreté est vieillissante. Les personnes quittent l’aide sociale pour se retrouver sur les pensions de vieillesse, mais ça ne change pas leur pauvreté. Et les personnes assistées sociales n’ont eu droit à aucune aide financière supplémentaire pendant la pandémie. Le salaire minimum à 16 $ l’heure, auquel le ministre responsable a ouvert la porte, serait insuffisant pour se sortir de la pauvreté. Il faut un coup de barre à 18 $ l’heure », note finalement monsieur Dubé.

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