Transport aérien : l’alarme est sonnée

Le député porte‑parole du Parti Québécois en matière de transports, Joël Arseneau, enjoint le ministre des Transports, François Bonnardel, de déposer enfin son plan d’avenir pour le transport aérien au Québec.

Celui qui porte la voix d’un caucus dont plusieurs membres sont pénalisés par l’immobilisme du ministre des Transports souhaite que les intentions gouvernementales soient dévoilées d’ici la fin de la session parlementaire.

Gouvernement des régions?

« De la part d’un ministre faisant partie d’un gouvernement s’étant autoproclamé celui des régions, on se serait attendu à beaucoup mieux. Doit-on lui rappeler que les travaux du groupe de travail sur le transport aérien régional se sont conclus il y a 13 mois? Qu’attend donc le ministre pour afficher ses couleurs? L’immobilisme ministériel a un coût, et ce sont les gens des régions et les transporteurs qui en paient le prix, actuellement », a insisté celui qui est aussi député des Îles-de-la-Madeleine et chef parlementaire du Parti Québécois. Le PQ rappelle qu’au début du mois, une étude de l’IREC concluait qu’une intervention financière de l’État est requise afin de favoriser la concurrence dans le marché des liaisons régionales. Et, en plus d’élargir l’offre et de stimuler la demande, une intervention du gouvernement lui permettrait de combler un manque à gagner de 800 M$ par année en revenus fiscaux par rapport à l’Ontario.

Climat d’imprévisibilité

Or, le PQ rappelle qu’en août dernier, le premier ministre François Legault a plutôt laissé entendre que Québec s’apprêtait à subventionner certains transporteurs aériens sur certains corridors régionaux, en contrepartie de fréquences et de prix garantis.

« Le lancement possible d’appels d’offres, l’attentisme du gouvernement et l’incertitude quant aux conditions du marché créent un climat d’imprévisibilité inacceptable et délétère pour les transporteurs comme pour les régions desservies, déplore Joël Arseneau. Cela est particulièrement inadmissible de la part d’un gouvernement qui se dit préoccupé par l’économie des régions. »

Contexte concurrentiel

Le député du Parti Québécois mentionne au passage que l’entreprise Pascan Aviation poursuit le renouvellement de sa flotte pour desservir les régions, mais sans savoir si le gouvernement modifiera le contexte concurrentiel.

De son côté, la Coopérative de transport régional TREQ est toujours en attente d’une réponse du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) quant à une demande de prêt afin de lancer ses opérations, alors que le gouvernement fédéral a déjà annoncé un soutien de 3,5 M$.

« L’indécision du ministère des Transports du Québec entraînerait l’indécision du MEI. C’est ridicule! », estime Joël Arseneau.

« L’attentisme de la CAQ met en péril la pleine participation des régions à la relance économique. » -Joël Arseneau

En péril

Le député Arseneau estime que « l’attentisme de la CAQ met en péril la pleine participation des régions à la relance économique, sabotant leurs efforts d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. En région, le transport aérien est un incontournable. Ça doit être une priorité du ministre des Transports du Québec. »

Laissés pour compte

Celui-ci, comme ses collègues péquistes de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, se bat depuis des années pour les résidents des régions, laissés pour compte. « Nous pensons aussi aux populations de l’Abitibi et du Nord-du-Québec, et nous demandons au ministre d’être équitable avec elles, de quitter un peu des yeux son troisième lien. Oui, le Québec, c’est un grand territoire; mais cette réalité est une richesse, pas un problème! », a-t-il conclu.

En résumé 

• Le plan caquiste pour le transport aérien régional, attendu depuis plus d’un an, doit être présenté;
• Les populations des régions comptent sur ce service, et elles y ont droit;
• Que les ministres se parlent et s’entendent.