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La crise du logement s’aggrave

(Photo: courtoisie)

(Rétrospective de 2021)-JANVIER-Au dernier jour de janvier, les Rapports sur le marché locatif publiés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) confirment que la pénurie de logements locatifs se poursuit et souvent s’aggrave dans toutes les régions du Québec.

Un événement qui aura marqué de manière indélébile cette année 2021, ce, malgré les facteurs temporaires liés à la pandémie qui ont pu diminuer la demande dans les grandes villes depuis l’an passé. Les données de la SCHL confirmaient également la hausse marquée du coût du loyer moyen.

« Les rapports doivent convaincre les gouvernements de passer à la vitesse supérieure pour contrer les effets désastreux de cette crise », avait réagi la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. Le taux d’inoccupation était en début d’année au seuil d’équilibre de 3% dans toutes les régions métropolitaines de recensement (RMR) : Montréal (2,7%), Gatineau (1,6%), Québec (2,7%), Trois-Rivières (1,3%), Sherbrooke (2,7%), Saguenay (2,8%).

Dans plusieurs agglomérations de recensement(AR) et villes, il avait diminué. C’était le cas de Rimouski (0,9%), Joliette (0,4%), Alma (0,9%), Victoriaville (1,8%), Val d’or (0,9%), Rivière-du-Loup (1,3%), Lachute (1%), Amos (1,1%) et des Îles-de-la-Madeleine (0%).

De plus, selon le rapport même de la SCHL, les logements s’adressant aux ménages gagnant moins de 36 000 $ par année étaient toujours aussi rares, le taux de logements inoccupés se situant autour de 1,5 %.  « Les ménages locataires sont encore défavorisés et susceptibles de subir de reprises de possession et des hausses de loyer injustifiées, sous la menace de perdre leur logement » rappelait Véronique Laflamme.

 « Même s’il y a plus de logements disponibles, ça ne met pas plus d’argent dans leurs poches », ajoutait-elle.

Les loyers continuent d’augmenter

Le FRAPRU constatait que la rareté des logements continuait d’entraîner une hausse majeure du coût des loyers. Sur l’ensemble des 54 centres urbains de 10 000 habitants et plus recensés par la SCHL, l’augmentation moyenne de loyer est de 5,5%, notait le regroupement.

« Ces hausses vertigineuses du prix des loyers ont des conséquences désastreuses », commentait Véronique Laflamme, qui donnait en exemple l’importante hausse de fréquentation des banques alimentaires.

La SCHL confirmait par ailleurs que les logements disponibles à la location sont beaucoup plus chers que ceux déjà loués. À Montréal, l’écart de loyer entre un appartement de deux chambres loué et un encore offert sur le marché était de 46 % (895 $, contre 1 304 $). À Québec, un appartement de deux chambres disponible coûtait en moyenne 115 $ de plus qu’un logement occupé; à Gatineau, il était de 107 $ plus élevé.

Prix décent

« Pour les personnes à faible ou modeste revenu, forcées de déménager, il est extrêmement difficile de trouver un logis à un prix décent, comme on a pu le voir autour du 1er juillet dernier », déplorait Véronique Laflamme.

« La crise du logement, ce n’est pas seulement une question de taux d’inoccupation, c’est aussi celle de la cherté des logements disponibles et de l’incapacité de payer des gens. Le mal-logement auquel conduit la soif de profits du marché privé, a des conséquences sur la santé physique et mentale, sur le développement des enfants », rappelait la porte-parole.

« Dans ces conditions, la situation va assurément se détériorer alors qu’avant la pandémie et la pénurie des dernières années, 195 000 ménages locataires du Québec consacraient déjà plus de la moitié de leur revenu pour se loger », s’inquiétait avec raison Véronique Laflamme.

« Les logements neufs étant hors de prix, les loyers des logements vacants augmentant continuellement, des gens vont être forcés de quitter leurs communautés, de s’éloigner des services, voire de changer leurs enfants d’école. D’autres n’auront pas d’autres options que de louer des logements trop petits pour leur famille ou en mauvais état », faisait-elle remarquer.

Demande au gouvernement

Afin d’éviter de reproduire les difficultés rencontrées en 2020 par les locataires craignant de ne pas trouver de logement, le FRAPRU demandait au gouvernement Legault de bonifier sans tarder son programme d’aide d’urgence afin que toutes les municipalités du Québec où le taux d’inoccupation est sous le seuil de 3% puissent s’en prévaloir. Il lui demandait également de mener une campagne d’information afin d’informer les locataires de leurs droits, de contrer la discrimination et de faire connaître l’aide disponible.

À Rimouski, le Comité logement Rimouski-Neigette a installé des affiches enjoignant le gouvernement de construire des logements sociaux sur les deux structures sur la promenade en bordure du fleuve.

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