En route vers un service de transport régional
(Rétrospective de 2021)-DÉCEMBRE-Les huit municipalités régionales de comté (MRC) du Bas-Saint-Laurent, regroupées au sein du Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent, confirment en décembre une démarche ambitieuse en vue de mettre sur pied un réseau de transport régional d’ici deux ans.
Le CRD a été mandaté par les MRC pour développer le projet. Il vient de lancer un appel de candidatures pour le poste d’agent.e de développement de la Régie intermunicipale du transport collectif du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit d’une étape préalable à la mise en place d’une régie régionale et du service, qui ne sera pas accessible avant deux ans, selon le préfet de la MRC Rimouski-Neigette et maire de Saint-Anaclet, Francis Saint-Pierre.
« C’est un projet qui date de l’époque de Conférence régionale des élus (maintenant abolie). On avait mandaté une firme pour élaborer des plans de transport. Le désengagement d’Orléans pour les services régionaux était déjà commencé. Il y a deux volets au projet : le transport intra-MRC et le transport inter-MRC. On commence par aider les gens à se déplacer dans leur MRC et après, on est capable de passer d’une MRC à l’autre. C’est important, pour permettre aux gens de recevoir des services de santé, pour visiter des proches, pour magasiner ou faire du tourisme », expliquait récemment monsieur Saint-Pierre.
Plan initial rejeté
« Mais le plan initial ne correspondait pas à nos besoins. Le Conseil régional de l’environnement a donc déposé une demande de financement pour déterminer les trajets optimaux MRC par MRC sur chaque territoire. À l’heure actuelle, on est à l’étape où les MRC qui n’ont pas encore déclaré de compétence en transport doivent le faire. Nous une particularité dans Rimouski-Neigette. C’est que la MRC a compétence en transport sauf sur le territoire de Rimouski et sur celui de Saint-Anaclet. Pour Rimouski, il n’y a pas de problème. Pour Saint-Anaclet, on est dans un projet-pilote qui connaît de plus en plus de succès. Nous avons signifié notre intention d’adhérer au service de transport de la MRC, mais il y a des enjeux de financement à régler », ajoutait monsieur Saint-Pierre.
Une taxe
« Dans le meilleur des cas –parce que là le but est de mettre en place une régie et c’est relativement long- je ne crois pas qu’on aura accès au service régional en moins de deux ans. Mais il faut commencer dès maintenant le travail si on veut aboutir. Nous n’avons cependant jamais été aussi près du but. C’est un projet très ambitieux. La façon de financer le transport collectif serait le prélèvement d’une taxe sur l’essence pour l’ensemble des gens qui transitent sur notre territoire. Ça ne s’appliquera pas au diesel commercial et au diesel agricole, parce que ça ferait monter le prix des denrées, entre autres alimentaires. Ce qu’on veut, c’est donc que monsieur et madame tout le monde contribuent. Cela pourrait représenter une cent et demie du litre d’essence, comme c’est le cas en Gaspésie », précisait-il.
Le ministère des Transports autorise les MRC à prélever ce genre de taxe.
« En Gaspésie, il y a un système régional et il fonctionne. C’est un modèle semblable qu’on veut réaliser. On est allé voir ce qui s’y fait, mais le territoire de la Gaspésie, dont les routes sont linéaires, est moins complexe que celui du Bas-Saint-Laurent. Mais on sait que ça peut se faire. Dans presque toutes les MRC, les tracés sont faits. Il n’en manque qu’une ou deux. La personne embauchée, le mandat qu’elle aura sera de mettre en place la structure, la Régie. Personnellement, c’est quelque chose que je souhaite voir se développer rapidement », concluait Francis Saint-Pierre.
Pour les moins fortunés
Selon le coordonnateur de l’organisme de défense des droits des personnes en situation de pauvreté Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, la poursuite des efforts en ce sens est une très bonne nouvelle pour les moins fortunés.
« Le lancement de l’appel de candidatures est une très bonne nouvelle. Il y a un problème de transport partout au Bas-Saint-Laurent. Ce projet se veut vraiment structurant pour la mobilité et l’inclusion, entre autres en milieu rural. Il va favoriser la rétention des gens en milieu rural. J’avais des craintes que le projet soit retardé en raison de la tenue récente des élections municipales, mais ce n’est heureusement pas le cas. Avec beaucoup de nouveaux élus, j’avais peur que ça ralentisse le projet. Le Collectif régional de développement m’a fourni une bonne réponse en affichant cette offre d’emploi. Ça veut dire que le train est sur les rails et qu’il n’est pas question de revenir en arrière. »
D’accord
« Ça signifie aussi que les huit MRC sont d’accord pour que ça avance. On semble avoir des gens convaincus autour de la table. C’est un très bon signe. Le manque de transport est un problème qui vient accentuer la pauvreté dans notre région. Il faut donner plus d’accès à la population à des services gouvernementaux, à des soins et aux études », soutenait monsieur Dubé.