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La colère gronde chez les automobilistes

(Photo: Unsplash photos)

(Rétrospective de 2021)-DÉCEMBRE-Le mécontentement des automobilistes de la région concernant le prix de l’essence au litre, particulièrement à Rimouski risque de se poursuivre cette année, mais une mobilisation citoyenne s’annonce pour contrer les abus.

Le 14 décembre, le journal constatait que les prix pouvaient varier de manière importante d’une journée à l’autre, mais aussi d’une station-service à l’autre.

Après un prix à 1,52 $ le litre d’essence ordinaire, la semaine précédente, l’auteur de ces lignes observait deux prix différents à Rimouski, à 1,42 $ et à 1,49 $ le litre. Le prix demeurait autour de 1,48 $, ce lundi, selon CAA Québec.

Disparité

Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, a secoué les puces du gouvernement de la Coalition Avenir Québec à ce sujet, en décembre.

 « « Ici, on paie toujours plus cher qu’ailleurs! C’est encore plus cher aujourd’hui à Rimouski qu’à Montréal. Ce n’est pas normal. Avouez que l’écart est très important! Que se passe-t-il donc à Rimouski? », constatent et demandent plusieurs consommateurs, avec raison. J’ajoute à ces observations que cette importante disparité s’explique d’autant plus mal que s’ils roulent à environ 50 kilomètres à l’Est ou à l’Ouest de chez eux, les automobilistes rimouskois paieront leur essence trois ou quatre cents moins chers le litre, à Trois-Pistoles ou à Mont-Joli. Existe-t-il donc un « triangle des Bermudes pétrolier » dans Rimouski-Neigette? », constatait notamment monsieur LeBel.

Boycottage

Lors de son intervention hebdomadaire sur les ondes de la radio CFYX, le chroniqueur société et syndicaliste, Yanick Proulx, a rappelé qu’un mouvement de boycottage a déjà connu du succès à Rimouski.

Un groupe de Rimouskois qui comprenait notamment l’enseignant et membre du comité de citoyens de l’époque, Côme Roy, avait organisé il y a une vingtaine d’années une campagne faisant en sorte que chaque jour, une compagnie pétrolière différente était dans la mire des citoyens mobilisés, souvent en lien avec son comportement des heures précédentes. Si la compagnie untel avait monté son prix la vieille sans une justification acceptable, elle était ciblée le lendemain et la population en était avisée.

Vol à ciel ouvert

« Ce que je ne comprends pas, c’est qu’à Rimouski, d’habitude et souvent, on est à fleur de peau et on a la mèche courte. On se mobilise et/ou on s’oppose lorsque les choses ne font pas notre affaire. Pourtant, pour le prix de l’essence, qui apparaît une injustice inacceptable, ce n’est pas le cas. C’est pratiquement un vol à ciel ouvert. Pendant que l’essence se vendait à 1,52 $ le litre à Rimouski, il était à 1,42 $ à Sainte-Angèle, dans La Mitis. Je suis étonné que personne ne s’indigne et accepte de payer 10 cents de plus le litre sans protester. Il serait temps de refaire un mouvement comme celui de Côme Roy, à l’époque. Je ne reconnais pas l’esprit d’initiative des Rimouskois », indiquait monsieur Proulx en entrevue au journal le soir.

Des questions

« Il faut reconnaître qu’il y a bien des questions à se poser et des situations à déplorer. Quand je regarde le prix réaliste que la région de Rimouski devrait payer, à un moment donné, je trouve qu’à trop presser le citron, on risque de nuire à l’attractivité de notre région, alors qu’on veut recruter des travailleurs pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Il me semble évident que les gens sont mécontents et que la colère est palpable », notait l’animateur, journaliste et directeur de la production de cette station, Olivier Therriault, qui accueillait monsieur Proulx en entrevue.

« Tant et aussi longtemps que les gens qui sont derrière les prix de l’essence ne veulent pas s’expliquer, on peut penser et de demander bien des choses sur leur comportement. »

« Ce qu’on entend surtout c’est : « Pourquoi à quelques kilomètres de route, le prix du litre d’essence peut atteindre jusqu’à 10 cents de moins qu’à Rimouski ? » Les disparités sont difficiles à expliquer. On essaie de poser des questions aux gens qui pourraient nous aider à comprendre, mais c’est la loi du silence. Personne, chez les pétrolières, ne veut nous expliquer clairement les raisons de ces disparités. Sans personne qui veut nous informer, ça laisse place à l’interprétation, ça laisse place à tous les scénarios possibles. Sans évoquer une conspiration, on peut penser à une collusion. Tant et aussi longtemps que les gens qui sont derrière les prix de l’essence ne veulent pas s’expliquer, on peut penser et de demander bien des choses sur leur comportement », notait aussi monsieur Therriault.

Celui-ci a d’ailleurs invité un détaillant de la région à s’expliquer, qui a refusé tout net une entrevue à ce sujet.

Intéressé

Un citoyen du district Sainte-Blandine, Normand Brisson, a levé finalement la main pour organiser une mobilisation citoyenne.

« Je trouve qu’on fait rire de nous. On fait abuser de nous. C’est pour ça que je veux faire quelque chose avec d’autres. Il n’y a rien comme explication technique qui justifie des hausses à répétition. Un moment donné, on a l’impression que les prix montent juste avant les congés. Un autre moment donné, ça a l’air arbitraire et des fois ça a l’air organisé », commentait monsieur Brisson.

« Mon idée, sans prétention, c’est qu’au lieu de boycotter, on pourrait faire un mouvement qui inviterait tous les citoyens à aller faire le plein au même endroit, chez le détaillant dont le prix est le plus bas. Cela inciterait les détaillants et les bannières à se faire une guerre de prix. C’est simple, mais ça pourrait provoquer bien des réactions. Nous avons aujourd’hui des moyens de nous organiser que les gens n’avaient pas, il y a 20 ans. J’entends me servir beaucoup de Facebook et d’Internet et je demande aux gens qui veulent participer à la mobilisation de me joindre en privé par l’entremise de ma page personnelle. Je vais les contacter », notait par ailleurs monsieur Brisson.

Coûts importants

Par ailleurs, le directeur du Service des travaux publics de Rimouski, Patrick Caron, confirmait récemment que l’inflation préoccupe la Ville, notamment pour les coûts de l’essence associés à sa flotte de 262 véhicules.

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