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Nouvelle de 18 h

Confiance effritée : Michel Lagacé donne la chance au coureur

Le président de la Table des élus maintient sa confiance envers Québec
Harold LeBel et Michel Lagacé livrent le fond de leur pensée sur la situation sanitaire actuelle. (Photos: archives)

Le président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) et préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, se dissocie des commentaires exprimés par des collègues, hier, sur la dégradation du taux de confiance envers Québec dans sa gestion de la crise sanitaire.

« La confiance s’effrite », titrait le journal, hier, alors que deux intervenants politiques et un du milieu syndical estimaient que la confiance envers le gouvernement du Québec dans sa gestion de la crise sanitaire est en sérieuse perte de vitesse, qu’on soit maire, syndicaliste ou citoyen ordinaire. On peut le constater par la réaction des citoyens ordinaires au fur et à mesure que le gouvernement effectue ses annonces, comme hier, à la suite du point de presse du ministre de l’Éducation. Par ailleurs, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander une enquête sur la gestion de la crise sanitaire, dont celle du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé.

Hier, les préfets Francis Saint-Pierre, de Rimouski-Neigette, et Bruno Paradis, de La Mitis, ont confirmé qu’ils commencent à douter de certaines déclarations ou orientations du gouvernement et que c’est aussi le cas parmi la population.

Maintien sa confiance

Le journal rappelait aussi que depuis le début de la crise, il y a presque deux ans, les membres de la Table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent, qui réunit les préfets des huit MRC et les maires des villes-centres, encourageaient les citoyens à suivre les directives émises par Québec. Contrairement à messieurs Paradis et Saint-Pierre, il garde le même degré de confiance envers le gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire.

« Est-ce que la confiance a diminué? Pas pour ma part. Vraiment pas. Je demeure très confiant envers l’analyse gouvernementale en lien avec la gestion de la crise. Je rappelle que quand monsieur Legault a pris la parole au début de la crise, en mars 2020, il mentionnait qu’on était en train de construire un avion en plein vol. À partir du moment où de nouveaux variants du virus se présentent, tel Omicron, ça change la donne. Il y a plein de choses qui changent constamment : la contagiosité, par exemple. Quand on regarde la version originale et la version Delta, comparées à Omicron, c’est très différent. Ce variant est de plus en plus présent dans nos vies et plus dommageable, entre autres pour le système de santé. Je trouve que quand on regarde ce qui se passe, on voit un ennemi qui a changé son approche, qui est devenu Omicron et qui est plus invasif », observe monsieur Lagacé.

Très confiant

« Ça implique des ajustements réguliers. Omicron rentre rapidement derrière nos barrières. Le masque n’est peut-être plus suffisant à moins de deux mètres, donc il faut d’autres mesures. Je demeure très confiant envers le gouvernement. Encore ce matin, de nouvelles mesures ont été annoncées par monsieur (Christian) Dubé. On voit l’état des lieux. Il manquait 10 000 ressources dans le réseau de la santé l’an dernier; aujourd’hui, il y en a près de 20 000 sur le carreau. Avec un réseau de santé qui était déjà amoché avant la pandémie, qui a été mis à mal par la pandémie et où il manque aujourd’hui 20 000 ressources, c’est encore beau qu’on soit capable de maintenir une certaine activité hospitalière. Il faut s’ajuster quotidiennement, c’est certain », ajoute Michel Lagacé.

Des barrages?

Pour Michel Lagacé, pas question de ramener les barrages régionaux, après le retour du couvre-feu à 22 h.

« Des barrages, qu’ils soient de la SQ ou de la Gendarmerie royale, ce n’est pas ce qui va arrêter Omicron. On doit plutôt, par exemple, cesser d’avoir des contacts autant que possible. On doit limiter ses courses et faire une sortie à l’épicerie, au lieu de trois. On peut aussi se faire livrer certaines choses. Diminuons nos contacts extérieurs. C’est encore la meilleure façon de combattre Omicron. On n’est plus dans la même dynamique que l’an dernier, du tout. Quand on a mis des barrages, c’était parce qu’il y avait une forte concentration de cas dans la périphérie de Montréal, alors qu’aujourd’hui, des cas il y en a partout et de manière importante. On doit aussi se faire vacciner, que ce soit sa première, sa seconde ou sa troisième dose. Et en attendant d’être vacciné, on réduit ses contacts extérieurs », déclare monsieur Lagacé, ajoutant que la crise sanitaire sera assurément au menu de la première assemblée du conseil d’administration de la TREMBSL, le 28 janvier.

La Table relève du Collectif régional de développement.

Savent-ils où ils s’en vont?

Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, comprend les inquiétudes et les interrogations des citoyens qui se multiplient, mais rappelle que les choix de ligne de conduite sont très limités.

« Quand les règles changent à tout bout de champ, tu en viens à te demander : « cou donc’, sont-ils en contrôle? » Quand le Journal de Québec a titré que le gouvernement avait perdu le contrôle, ça a fait mal énormément. C’est clair que le degré de confiance diminue. Comme on dit à l’Assemblée nationale : « quand un politicien n’est plus cru, il est cuit! » », mentionne monsieur LeBel.

Au même point

« Les partis d’opposition sont comme la population. On a collaboré pendant plusieurs mois et là, on voit le retour du couvre-feu. Ce n’est pas rien cette décision-là et celle de fermer les restos. Ça a fait mal. Les gens se sont dit: ça a fait un an qu’on fait attention, on se fait vacciner et on arrive au même point que l’année passée. C’est sûr qu’on se questionne et qu’il faut des réponses. Mais quand on est dans une tempête et que le capitaine tente de s’en sortir, on a beau ne pas être d’accord, ce n’est pas le temps d’organiser une mutinerie à bord. Comme élu, mon devoir c’est de dire aux gens : ça se peut qu’on se questionne, on a chacun son opinion, mais pour l’instant, la dernière chose à faire serait de cesser de faire confiance au capitaine. Il faut garder les rangs serrés et respecter les consignes du capitaine », illustre monsieur LeBel.

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