Faut que ça bouge pour le vélo dans Saint-Germain
Tout n’a pas été dit dans le dossier des panneaux d’arrêtLes infrastructures qui favorisent la pratique du vélo semblent insuffisantes et doivent faire partie du plan d’ensemble de la revitalisation du centre-ville de Rimouski.
C’est ce qui ressort de trois entrevues réalisées sur ce sujet par le journal le soir, hier et cet après-midi. Deux administrateurs de l’Association Rimouski Ville Cyclable (ARVC), Dany April et Louis Landry, qui précisent parler en leur nom, sont d’accord avec le nouveau conseiller de Saint-Germain, Philippe Cousineau-Morin, pour dire que les installations actuelles ne font pas le travail. Avec la crise de la COVID, on remarque que les besoins ont changé. Il y a toujours le vélo de plaisance, le long de la promenade de la mer, mais il y a aussi le vélo de performance et le vélo de transport actif qui sont pratiqués. Par nécessité, ce dernier a pris de l’ampleur.
Panneaux retirés
Dans les premiers mois de la crise sanitaire, la Ville a conçu un tracé alternatif pour éviter que les cyclistes ne côtoient trop les marcheurs, sur la promenade de la mer. On utilisait notamment la rue Sainte-Marie. Des panneaux d’arrêt situés en bas de la rue Lavoie et des avenues Rouleau, Cathédrale et Belzile, facilitaient la circulation Est-Ouest. Deux d’entre eux (Saint-Louis et Rouleau) ont dû être retirés ces dernières semaines, car ils ne répondent pas aux normes hivernales, la distance de freinage étant insuffisante. Il faudrait faire des travaux coûteux pour les rendre conformes. Les panneaux d’arrête Nord-Sud ont donc été retirés. Les panneaux d’arrêt Ouest-Est sont demeurés sur Sainte-Marie.
N’a jamais abouti
« Il y a encore beaucoup d’amélioration à faire au centre-ville pour la pratique du vélo, sans aucun doute. Il y a trois types d’utilisateurs de vélo de nos jours : les plaisanciers, les cyclosportifs et ceux qui en ont besoin pour des déplacements importants (travail, courses, etc.). Il y en a de plus en plus de cette dernière catégorie. De jeunes ménages s’installent en ville pour avoir accès à distance de marche ou de vélo. Le tracé de la rue Sainte-Marie faisait l’affaire quand il y avait encore tous les panneaux d’arrêt, mais ne fait plus l’affaire dans les conditions actuelles. En 2012, un plan de mobilité active, qui prévoyait des déplacements à vélo sur la rue Saint-Germain et des déplacements Nord-Sud a été adopté par le conseil municipal. Ça n’a jamais abouti. Seuls des petits bouts de tracés ont été faits, comme le secteur des Prés du Saint-Rosaire. Dans de vieux quartiers, c’est plus compliqué », dit monsieur April.
L’ARVC risque de revenir à la charge auprès de la Ville. « La rue Sainte-Marie était une solution temporaire selon ma compréhension. Sans les panneaux d’arrêt sur Rouleau et Saint-Louis, ça devient très compliqué. Avec les stops, c’était correct. Vous savez, plus il y a de panneaux d’arrêt et plus il y a de limites de vitesse à 40 km/h, plus on favorise le transport actif », reconnaît monsieur April.
La 2e rue
Il convient par ailleurs de rappeler que la Ville a effectué des investissements importants sur la 2e rue, en 2016, pour favoriser la circulation Est-Ouest. Louis Landry considère que c’est la voie cyclable la plus sécuritaire actuellement, si on veut relier l’Ouest et l’Est du centre-ville.
« C’est la meilleure alternative actuellement, pour le temps épargné et pour la sécurité, à condition que la Ville entretienne et dégage bien la voie. Ce n’est pas toujours le cas. J’ai vu des cyclistes sur le trottoir et j’ai été témoin de quelques accidents légers. Il faut être prudent également avec les utilisateurs de triporteurs qui côtoient souvent les cyclistes. Sur la rue Sainte-Marie, il y a des enjeux dont nous ne sommes pas très contents. Je parle des panneaux d’arrêt qui ont été retirés. On va revenir là-dessus auprès de la Ville bientôt. Il faut songer aussi à ce qu’il y a de plus en plus de gens qui pratiquent le vélo l’hiver, sans que ce soit nécessairement des « fat bikes ». Il y a des gens qui vont travailler dans le parc industriel à vélo », remarque monsieur Landry.
Un autre axe
« Je pense que ça va prendre un axe cycliste dans le centre-ville autre que celui de la promenade de la mer. C’est plaisant, c’est récréatif, mais pour les gens qui se déplacent par besoin, on a besoin d’autre chose. Il faut continuer à améliorer le réseau et je ne suis pas certain que le tracé de Sainte-Marie, qui se voulait temporaire, est le meilleur choix. Ça fait partie de mes priorités », indique le conseiller du district, Philippe Cousineau-Morin.