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Nouvelle de 18 h

Le sort réservé aux aînés scandalise Sylvain Roy

La gestion de la crise et des centres d’hébergement
Le député Roy estime que les erreurs commises lors de la crise sanitaire vont coûter cher au gouvernement caquiste. (Photo: Facebook-Sylvain Roy)

Le député indépendant de Bonaventure, Sylvain Roy, se joint au concert de voix politiques qui réclament que la lumière soit faite sur la gestion de la crise et la gestion des centres d’hébergement.

Le sort réservé à nos aînés ces dernières années scandalise proprement celui qui est aussi sociologue et qui a pris part à un point de presse à l’Assemblée nationale avec l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), tout juste cet après-midi.

Le député et cette organisation ont réclamé un rehaussement du financement de la santé publique d’un milliard de dollars (1 000 000 000 $) par an dès le prochain budget du gouvernement.

Sylvain Roy avait déjà interpellé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en décembre dernier, afin de demander un meilleur financement en santé publique. Monsieur Roy cite monsieur Dubé qui aurait alors affirmé : « Il y a eu des coupures de l’ordre de 30 % en santé publique sous le précédent gouvernement. S’il y a un endroit où il ne fallait pas couper pour prévenir ce que nous avons vécu pendant la pandémie, c’est bien en santé publique ».

Imputabilité

Questionné par le Journal Le Soir sur la nécessité de réaliser une enquête ou une commission d’enquête sur la gestion de la crise et le sort des aînés, monsieur Roy se lance : « On considère que dans les différents rapports qui ont été réalisés, en silo d’ailleurs, par exemple celui de la Commissaire à la santé et au bien être, madame Castonguay, ne couvrent jamais l’angle de la responsabilité et de l’imputabilité. Il n’y a jamais personne de responsable nulle part… la machine se protège… la bureaucratie se protège… Je trouve ça inacceptable. On veut savoir qui, dans la chaîne de commandement, et où on a commis des erreurs. »

Sylvain Roy (Photo: courtoisie)

Répéter les erreurs

« Actuellement, prenons justement le rapport de madame Castonguay, jamais elle ne dit « il faut trouver qui a fait les erreurs ». On préfère ne pas trouver de coupable. On ne veut pas que qui que ce soit ne soit pointé du doigt; on veut juste améliorer le processus. Tout le monde sait ça qu’il y a des ratés dans la machine, mais si personne, nulle part, n’est imputable, on s’en ça tout droit vers la répétition des erreurs qu’on a déjà commises. Il faudra, un jour, déterminer où des gens ont erré. C’est très sérieux. C’est à la limite du comportement criminel quand tu laisses mourir des milliers de personnes âgées dans des foyers et que tu dis que tu ne le savais pas », estime monsieur Roy.

« Il y a des endroits où il y a eu de la maltraitance et où des administrateurs ont dit ne rien savoir, dans un contexte où il y avait une panoplie de rapports pour dénoncer cette maltraitance. Un moment donné, ça suffit de nous faire croire que ces gens-là ne savaient pas ce qui se passait. Si on procède par imputabilité, il y a des gens qui vont devoir prendre leurs responsabilités, qui vont mieux défendre les aînés, d’une manière plus évidente et plus importante », renchérit le coloré député gaspésien.

Le gouvernement va payer

Monsieur Roy est d’accord pour dire, tel que nous l’avons rapporté récemment, que la confiance du public, mais aussi de certains élus, envers le gouvernement dans sa gestion de la crise est en chute libre.

« Le gouvernement apporte des directives contradictoires et quand un gouvernement devient contradictoire, il n’est plus prévisible et il perd la confiance du public. Quand un gouvernement est prévisible, il sécurise la population. Les électeurs perdent confiance envers le gouvernement. Ça paraît et ça va s’exprimer inévitablement par une diminution de l’appui au gouvernement en place », prévoit Sylvain Roy.

Fragilité

« Cette pandémie a révélé la dure la fragilité de notre réseau de santé publique. Non seulement nous devrons continuer de vivre avec la COVID et avec les inégalités sociales et de santé qu’elle a creusées, mais il faudra aussi affronter les autres crises qui nous guettent comme les conséquences des changements climatiques sur notre santé et la multiplication des maladies chroniques. Il faut un système de santé publique solide pour les contrer et s’y préparer dès maintenant. La Coalition Avenir Québec s’y était d’ailleurs engagée aux dernières élections : tenir cette promesse doit désormais devenir une priorité », réclame Thomas Bastien, directeur général de l’ASPQ.

La semaine dernière, le rapport de la Commissaire à la Santé et au bien-être, Joanne Castonguay, recommandait d’ailleurs de mettre la santé publique au cœur des stratégies du MSSS. Pour rejoindre la moyenne supérieure à 5 % que l’on retrouve dans le reste du Canada, on parle donc d’une différence d’environ 1,6 milliard de dollars par année.

« Il n’y a pas de magie. Si on investit moins en santé publique, on n’a pas les mêmes capacités de lutte contre les menaces à la santé, ni les mêmes possibilités de contribuer à la prévention des maladies et à la promotion de la santé physique et mentale des Québécois.es. Le Québec ne peut pas demeurer dernier de peloton de la santé publique. Nous devons « faire » l’histoire », souligne monsieur Roy. 

L’ASPQ regroupe citoyens et partenaires pour faire de la santé durable, par la prévention, une priorité.

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