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Nouvelle de 17 h

Que de chemin parcouru!

Pour le soccer, à Rimouski et au pays
(Photo: Soccer Canada-Martin Bazyl)

Un Rimouskois dont le nom est synonyme de soccer à Rimouski, Yves Potvin, se réjouit des succès de l’équipe nationale masculine du Canada qui est en voie de réaliser une première en 36 ans.

Après 10 matches dans sa section de qualification régionale Concacaf qui compte notamment les formations des États-Unis et du Mexique, la troupe nationale canadienne senior est pratiquement qualifiée pour la Coupe du Monde qui se déroulera au Qatar l’automne prochain. Elle disputera une autre rencontre ce soir à 21 h face au Salvador.

Comme si les étoiles continuaient de s’aligner, hasard cocasse, 36 ans, c’est pratiquement ce qu’a duré la carrière d’éducateur physique d‘Yves Potvin, dont il a consacré une bonne partie à promouvoir le soccer. Un peu avant de débuter celle-ci, vers le milieu des années 1980, Yves Potvin, maintenant installé dans la région de la métropole, était coordonnateur de l’Association de soccer mineur de Rimouski. Il y avait alors entre 200 et 300 jeunes inscrits aux activités. Le nombre de participants ces dernières années a varié de 1 000 à 1 500. Le soccer est maintenant le sport le plus pratiqué chez les jeunes, à Rimouski.

L’éducateur physique Yves Potvin a récemment pris sa retraite. (Photo: Facebook-Yves Potvin)

D’un père à un autre

« Même si je me suis beaucoup impliqué, je n’aime pas qu’on dise que je suis le père du soccer à Rimouski. La réalité, c’est que le père du soccer à Rimouski est un autre éducateur physique, Jean-Claude Drapeau, qui ne m’en voudra pas de lui retourner le ballon! Si mon nom est associé au tournoi de soccer de Rimouski, c’est simplement parce que des jeunes qui évoluaient à mon époque ont subi mon influence et ont voulu me rendre hommage », dit Yves Potvin, tout de même très heureux de voir, rendu à la retraite, le soccer être devenu un sport très important au pays.

Si important qu’alors que la formation masculine est en voie de se classer pour le Mondial, la formation féminine est championne olympique en titre.

Les premiers Jeux du Québec

L’historien Pascal Gagnon, aussi administrateur du Club Le Fury de Rimouski, en est un autre qui se réjouit. Monsieur Gagnon a été interrogé par l’auteur de ces lignes sur les débuts du soccer à Rimouski, cet après-midi.

 « Je suis très content de voir les succès des équipes nationales canadiennes. C’est extraordinaire et ce soir, je me promets bien d’être devant mon écran pour assister à une autre victoire. Je me rends compte maintenant que les projecteurs sont braqués sur l’équipe que j’ai manqué quelques bons matches. Je vais veiller à ce que ça ne se reproduise pas », lance, amusé, monsieur Gagnon.

Jean-Claude Drapeau (Photo: archives)

« Ça fait un maudit bout de temps qu’on joue au soccer à Rimouski. En effet, le nom d’Yves Potvin est important, mais c’est bien Jean-Claude Drapeau le père du soccer à Rimouski. Jean-Claude a travaillé très fort pour mettre sur pied une ligue senior à Rimouski, avant même qu’il y ait du soccer mineur organisé. C’est aussi un peu à cause des premiers Jeux du Québec, ceux de 1971 à Rivière-du-Loup. Cela a entraîné la formation d’associations de soccer dans plein de villes du Québec pour y former des équipes et des éventuels participants aux Jeux », raconte Pascal Gagnon.

Pascal Gagnon (Photo: Facebook)

Évolution incroyable

« Quelle belle évolution. On ne deviendra pas nécessairement une puissance mondiale, on en est encore loin. Sauf qu’un jour, comme pays, à force d’exceller sur la scène internationale, petit à petit, on se rapprochera de l’élite. Le fait d’avoir un circuit professionnel nord-américain à Montréal aide la cause du soccer. La Major League soccer (MLS) suscite de l’intérêt et représente un encouragement pour les jeunes à pratiquer ce sport. Il y a des débouchés plus qu’il y en avait. C’est intéressant dans le sens où les jeunes peuvent se dire qu’ils ne seront pas obligés d’arrêter de pratiquer leur sport après les rangs mineurs. On peut aller plus loin. L’engouement est là, c’est clair », lance monsieur Potvin.

« On est rendus forts, même au niveau international. Alfonso Davies, un de meilleurs joueurs canadiens, joue pour la prestigieuse équipe européenne de Bayern-Munich et il performe. Il y a quelques individus comme ça qui sont impressionnants. On y croyait plus ou mois à l’époque du Manic et sa ligue est finalement tombée, mais maintenant on a une ligue plus sérieuse avec la MLS et on a la chance d’y voir des vedettes internationales en fin de carrière. Dans les dernières nouvelles, un membre de l’équipe nationale italienne, Lorenzo Insigne, le capitaine du SSC Napoli, se joint au Toronto FC avec le salaire le plus important de l’histoire de la Ligue. Il aura certainement du rayonnement », remarque Yves Potvin.

Parité

 « Le continent américain, le Canada et le Québec sont maintenant des terres d’accueil de soccer. Les jeunes québécois peuvent espérer jouer pour le CF Montréal, un nom que je n’aime pas, car je n’ai jamais compris pourquoi on a changé celui de l’Impact. J’aime beaucoup regarder le soccer international féminin, peut-être parce que les femmes sont moins portées à jouer la comédie en se roulant par terre pendant de longues minutes… Je trouve que ce genre de comportement est devenu une peste, surtout en Ligue d’Europe. Les femmes sont plus actives. Le calibre est vraiment fort. »

« Je ne suis pas surpris du succès du soccer mineur à Rimouski. Il était inévitable. On le voyait venir dans mon temps. Une année, on a connu une augmentation des inscriptions de 60%. On était très impressionné. La convivialité du soccer –on a besoin de chaussures pour le joueur et d’un ballon pour tout le groupe- a du jouer en sa faveur. On peut jouer récréatif autant que compétitif. On peut jouer toute la vie. C’est un beau sport et ça me fait plaisir de voir qu’il y a maintenant autant de filles que de gars qui jouent au soccer », se réjouit monsieur Potvin.

Immigration

« Ça me fait penser que si le Canada a pris du gallon en soccer, c’est que l’immigration l’a favorisé. J’habite dans un coin et j’ai toujours enseigné dans un secteur de Montréal où il y a beaucoup de nouveaux arrivants. C’est dans la culture de pratiquement tous les pays de jouer au soccer. On peut dire que c’est un exemple voulant qu’il soit enrichissant de s’ouvrir à d’autres cultures », conclut Yves Potvin.

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