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71% des demandes d’étudiants africains à l’UQAR rejetées

Maxime Blanchette-Joncas – Député de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques et Alexis Brunelle-Duceppe – Député de Lac-Saint-Jean. (Photo courtoisie)

Le député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, est consterné de constater la discrimination qui est faite par Immigration Canada contre les étudiants francophones en provenance d’Afrique, notamment à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) qui a fait face à un taux de refus de 71 % sur un total de 2064 demandes de permis d’étude, l’an dernier.

« Les conséquences de cette injustice sont multiples, et elles se font sentir le plus durement dans nos régions ! Rien qu’en 2021, ce sont près de 1 500 jeunes triés sur le volet, acceptés par l’université, acceptés par le gouvernement du Québec, parfois même récipiendaires de bourses d’études, à qui le fédéral a fait un pied-de-nez sous prétexte qu’ils risquent de vouloir rester ici une fois leurs études terminées. Quelle ironie! Sont-ils au courant, à Ottawa, que c’est exactement ce qu’on veut, qu’ils restent ? Ces professionnels constituent une partie intégrante de la solution à la pénurie de main-d’œuvre ! » rappelle M. Blanchette-Joncas.

De nouvelles données démontrent en effet que ces demandeurs font face à un taux de refus significativement plus élevé que les demandeurs anglophones, et que les établissements d’enseignement supérieur régionaux en subissent les dommages collatéraux.

Discrimination systémique

« Depuis qu’Immigration Canada a mis en place un système d’intelligence artificielle destiné à accélérer le traitement des demandes, une discrimination systémique s’opère contre les demandeurs africains francophones. C’est scandaleux ! Au cours des trois dernières années, les demandes faites dans les universités québécoises en provenance de plusieurs pays africains francophones ont affiché un taux de refus supérieur à 80 %, alors que ce taux était de 37 % en Colombie-Britannique et de 47 % en Ontario pour 2020 », explique le député Blanchette-Joncas.

La pointe de l’iceberg

Alexis Brunelle-Duceppe, député de Lac-Saint-Jean et porte-parole du Bloc Québécois pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté, souligne quant à lui que ces révélations choquantes ne sont que la pointe de l’iceberg. « Le comité de la Chambre des communes sur lequel je siège fait la lumière sur la situation depuis trois semaines. Chaque jour, on en découvre un peu plus les ramifications. J’ai même obtenu d’une fonctionnaire l’admission que l’intelligence artificielle, utilisée pour trier les dossiers, pose un risque et qu’IRCC est à l’aise avec celui-ci. C’est inacceptable, nous continuerons de talonner le gouvernement ! », promet le bloquiste.

Des solutions existent

« Pour remédier à la situation, des solutions existent et le Bloc Québécois en a déjà partagé plusieurs à Immigration Canada. D’abord, il faut que lumière soit faite sur ce système informatique dont le manque de transparence est flagrant et inquiétant. Le destin de milliers de jeunes Africains ainsi que la pérennité du français au Québec ne doivent pas se jouer par le biais d’un algorithme discriminatoire. Par ailleurs, nous avons proposé qu’un ombudsman en immigration soit mis en place pour assurer un contrôle indépendant et objectif. Enfin, le Bloc Québécois soutient qu’Ottawa devrait transférer à Québec la gestion des processus de sélection et d’accueil des résidents temporaires, comme ça a été fait pour le processus de résidence permanente. Il faut laisser aux Québécois le soin de choisir pour les Québécois! » conclut Maxime Blanchette-Joncas.

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