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Nouvelle de 18 h

La situation politique demeure épineuse

Neuf mois après le départ du maire de La Trinité-des-Monts
L’édifice municipal de La Trinité-des-Monts. (Photo: site Internet, municipalité de La Trinité-des-Monts)

Le climat politique continue d’être sous tension à La Trinité-des-Monts, neuf mois après la démission surprise de l’ancien maire Yves Detroz, dans des circonstances émotives.

« Ma démission a été déposée à la suite d’un conflit de personnalités avec certains membres du conseil. Ça perdurait depuis un certain temps. J’ai été élu la première fois en 2015 pour remplacer le maire précédent en cours de mandat. Je peux vous dire que la situation me rendre dedans. Ça fait une semaine que je ne dors pratiquement pas. J’ai le cœur gros, ça n’a pas de bon sens », commentait alors le maire démissionnaire.

Aujourd’hui, une ancienne conseillère, qui faisait partie des deux derniers élus demeurant en poste lors du départ de monsieur Detroz, se dit discriminée par les autorités municipales actuelles. Le sujet de la querelle : le budget 2022 et le compte de taxes. Denyse Leduc soutient qu’elle s’est vue refuser des réponses à des questions légitimes de la part de la mairesse, Chantal Gagnon, et de la directrice générale, Nadia Lavoie, concernant la hausse du compte de taxes.

Lorsqu’on l’interroge à savoir si elle demande un traitement de faveur parce qu’elle a été conseillère de 2017 à 2021, madame Leduc affirme que c’est plutôt l’inverse. Elle considère qu’on la traite différemment parce qu’elle a été l’adversaire de madame Gagnon à la course à la mairie, l’automne dernier.

Hausse moyenne des taxes

Le 7 février dernier, lors d’une réunion du conseil municipal tenue en format virtuel, sur la plateforme Zoom, madame Leduc a demandé à la mairesse Gagnon si elle avait bien vérifié les informations concernant le budget 2022. L’ancienne conseillère du siège numéro quatre soutient que la réelle augmentation des taxes pour les contribuables de La Trinité-des-Monts n’est pas de 8,72%, mais de 14,65%. Elle a demandé qui avait fait les calculs. La mairesse a répondu que c’était la directrice générale. Madame Leduc a fait remarquer à madame Gagnon qu’elle avait pourtant signé les documents. Madame Gagnon a rétorqué qu’elle allait revérifier les chiffres.

Lors d’une communication écrite entre les deux femmes, Denyse Leduc a posé la même question à Chantal Gagnon qui lui a répondu « Tu l’auras en même temps que les autres citoyens, étant donné que tu n’es plus dans le conseil municipal. »

« Le 12 janvier dernier, j’ai téléphoné à la municipalité pour obtenir le taux d’augmentation de taxe municipale en pourcentage. Aucune réponse. Le 19 janvier à 16 h 18, j’ai eu le retour d’un courriel de madame Chantal Gagnon (NDLR : dont la réponse est mentionnée ci-haut). Comment peut-on répondre à une citoyenne de cette manière? », s’interroge madame Leduc.

Pas la façon

« Je ne demande pas un traitement de faveur, pas du tout. Lorsque j’ai demandé le pourcentage, j’ai senti que le fait que j’étais une ancienne conseillère n’avait pas fait leur affaire. Sur le site Internet de la Municipalité, on annonce un taux de taxe de 1,365$ du 100 $ d’évaluation. C’est enregistré. Quand j’ai envoyé ma demande, c’était déjà une information publique. J’ai demandé le pourcentage d’augmentation et on ne voulait pas me le fournir », signale madame Leduc.

« Quand j’ai écrit à la mairesse, ce qu’elle m’a répondu, je considère que ce n’est pas la façon de s’adresser à une citoyenne. »

« Donc, vous considérez qu’en raison de l’historique des tensions politiques entre vous, elles (mesdames Lavoie et Gagnon) ne vous traitent pas comme on doit traiter un citoyen ordinaire et à part entière », avons-nous demandé précisément à madame Leduc. Sa réponse ne tarde pas : « Tout-à-fait ».

« Jusqu’à la fin »

« J’ai siégé quatre ans comme conseillère. Je connais les affaires municipales et la trésorerie de la Municipalité. Après le départ de monsieur Detroz, on est tombé en commission provisoire. Deux personnes de Québec émettaient leurs recommandations aux deux dernières conseillères toujours en fonction. Je considère que j’ai fait mon travail comme il faut lorsque j’étais en poste. Je n’ai pas démissionné, alors je crois que pour ma part, j’ai le mérite d’être demeurée là jusqu’à la fin du mandat qu’on nous avait confié », estime Denyse Leduc.

Plainte?

« J’ai travaillé pour la population, pas pour ma poche. J’ai toujours dit que j’allais être franche et transparente. Je demande à mon tour que l’on soit transparent chez notre Municipalité et je considère que c’est important », affirme encore l’ex-conseillère qui songe à se plaindre aux Affaires municipales.

Harcèlement?

L’auteur de ces lignes a joint la directrice générale/secrétaire-trésorière Nadia Lavoie, qui maintient que madame Leduc fait du harcèlement en se faisant très insistante et en exigeant des réponses dans des délais déraisonnables. « Moi, je ne veux pas jeter d’huile sur le feu, mais je n’accepterai pas qu’on salisse ma réputation », résume madame Lavoie.

Dernier mot

À quelques minutes à peine de l’heure de tombée, le Journal Le Soir a aussi été en mesure d’obtenir la version de madame la mairesse, Chantal Gagnon, qui ne veut pas accorder trop d’importance à cet accrochage.

« Je préfère garder mes réflexions pour moi, parce que je ne veux froisser personne. Je reste calme par rapport à ça. Je suis satisfaite de notre travail et de notre conseil municipal. Ce que je souhaite, c’est que nous avancions dans nos projets comme c’est le cas maintenant et toujours dans l’harmonie. »

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