Armons-nous de patience!
Bus électriques et à plancher basLe recours à des autobus électriques et à des véhicules de transport collectif dotés de planchers bas pour en faciliter l’accès se fera peut-être dans quatre ans, mais pas avant.
C’est ce qui ressort d’une entrevue du Journal Le Soir avec le maire de Rimouski, Guy Caron, au sujet de la vision de la Ville pour le développement durable du transport collectif.
L’ex-conseillère de Saint-Robert, Claire Dubé, a diverti l’assemblée lors de la réunion du conseil municipal, hier soir, en racontant sa première expérience avec Citébus. « J’ai constaté que les chauffeurs entretiennent une très belle relation avec les usagers, qui les saluent et les remercient presque chaque fois qu’ils descendent, une fois arrivés à destination », a-t-elle notamment mentionné, ajoutant qu’elle aimerait savoir d’une part pourquoi la Société des transports de Rimouski (STR) n’utilise pas des autobus électriques et d’autre part pourquoi on n’a pas accès à des véhicules dotés de planchers bas, pour faciliter la tâche des personnes âgées qui montent à bord.
Coûteux et inadapté
Selon monsieur Caron, la Ville n’est pas fermée à l’idée d’aller de l’avant avec ces deux éventuelles innovations à la STR, mais le moment ne serait pas bien choisi, car la technologie n’est pas encore accessible à un coût raisonnable et comporterait certaines lacunes.
« Ce sont des demandes qu’on reçoit, surtout pour les autobus électriques. Mais il reste que l’objectif de la Ville, présentement, est d’accroître la clientèle et d’améliorer le service. Ça, ça va se concrétiser par plus d’autobus. Présentement, les autobus à plancher bas qui peuvent être durables et adaptés à la réalité coûtent près de 3,5 fois le coût d’un autobus régulier. Si on veut augmenter les trajets, il faut augmenter les autobus. On ne peut pas le faire avec l’investissement qu’on y met », prévient Guy Caron.
« Pour les autobus électriques, le problème est encore plus aigu. Un autobus électrique, ça coûte 400 000 $. Un bus régulier (NDLR : modèle de type G5 qu’utilise la Ville), c’est 100 000 $. Un autobus électrique a une autonomie de quatre heures, alors qu’un bus régulier va rouler pour un minimum de 12 heures, disons, pour les besoins de la cause. Ça veut dire que pour chaque bus électrique que tu souhaites avoir pour desservir tes 12 heures, il te faut l’équivalent de 12 bus réguliers. C’est quatre fois le prix et tu en as besoin de trois, puisque l’autonomie est limitée », poursuit monsieur le maire.
Fait le choix
« On a fait notre choix », lance monsieur Caron. « On a fait le choix d’établir une habitude d’utilisation. On a fait le choix d’accroître le service et de retirer du même coup, on l’espère, de retirer des voitures de la route par l’utilisation du transport en commun. Ça me semble plus logique que de se dire qu’on va retirer le pétrole de l’autobus », image monsieur le maire.
Cinq ans
Puisque la technologie évolue rapidement, le coût des autobus électriques devrait être moins élevé dans cinq ans, alors que l’on reconduira l’entente de services avec un sous-traitant. Celle de cette année a été renouvelée avec la Québécoise pour près de 5 M$, une différence de près de 1 M$, mais avec une banque de temps améliorée de près de 3 000 heures.
Le président de la STR et conseiller du district Sacré-Cœur, Sébastien Bolduc, a d’ailleurs précisé hier soir que Rimouski ne bénéficie pas du même financement que les villes de plus de 100 000 habitants, ce qui rendrait plus réaliste l’achat de véhicules électriques.
Le maire constate : « Chaque année, la technologie s’améliore et on connaît mieux l’usage qui se fait du transport en commun à Rimouski. Déjà, madame Dubé, lorsqu’elle nous parlait de son expérience, a mentionné qu’elle avait vu des améliorations au fil de celle-ci, dont la qualité des sièges et la courtoisie des chauffeurs. »
Pour la rentrée
Notons enfin que selon monsieur Caron, la nouvelle offre de services de la STR avec des trajets améliorés, notamment, sera accessible l’été prochain ou un peu plus tard, pour la rentrée de septembre.