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Nouvelle de 18 h

Un coin chaud

2e rue et avenue de la Cathédrale, à Rimouski
Voitures, cyclistes et piétons tentent de se partager la 2e rue Est, en direction de la Cité des Achats, de ‘UQAR et du Complexe sportif, entre autres. (Photo: archives-Pierre Michaud)

La pratique consistant à se donner du mal pour prendre des petits détours afin de sauver à peine quelques secondes semble bien implantée dans le cerveau de certains automobilistes de Rimouski.

Et pas seulement qu’à quelques endroits. Dès que la Ville ou Transport Québec installe de nouveaux feux de circulation, de nouveaux feux de signalisation ou de nouveaux panneaux d’arrêt, il se trouve toujours des automobilistes qui tentent de ne pas devoir s’y soumettre.

Il y a trois semaines, nous vous rapportions l’exemple de la rue Mohammed-El-Sabh, construite en parallèle avec le boulevard Arthur-Buies/12e rue, dans les Prés du Saint-Rosaire, district Saint-Pie-X. Sur la même distance, on retrouve deux panneaux d’arrêt sur le boulevard, mais aucun sur la rue Mohammed-El-Sabh, qui débouche directement sur la très achalandée avenue Léonidas Sud, près de la Cité des achats. Tentant! Cela cause évidemment un contournement de circulation qui n’aurait pas lieu d’être sur une rue résidentielle où il y a beaucoup d’enfants et d’animaux domestiques.

Entre Saint-Pie-X et Saint-Germain

La même situation semble se produire dans les 1re et 3e rues, perpendiculairement à l’avenue de la Cathédrale. On peut penser qu’il en est autant sur à peu près toutes les rues qui précèdent ou suivent un feu de circulation sur l’avenue de la Cathédrale, l’un des principaux axes routiers de Rimouski. Pensons aussi notamment aux 11e et 13e rues, 5e et 7e rues, et aux rues Notre-Dame et Saint-Pierre, un peu plus bas.

Plus important

Ça semble cependant plus important dans le coin « chaud » du carrefour avenue de la Cathédrale/2e rue.

Un regard à 360 degrés vers ce tout ce qui se trouve à proximité nous renvoie rapidement à la réalité et à l’explication la plus simple: c’est un carrefour stratégique, situé à la fois près des installations sportives (Édifice Claire-L’Heureux-Dubé, Colisée Financière SunLife, Pavillon polyvalent, Complexe sportif Guillaume-Leblanc, et Complexe sportif Desjardins), scolaires (écoles Élisabeth-Turgeon et Saint-Pie-X et Université) que commerciales (Galeries GP, pharmacie, restaurants, dépanneurs, guichet Desjardins, Cité des achats, bas de la ville). Et l’église Saint-Pie-X est aussi une destination fréquente.

C’était relativement tranquille sur la 3e rue Ouest lors du passage de notre photographe, mais on remarquera quand même les voitures stationnées des deux côtés. (Photo: courtoisie)

Autant de piétons que de véhicules

Le Journal Le Soir est allé mettre son nez dans le secteur, entre midi 30 et 13 h, aujourd’hui. Nous nous sommes arrêtés notamment sur la 3e rue Est. En tout, nous avons vu une dizaine de véhicules passer en 10 minutes et une dizaine de piétons circuler, d’Est en Ouest, en majorité. Le fait qu’il y ait eu peu de véhicules s’engageant sur la rue n’a rien à voir avec la dangerosité selon nos observations, car la majorité était en accélération et le tout se passe au moment où les résidents sortent eux-mêmes de leur entrée pour retourner au travail, entre autres. De plus, un autobus de transport adapté a fait partie des détournés.

 Ceux–ci arrivaient autant de l’Est que de l’Ouest.

Inquiétant

« C’est bien vrai qu’il y a beaucoup de vitesse et c’est inquiétant. Moi, en tout cas, je m’inquiète pour nos enfants. Juste dans notre section de la rue, entre l’avenue de la Cathédrale et la rue Hupé, j’en connais une dizaine », nous a confié une grand-maman sortie reconduire sa petite fille à l’école. Signe d’une certaine inquiétude, elle regardait par-dessus son épaule en nous répondant, puisqu’elle était aux deux tiers de la rue.

C’est aussi ce que nous avait dit le père de famille qui nous a mis sur la piste : « C’est plus flagrant le matin et le soir que le midi, mais le phénomène est persistant. Sérieusement, je m’inquiète pour mes enfants. »

« C’est vrai que des fois, ça rentre assez raide sur la 3e rue. Je pense que c’est moins pire à l’Est. Ici, du côté Ouest, je pense qu’il y a beaucoup de parents pressés qui vont chercher leur jeune à l’ancienne école Claire-L’Heureux-Dubé et qui sont juste dans leur temps », confie Gervais, qui réside sur la 4e rue Ouest.

Véhicules des deux côtés

Plus nous avançons dans le dossier circulation, plus il nous faut déplorer qu’un problème récurrent est le fait que l’on permet le stationnement des deux côtés de la rue dans la plupart des quartiers résidentiels. C’est simple : il y a trop de voitures à Rimouski, dont des inutiles ou inutilisées. À moins qu’il n’y ait pas assez de stationnements?

Ce serait plutôt le nombre de voitures… Il y avait cinq millions de véhicules enregistrés en 2020, au Québec. Chaque Québécois en âge de conduire possède 1,06 véhicule!

Dans le milieu

Sur la 3e rue Est, c’est flagrant que les deux rangées de stationnements sont embarrassantes pour ceux qui circulent. Tellement que les conductrices et conducteurs ont tendance à « chauffer » dans le milieu de la rue quand ils l’empruntent. Et il n’y a qu’un trottoir, du côté Nord.

Courrier des lecteurs

Les suggestions et réactions sur notre série de reportages sur la circulation sont si nombreuses que votre patrouilleur-journaliste préféré ne peut pas se rendre partout. On vous transmet cependant avec plaisir les commentaires reçus de nos lecteurs, qui mettent en lumière d’autres situations inquiétantes, notre but étant une sensibilisation la plus large possible.

Haut de l’avenue de la Cathédrale

« J’apprécie vraiment vos interventions concernant la circulation dans notre belle ville. Étant résidente sur l’avenue de la Cathédrale (section dépassant le boul. du Sommet) depuis plusieurs années, je constate que de plus en plus d’automobilistes circulent sur cette rue, se croyant sur une piste de course.
La limite sur l’avenue  de la Cathédrale est de 50 km, sauf sur une section à 70 km. C’est peut-être l’un des problèmes. Des autobus scolaires récupèrent de jeunes enfants à cet endroit, contribuant heureusement à ralentir le trafic », signale Francine, qui demande des suggestions de solutions.

La section de Rouleau entre Saint-Germain et le boulevard

Philippe nous raconte qu’il a écrit au Service de génie-environnement de la Ville.

« Ma plainte concerne le tronçon de l’avenue Rouleau situé entre St-Germain et la route 132-boulevard. Dans la direction Nord, soit vers le fleuve, il n’y a qu’une seule voie de circulation. Or, nombreux sont ceux qui se positionnent comme s’il y en avait deux, soit une pour tourner à droite et une pour tourner à gauche. Moi, je me positionne au centre de la voie, et si je laisse suffisamment d’espace à ma droite, un véhicule se faufilera pour bénéficier de son droit de tourner. »

Trop proche

« Aujourd’hui, cette situation s’est produite et la dame était très, très proche de mon véhicule. Il suffisait de peu pour qu’elle entre en collision avec mon véhicule. De plus, un jeune conducteur téméraire m’a dépassé en circulant partiellement sur la voie de circulation vers le Sud, pour aller se positionner dans la « voie » imaginaire de gauche à la lumière. Voilà donc toute la problématique, surtout avec les gros véhicules de plus en plus fréquents qui s’imposent aussi pour tourner à droite. J’ai fait la vérification auprès de la Sûreté du Québec et on m’a bel et bien confirmé qu’il n’y a qu’une seule voie », ajoute Philippe.

Risque de confrontation

« Vous devez régler ce problème une fois pour toutes, car il y a des risques d’accidents et de confrontation, aussi. Les gens me regardent de façon agressive quand je prends toute la place dans LA seule voie. Et tant qu’à y être, vous devriez aussi faire le même exercice à l’intersection Rouleau/St-Germain, car la même situation y est présente. Ça fait une dizaine d’années que je circule là, et j’observe le problème depuis tout ce temps. Comme c’est une situation risquée, je crois qu’elle s’insère dans les cas d’urgence à régler assez rapidement », estime-t-il.

Marquage

La situation soulevée par celui-ci rejoint un constat de l’auteur de ces lignes effectué aujourd’hui. Quand le marquage est disparu, au printemps, il faut être deux fois plus attentif, car certains repères sont disparus. Il faut notamment faire très attention aux passages piétonniers, quand on sait déjà qu’il s’en trouve dans le secteur où l’on passe.

Promenade de la mer

« Bonjour, monsieur Michaud. Merci pour votre article sur le non-respect des limites de vitesse sur cette section du boulevard.  

J’attire votre attention sur une autre section du boulevard où le non-respect des limites est tout aussi important. Toute la section le long de la Promenade de la mer est également problématique. Il n’y a pas de panneau avec signalement de vitesse le long de la promenade (sauf à la fin du côté Ouest). L’absence totale de surveillance radar par les policiers permet les infractions nombreuses et répétées. Départs intempestifs, louvoiements, vitesse excessive, pétarades de voitures « montées », etc., sont courants et constants, accentuant le bruit subi par les marcheurs de la Promenade », mentionne Sabin.

« Pourtant, dans une petite municipalité comme Saint-Donat, au pied de la « côte du Gouvernement », à l’entrée Sud du village, il y a une installation lumineuse indiquant la vitesse excessive en rouge, passant au vert et nous remerciant avec un sourire lorsque qu’on passe sous les 50 km/h permis.
Y a-t-il une volonté de régulariser les comportements des automobilistes
de la même façon sur notre boulevard ? J’en doute… », ajoute-t-il.

Des automobilistes sur le boulevard René-Lepage, près de la promenade de la mer. (Photo: jourallesoir.ca, Pierre Michaud)

Feux de piétons

« De plus, l’accès à la Promenade pour les personnes à mobilité réduite ou âgées est passablement limité par les trop courts chronométrages des feux piétonniers. Attitude discriminatoire de la Ville envers cette catégorie de citoyens? », se demande enfin ce Rimouskois.

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