La chasse printanière 2022 du dindon sera bien différente des précédentes
La chasse printanière du dindon sauvage, qui vient de débuter ce 29 avril, dans le Centre du Québec, le Sud et l’Ouest de la province, diffère en 2022 des deux dernières saisons de 2020 et de 2021.
La Covid-19 avait perturbé l’organisation de la chasse, les déplacements et de la participation de la clientèle. La pandémie avait confiné les chasseurs dans leur région et un couvre-feu retenait l’amateur à la maison jusqu’à 5 heures du matin. Difficile pour le lui de se rendre sur son site de chasse avec un soleil qui à cette période de l’année se lève de plus en plus tôt.
Ces contraintes avaient eu pour effet d’attirer un nombre similaire d’adeptes en 2019 et en 2020, sans plus, avec 17 600 permis vendus. La chasse printanière de 2021 avait toutefois accueilli un record de 21 200 détenteurs de permis, mais encore là pour une récolte semblable à celle de 2020 avec 8 400 oiseaux.
Meilleure destination
Dans la Zone 6 en Estrie, qui est considérée comme l’une des meilleures destinations de chasse du dindon sauvage au Québec, la récolte globale printemps-automne de 2021 avait été de 1 398 oiseaux, en baisse sur 2020 avec 1 570 dindons. L’année 2019 avait été la meilleure des trois dernières saisons avec 1 760 dindons.
Mais les résultats risquent de changer à la hausse en 2022, selon le guide et spécialiste Nicolas Baillargeon, de Sainte-Catherine-de-Hatley, de l’entreprise SHOOTE.CA, lors d’une entrevue à « Rendez-Vous Nature ». Ses territoires de chasse se situent en Estrie, dans la réputée Zone 6, côté Sud.
Presque pas d’hiver et de nombreux dindons
Ses observations sur des terrains de chasse exclusifs qu’il gère sont très optimistes. « Dans ma région, près des Lacs Magog et Massawippi, on n’a presque pas eu d’hiver. Dès la fin-mars, les champs étaient partiellement découverts et complètement dégagés au début avril. Il y a trois semaines, les champs regorgeaient de dindons. On pouvait observer jusqu’à 30 mâles en même temps en parade amoureuse. C’est un très beau spectacle. Déjà, les fleurs commencent à germer dans les champs. Les dindons sont plus nombreux qu’en 2021.Je suis très optimiste pour ma saison 2022 », affirme Nicolas Baillargeon, convaincu que son entreprise SHOOTE-CA va demeurer l’une des meilleures destinations au Québec pour y chasser le dindon sauvage. Pas étonnant que ses forfaits de chasse soient complets pour 2022. Les réservations sont en cours pour 2023, mais il faut faire vite!
Lors de cette entrevue à ne pas manquer, diffusée bientôt sur la plateforme web rendez-vousnature.ca , Nicolas Baillargeon décrit la situation actuelle du dindon dans la Zone 6 Sud, le comportement des mâles et des femelles déjà accouplées, quelques-unes de ses techniques et de ses conditions de chasse préférées. Cette chasse est très complexe. Sa quête représente tout un défi. Même que plusieurs chasseurs la considèrent comme plus difficile que celle du cerf. Les appels et les appeaux sont nombreux et diversifiés pour exciter le grand mâle, le camouflage et les appelants sont requis.
Migration vers l’Est ?
La période de chasse printanière de 2022 se poursuivra jusqu’au 10 mai dans les Zones 3, 11, 12, 13, 15, 26, et 27. Et jusqu’au 23 mai dans les Zones 4, 5, 6, 7, 8, 9, et 10. Et pour la troisième année, les chasseurs sportifs pourront pratiquer la chasse automnale du grand oiseau de 6 000 plumes multicolores, du 22 au 28 octobre 2022, mais seulement dans les Zones à plus fortes densités, soit les 4, 5, 6, 7, 8, 9, et 10.
Pendant ce temps, la migration du dindon sauvage se poursuit vers l’Est, comme dans la Zone 3. En 2012, il s’est prélevé seulement deux dindons à barbe. En 2016, les chasseurs ont prélevé 51 oiseaux et 365 mâles en 2021.
La neige demeure le pire ennemi du dindon puisqu’elle empêche les oiseaux de s’alimenter de grains aux champs. Les dindons doivent se nourrir à chaque jour pour répondre à leurs besoins énergétiques et pour se protéger du froid. Le dindon ne peut accumuler des réserves de gras. Avec des hivers longs froids et neigeux, les chances que les dindons poursuivent leur migration vers l’Est du Québec, comme dans les Zones 2 et 1, demeurent très, très minces…