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Résultats de l’étude sur l’alphabétisation

(Photo Unsplash – crédits : Sarah Noltner)

La Fondation pour l’alphabétisation a dévoilé les résultats de l’étude « Aperçu d’un indice de grande vulnérabilité dans plusieurs villes du Québec », réalisée par l’économiste Pierre Langlois.

Dans un contexte hors du commun où le Québec est vivement animé par des enjeux d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre, l’étude met en lumière l’existence d’un noyau dur de la population au sein duquel les enjeux de littératie seront encore plus difficiles à résoudre.

C’est en corrélant les résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (2012) aux données du dernier recensement canadien (2016) sous la perspective d’un double enjeu de pauvreté économique et sociale, incluant le niveau de littératie, que Monsieur Langlois a été en mesure d’estimer les populations touchées par une spirale de grande vulnérabilité de laquelle il est très difficile de sortir sans une approche d’aide multisectorielle.

Une spirale de précarité

En effet, la coexistence d’enjeux de littératie et de revenus donne lieu à une tempête sociale parfaite. D’une part, les compétences de base insuffisantes sont un frein évident à l’employabilité, à la progression salariale ainsi qu’à la formation scolaire et professionnelle.

D’autre part, vivre en situation de faibles revenus rend, sans un appui financier spécifique, quasi impossible, le déploiement des ressources et du temps nécessaires pour l’apprentissage adulte, le raccrochage scolaire ou la requalification professionnelle. En somme, les deux phénomènes s’alimentent l’un et l’autre, créant une spirale de précarité sociale et économique.

Les principaux faits saillants de l’étude

⎯ Cet indice de grande vulnérabilité atteint 6 % de la population âgée de 15 ans et plus au Québec, soit tout près de 400 000 personnes.

⎯ D’une liste de 50 villes du Québec, représentant les plus populeuses et des cités régionales, l’indice de grande vulnérabilité de trois villes culmine à près de 10 %, soit Shawinigan (9,66 %), Lachute (11,96 %) et Joliette (13,36 %). Ces résultats s’expliquent essentiellement par des enjeux plus élevés de sécurité du revenu et par des résultats en littératie plus faibles dans leur population âgée de 16 à 65 ans

⎯ Les grandes villes de banlieue, comme Terrebonne, Brossard, Repentigny, Blainville, Saint-Eustache, Mascouche ou Boucherville affichent des indices de vulnérabilité fort inférieurs à la moyenne québécoise. Par exemple, l’indice de grande vulnérabilité estimé pour Boucherville frise le seuil du 1 %. Un résultat similaire est observable dans les grandes villes majoritairement anglophones comme Dollard-des-Ormeaux et Pointe-Claire.

Pistes de solution

Devant ces résultats, l’économiste Pierre Langlois avance qu’une première étape pour lutter efficacement contre la grande vulnérabilité serait d’associer un programme de requalification des compétences de base à un programme visant un soutien financier minimal à hauteur de la mesure du panier de consommation (MPC) d’un ménage ou d’un individu sans contrainte à l’emploi.

Une telle stratégie permettrait à plus de 176 000 personnes de 20 à 59 ans en situation de grande vulnérabilité de sortir à la fois de la pauvreté économique et sociale.

Qui plus est, cette diminution de la grande vulnérabilité au Québec permettrait d’engendrer une injection économique récurrente de plus d’un milliard de dollars dans le produit intérieur brut (PIB) du Québec, selon la modélisation de l’étude « La Littératie comme source de croissance économique » (P. Langlois, 2018).

« L’amélioration des résultats globaux en littératie est un outil qui vise à la fois le développement social et économique du Québec. Bien cerner les sources des enjeux en littératie, qu’ils soient en milieu urbain ou en région, nous aide collectivement à définir les meilleurs outils d’intervention », estime l’économiste et auteur de l’étude « La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux », Pierre Langlois.

À propos de la Fondation pour l’alphabétisation

Fondée en 1989, la Fondation pour l’alphabétisation est un organisme caritatif qui a pour mission de soutenir les adultes et les enfants afin d’assurer le développement de leur capacité à lire et à écrire pour participer pleinement à la société québécoise.

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