Y-aura-t-il du sable dans l’engrenage?

Le Journal Le Soir poursuit sa série de reportages sur la circulation à Rimouski avec une incursion en plein cœur du centre-ville.

Entre midi 30 et 13 h, aujourd’hui, l’auteur de ces lignes s’est installé sur le belvédère de l’avenue de la Cathédrale/boulevard René-Lepage pour observer les véhicules, les piétons et les cyclistes qui roulaient ou marchaient sur la chaussée et sur la promenade de la mer.

On nous avait rapporté certaines problématiques, pour les piétons notamment, et beaucoup de vitesse et pourtant, nous n’avons rien vu de tel. Qui plus est, mis à part quelques détails dont nous vous ferons part ci-dessous, c’est probablement le carrefour de feux de circulation que nous avons étudié, sur une demi-douzaine, qui semble le mieux fonctionner sur le plan de la fluidité du trafic. Mais on peut se demander si ça va durer.

Travaux

Il y a un contexte qui semble annoncer des jours plus difficiles sur le plan de la dangerosité. Le gros chantier pour les travaux du pont de la rivière Rimouski s’est enclenché il y a un mois, mais un autre s’annonce tout près et tout aussi important, car les travaux de démolition du centre commercial la Grande Place vont débuter d’ici le 21 juin.

De plus, c’est cet été que la Ville va abaisser la limite de vitesse de 70 km/h à 50 km/h, sur trois sections du boulevard Saint-Germain/René-Lepage, dont celle qui commence à peu près vis-à-vis la Grande Place.

Le maire, Guy Caron, a déjà laissé entendre qu’il comptera sur une surveillance policière accrue lors des changements de vitesse maximale.

Feux de piéton

Le temps laissé aux cyclistes et piétons pour traverser le boulevard est suffisant, selon deux personnes rencontrées sur place. Un marcheur nous affirme qu’il circule régulièrement dans le secteur et qu’il ne voit pas de problème de circulation en particulier. « « Une seule chose: quand il y a du monde, il y a beaucoup de monde! Il faut faire attention à tout un chacun. Aussi, lorsque je suis en voiture, j’ai parfois l’impression que les feux ne sont pas bien synchronisés », note l’homme dans la vingtaine.

Une cycliste nous dit qu’elle n’a jamais de difficulté à traverser et que rien ne perturbe sa quiétude par rapport à sa sécurité.

Pollution visuelle

C’est triste à dire, mais les automobiles dévisagent la plus belle partie du centre-ville de Rimouski. Du belvédère, on voit le morne tableau de la centaine de véhicules stationnés sur la Place des Anciens combattants, qui viennent polluer visuellement l’allure de la cathédrale, du Musée et de la salle de spectacle. Un projet pour une nouvelle vocation svp, ça presse!

De l’autre côté de l’avenue de la Cathédrale, le portrait n’est guère plus réjouissant. Le vaste terrain situé derrière l’édifice du 2, rue Saint-Germain, connu comme étant autrefois « l’édifice du Trust » n’appartient pas aux propriétaires de celui-ci, mais à la Ville. Une autre centaine d’espaces de stationnement sont en jeu, car c’est de ce côté que s’installera Groupe Sélection pour démolir la vieille partie de la Grande Place et construire la phase II du projet du Havre de l’Estuaire. Le chantier occupera-t-il toute la place?

De toute façon, le coup d’œil n’est pas plus agréable que de l’autre côté. La ruelle qui mène à ce stationnement peut engendrer des problèmes, car elle semble à sens unique en sortie, mais des gens y entrent en sens inverse, tel le conducteur de la fourgonnette que nous avons pris en flagrant délit aujourd’hui.

La sécurité sur les chantiers

« On n’entrevoit pas de problème de circulation au centre-ville cet été pour le moment. Ce sont les responsables des chantiers qui doivent organiser les mesures de sécurité en rapport avec la circulation routière. Si un accident survient, les policiers interviennent comme à n’importe quel autre endroit sur la voie publique. Mais ça va bien sur le chantier du pont jusqu’ici, mis à part quelques légers accrochages. La signalisation nous semble abondante et adéquate. La modulation du nombre de voies disponibles (toujours trois) d’un côté ou de l’autre de la chaussée, selon les heures du jour, contribue à avoir une circulation fluide », constate le sergent Claude Doiron, agent d’information de la SQ.

200 $ plus les frais

Le seul hic concerne un problème identifié par le Journal Le Soir, dans un texte qui a rejoint beaucoup de lecteurs, la semaine dernière. La principale mise en garde à faire aux automobilistes concerne la ligne blanche continue qui coupe brusquement vers la gauche dans la voie Ouest-Est. On ne peut pas franchir une ligne blanche une fois qu’on y est engagé.

« La ligne blanche continue est une signalisation au même titre que tout autre marquage sur la chaussée. En vertu du Code de la sécurité routière, elle doit être respectée en tout temps. La personne qui commet une infraction est passible d’une amende de 200 $ plus les frais, ainsi que l’inscription de trois points d’inaptitude à son dossier », indique le sergent Doiron.