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Nouvelle de 18 h

La mairesse défend la légitimité de la démarche

12 maisons qui vont demeurer à Sainte-Luce
Des maisons situées sur le rivage de Sainte-Luce doivent être déménagées. (Photo Municipalité de Sainte-Luce)

L’entrepreneuriat semble avoir un peu pris le dessus sur le citoyen, à Sainte-Luce, où la même personne a acheté cinq maisons mises en vente à la suite d’une démarche menée par la Municipalité avec l’assentiment du ministère de la Sécurité publique.

Un programme a été instauré par la Municipalité afin de remettre en valeur les résidences lui ayant été cédées dans le cadre des mesures mises en place par le ministère de la Sécurité publique. Ces mesures visent à réduire les risques associés à l’érosion des berges et à la submersion côtière. Par le biais d’une vente aux enchères, de nouveaux propriétaires pouvaient acquérir ces résidences qui doivent être déplacées sur des terrains sécuritaires. La démarche initiale remonte à février dernier.

Spéculation

Un citoyen de Rimouski qui a participé à cette démarche avoue avoir été très déçu lorsqu’il a constaté qu’un autre acheteur a pu mettre la main sur cinq maisons, dont celle qui l’intéressait. Il souligne avoir suivi les démarches à la lettre et pouvoir prouver qu’il avait un terrain pour l’installer. Ce citoyen croit que puisque la démarche implique le gouvernement du Québec et la Municipalité, donc des fonds fournis par les contribuables, elle « devrait être équitable et ne pas favoriser la spéculation. »

Ouvert à tous

Pour la mairesse, Micheline Barriault, la Municipalité ne s’est jamais engagée à empêcher la même personne de se porter acquéreur de plusieurs propriétés à la fois. De plus, un objectif de développement résidentiel cher au conseil municipal a été atteint, puisque les nouveaux propriétaires des 12 maisons vendues vont installer celles-ci dans un nouveau secteur résidentiel qui sera aménagé par la Municipalité.

« C’était ouvert à tous. Nous avons dû mener la démarche en deux étapes, parce que sur les 12 maisons, nous n’en avions vendu que quatre. Lors de la première étape, qui s’est déroulée sous forme de vente aux enchères, on a quelqu’un qui a acheté deux maisons. Nous n’avions pas mis de maximum de maisons. Nous n’avons pas mis beaucoup de restrictions non plus, contrairement à d’autres municipalités. Certaines ont mis beaucoup de conditions, mais ne sont pas arrivées à vendre la moitié des maisons. Notre entente avec la Sécurité publique, de notre côté, fait en sorte que les maisons doivent être déménagées au plus tard pour fin septembre 2023 », note madame Barriault.

Premier objectif

« Il y a eu deux phases à la mise en vente. La première était une vente aux enchères silencieuse. On n’avait pas inscrit dans notre démarche, comparativement à d’autres, d’interdiction de vente à plus d’un individu, parce que notre premier souhait est que les maisons soient vendues et non démolies. C’est notre premier objectif. Selon le Ministère, on ne pouvait pas obliger les acheteurs à garder les maisons sur le territoire de Sainte-Luce. Lors de la vente aux enchères, quatre maisons sur 12 ont été achetées. Nous avons entrepris une seconde démarche. Nous savions qu’une personne qui était intéressée par plusieurs maisons n’avait pas été en mesure de présenter ses propositions dans le cadre de la vente aux enchères », rappelle madame Barriault.

Micheline Barriault (Photo: Facebook-courtoisie)

« Il y en a qui leur manquaient des documents. Le conseil a donc décidé le 30 mai dernier de faire une deuxième phase de vente. Notre entente avec le Ministère indiquait qu’on devait vendre les maisons minimalement 3 500 $. Il y en a qui ont été vendues plus cher, mais la différence va au gouvernement. Dans la phase 2, les maisons se vendaient aussi 3 500 $ minimum. On avait mis une date de début. Les entrepreneurs pouvaient se qualifier. C’était une vente de type premier arrivé, premier servi. Ça commençait le 1er juin à 9 h. À 9 h 10, il y avait trois maisons vendues. Le vendredi 3 juin, en fin de journée, on a eu une soumission pour les cinq maisons restantes », précise-t-elle.

La nouvelle rue des Coquillages

« On est heureux, parce que les 12 maisons vont demeurer sur le territoire de Sainte-Luce. L’engagement de l’acheteur est de mettre la maison sur un terrain sécuritaire, mais il pouvait acquérir le terrain après la maison. C’était connu, c’était annoncé. On est en discussion avec le ministère de la Sécurité publique. On a un terrain où on veut faire un prolongement de rue, la rue des Coquillages, dans le secteur Sainte-Luce sur mer. Il y a une possibilité de mettre 12 maisons sur cette rue. Les travaux devraient se faire incessamment. Notre but était vraiment de vendre les maisons, qu’elles ne soient pas démolies. On voulait aussi qu’elles demeurent dans la municipalité, c’est sûr. On est très heureux de ça, parce que finalement, ça a marché », constate enfin madame Barriault.

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