Un jeune sur deux éprouve des problèmes de santé mentale
La pandémie de COVID-19, et surtout l’isolement qui en a découlé, a eu des effets dévastateurs sur la santé mentale des jeunes élèves du secondaire.
« Avant la pandémie, on estimait qu’un jeune sur cinq avait des problèmes de santé mentale allant jusqu’à la dépression et l’anxiété. Nous sommes maintenant à un sur deux. Comme pour la santé physique, il y a des outils pour améliorer sa santé mentale, et c’est le message qu’on porte lors de nos visites dans les écoles secondaires. Il faut bien dormir, diminuer les temps sur les écrans et essayer de se concentrer les bonnes choses plutôt que l’inverse », a commenté la directrice générale de la Fondation Jeunes en Tête, Mélanie Boucher, en entrevue au Journal Le Soir.
Six écoles du Bas-Saint-Laurent visitées
La Fondation Jeunes en Tête est allée à la rencontre de plus de 41 500 jeunes partout au Québec lors de sa tournée provinciale 2021-2022. Elle s’est rendue dans six écoles secondaires du Bas-Saint-Laurent pour y rencontrer 1175 élèves.
Les ateliers « La base pour la santé mentale »et « Solidaires pour la santé mentale »présentés dans le cadre de cette tournée des écoles secondaires visent à promouvoir une santé mentale positive et à prévenir la dépression et l’anxiété.
La Fondation contribue quotidiennement au soutien de la santé mentale des jeunes Québécois, surtout en ce contexte de post-pandémie. La tournée 2021-2022 lui permet d’être omniprésente dans les écoles et de s’assurer de se rendre disponible pour les jeunes et leurs parents, ainsi que pour le personnel scolaire.
Développé de concert avec des experts scientifiques, l’atelier « La base pour la santé mentale »permet notamment de donner une multitude de trucs applicables au quotidien aux élèves de 1re et 2e secondaires, alors que l’atelier « Solidaires pour la santé mentale »apprend aux jeunes de 3e, 4e et 5e secondaires à reconnaître les signes annonciateurs et les symptômes de la dépression, ainsi qu’à les outiller pour aller chercher de l’aide. La Fondation offre ces ateliers accompagnés d’outils en ligne pour les parents, les professeurs et les jeunes, tout à fait gratuitement.
Développer l’estime et la confiance en soi
« Nous savons que l’école est un lieu important pour aider les élèves à développer leur estime de soi, leur confiance en soi et de bonnes relations avec les autres. Aller à la rencontre des jeunes dans les milieux scolaires nous permet d’échanger avec eux dans un contexte propice à l’écoute et à la participation de nos jeunes », souligne Mélanie Boucher, directrice générale de la Fondation Jeunes en Tête.
La santé mentale de nos jeunes et la pandémie
La détresse psychologique chez les adolescents est un phénomène qui préoccupait les experts bien avant la pandémie. Or, les deux années de pandémie ont eu des effets accélérateurs sur l’anxiété et sur les problèmes de santé mentale des adolescents.
On constate notamment une augmentation du temps d’écran, en plus d’une baisse importante des activités sportives des jeunes. Il n’est pas surprenant d’apprendre que près d’un jeune sur deux souffrirait de symptômes liés au trouble d’anxiété généralisée ou de dépression majeure depuis les débuts de la pandémie.
« La bonne nouvelle, c’est que beaucoup de chemin a été parcouru pour déstigmatiser l’enjeu de la santé mentale et pour briser les tabous. Avec la pandémie, la santé mentale s’est retrouvée au cœur des préoccupations, et on en parle plus que jamais. C’est pourquoi il est crucial de poursuivre notre travail de prévention et de sensibilisation auprès des adolescents, de leurs parents et du personnel scolaire, tout en continuant d’être présents pour eux », précise Mme Boucher.
Les enjeux de santé mentale existaient avant la pandémie. « Nous allons à la rencontre des jeunes depuis 1998 afin de défaire certains tabous qui touchent encore la santé mentale. On veut permettre aux jeunes de mieux comprendre le phénomène pour qu’ils soient en mesure de mieux s’outiller. Par exemple, il y a des nuances entre une déprime et une dépression. La santé mentale, ça s’entretient comme la santé physique, c’est juste que les outils sont moins connus », conclut Mme Boucher.