Le principal enjeu est l’accès aux commerces

La Chambre de commerce et de l’Industrie de Rimouski-Neigette se dit en accord avec la décision de la Ville de Rimouski de ne pas amorcer de travaux sur la Place des Anciens combattants pendant qu’un autre chantier est en cours à proximité.

Le Journal Le Soir rapportait il y a deux semaines, notamment à la suite du dévoilement du programme quinquennal d’investissements (pqi) municipal, qu’on ne prévoit pas intervenir physiquement sur le terrain de la Place des Anciens combattants tant que les travaux de la phase deux de Groupe Sélection, sur le site de la vieille partie du centre commercial la Grande Place. La Place des Anciens combattants a besoin d’une nouvelle vocation à la suite du déplacement du monument des Braves dans un autre parc, il y a cinq ans. Cette vocation doit cadrer avec le plan de revitalisation du centre-ville, auquel la Ville prévoit consacrer 20 M$ sur cinq ans.

Pas les bras croisés

S’il est d’accord avec le fait de ne pas voir deux chantiers se déployer en même temps dans un secteur aussi critique que le boulevard René-Lepage et l’avenue de la Cathédrale, le président de la Chambre, Guillaume Sirois, espère que la Ville ne demeurera pas les bras croisés entretemps.

« On devrait être prêt à mettre les pelles mécaniques en action sur le terrain de la Place des Anciens combattants dès le lendemain de la fin des travaux de Groupe Sélection sur le site de la Grande Place. Il faut voir le dossier du centre-ville dans son ensemble. La position de la Ville de ne pas vouloir deux gros chantiers à cet endroit en même temps, on partage ça à 200%. On ne peut pas tenir un chantier sur le site de la Grande Place et un autre sur le site de la Place des Anciens combattants en même temps. C’est clair. Il faut que le centre-ville demeure accessible malgré les travaux. Mais si ça prend deux ans, j’aimerais que la Ville en profite pour décider de ce qu’on va faire de la Place des Anciens combattants, ceci, pour qu’on agisse immédiatement dans deux ans, pas qu’on commence à réfléchir à ce moment », commente monsieur Sirois.

D’autres aussi

« Profitons de tout ce temps pour réfléchir et enclencher des travaux le plus vite possible quand la nouvelle vocation sera trouvée. Si la Ville le voit comme ça, j’y souscris. Ça fait assez longtemps qu’on dit que le centre-ville a besoin d’amour, il faut arrêter de travailler par projet et faire davantage progresser les projets en simultané. Donc, oui, il y a de gros travaux à la Grande Place, mais cela ne nous empêche pas de réfléchir sur ce qu’on veut faire avec la Place des Anciens combattants et avec d’autres endroits du centre-ville qui ont besoin d’investissements massifs. »

« Et on peut être optimiste, parce qu’on peut croire que le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral vont mettre de l’avant des programmes pour aider les centres-villes à se relancer. Si les plans sont déjà prêts pour ce qu’on veut faire, ça va nous aider à aller chercher des subventions de ces programmes », estime Guillaume Sirois.

Deux ans intensivement ou quatre ans de travaux?

Par contre, on doit accepter le fait que si la durée des deux projets était la même, on se retrouvera avec quatre années consécutives de travaux plutôt que deux années intensives.

« Le maire suppléant, monsieur Joncas (Rodrigue) expliquait bien dans un récent article du Soir qu’il y a aussi des problématiques concernant les espaces de stationnement. Nous voulons avant tout que notre centre-ville demeure accessible s’il y a des travaux. Au bout du compte, il faut que nos marchands puissent opérer leur commerce le plus normalement possible malgré le fait qu’il y ait des travaux. Deux grands chantiers en même temps, ça aurait probablement nui à l’attrait du centre-ville et ça aurait mis en péril la viabilité de certaines entreprises pour deux ans », croit également Guillaume Sirois.

Au goût du jour

« Notre centre-ville, on veut le mettre au goût du jour, mais on ne veut pas que pendant les travaux, nos commerçants soient pénalisés. Il faut procéder intelligemment », poursuit-il. Monsieur Sirois ne croit d’ailleurs pas que les travaux en cours dans le secteur du centre-ville ont un impact négatif sur les commerces. « Il n’y a pas de catastrophe, loin de là, mais il faut demeurer sensible, car les travaux ont débuté depuis peu et le gros de la saison touristique est encore devant nous à mon avis. On devrait savoir en septembre s’il y a réellement des impacts négatifs. »

Tourisme

Par ailleurs, la saison touristique semble moins achalandée que prévu. « Ça a commencé peut-être un peu plus tranquillement que ce à quoi on s’attendait, mais je sens un vent d’optimisme grandissant à l’approche des Terrasses Cogeco et des Grandes Fêtes TELUS », soutient Guillaume Sirois.

Droit de propriété

D’autre part, si la Ville doit considérer la période de deux ans des travaux de Groupe Sélection pour élaborer son projet pour la Place des Anciens combattants, elle devrait aussi en profiter pour éclaircir un mystérieux dossier de droit de propriété sur cet espace avec la Fabrique Saint-Germain. Un lecteur nous a rappelé que des ententes de longue date ayant une portée juridique doivent être prises en considération dans ce dossier. Une information voulant que la Ville ait une dette de 200 000 $ envers la Fabrique a déjà circulé, mais d’autres sources disent que ce serait plutôt la Fabrique qui aurait une dette envers la Ville.