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Entente toujours valable

Situation financière de Groupe Sélection
Scène croquée en octobre 2013: la fin de la construction de la tour « B » du Havre de l’Estuaire sur le site de l’ancienne partie Est de La Grande Place. (Photo archives)

Le maire de Rimouski, Guy Caron, affirme que la décision de Groupe Sélection de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, dévoilée ce matin à la suite d’un reportage du quotidien La Presse, ne signifie pas l’échec du projet de ce promoteur, au centre-ville.

Il s’agit d’un projet de 60 M$ pour un édifice de six étages qui aurait constitué la phase finale du Havre de l’Estuaire. Ce projet serait réalisé à la suite de la démolition de la partie Ouest de la Grande Place qui s’est fait attendre pendant une dizaine d’années. La démolition est complétée et laisse un magnifique terrain situé dans un lieu stratégique depuis l’été dernier, mais sans qu’aucun projet concret ne soit amorcé pour le moment.

Distinction

Le maire Guy Caron rappelle qu’il faut faire une distinction entre une faillite et une procédure de restructuration. Par ailleurs, il estime que Rimouski ne risque pas de sortir perdante de la situation.

« L’entreprise est bien sous la protection de la Loi. Il est vraiment trop tôt pour se prononcer. Dans le cadre d’une démarche de protection contre les créanciers, les activités régulières de l’entreprise peuvent se poursuivre. Pour l’instant, tout va de l’avant du côté de la Ville. On a toujours en main un contrat valide avec Groupe Sélection. Il prévoit une construction à faire d’ici le 30 juin 2024. On va suivre évidemment de près tout ce qui va se passer. Il est trop tôt pour spéculer sur ce que ça pourrait vouloir dire. »

Le maire de Rimouski, Guy Caron. (Photo: journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Créancier?

La Ville deviendrait-elle un créancier si l’entreprise devenait effectivement en faillite?

« Premièrement, on ne parle pas encore de faillite. Il y a toujours un projet. Il y a un contrat avec cette compagnie. Et si ça se rendait jusqu’au fait où Groupe Sélection ne pouvait pas respecter ses engagements? La Ville reprendrait alors le terrain et une pénalité de 2,4 M$ serait associée à cette reprise. Rimouski deviendrait alors un créancier prioritaire. Ça pourrait aller jusqu’à consacrer le terrain à un autre projet, mais on en est bien loin », répond monsieur le maire.

Bon exemple

« Il n’y a pas de modification. On est encore sous contrat avec Groupe Sélection. On va laisser l‘entreprise réaliser sa démarche de restructuration. C’est toujours possible de relancer ses activités. J’ai un bon exemple. J’ai travaillé moi-même sur un projet de restructuration pour le côté syndical en 2009 environ, pour Abitibi Bowater. L’entreprise s’est placée sous la protection de la Loi sur les créanciers et elle a réussi à se réorganiser pour devenir Produits Resolu. Celle-ci a réussi à fonctionner sur des bases très solides », fait remarquer Guy Caron.

Riôtel ou FARI?

Même si monsieur Caron encourage les observateurs à éviter les spéculations, les idées ont déjà commencé à circuler dans le grand public sur un éventuel projet de remplacement. Certains y voient bien s’installer le projet de groupe FARI de résidence pour personnes âgées. Ce projet est en suspens en raison des coûts élevés des matériaux de construction.

D’autres y voient un excellent site pour la construction d’un hôtel de la chaîne matanaise Riôtel. Celle-ci laisse entendre qu’elle veut réaliser un projet d’au moins 100 chambres à Rimouski depuis bientôt 10 ans.

Taux d’intérêt

Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand, a aussi été invité par le Journal Le Soir à réagir à la situation de Groupe Sélection.

« C’est la réalité des taux d’intérêt augmentés qui rejoint Groupe Sélection. C’est aussi ce qui risque d’affecter nos entreprises. Il faudra être très vigilant sur la situation économique dans les prochaines semaines. Groupe Sélection s’est placée à l’abri de ses créanciers. Il y a sûrement une autre entreprise ou elle-même qui est capable de trouver les leviers financiers pour se relancer. Il est prématuré de penser que le projet est à l’eau. Attendons de voir les résultats de la démarche de restructuration », indique monsieur Marchand.

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