« De la joie, mais aussi des larmes » – Nathaniel Dumoulin-Duguay

Le Rouge et Or de l’Université Laval a mis la main, samedi à London, sur la 13e Coupe Vanier de son histoire, à la suite d’une victoire de 30-24 sur les Huskies de la Saskatchewan. 

Trois joueurs qui ont fait leurs classes en football à Rimouski font partie de l’équipe championne à savoir Jean-William Rouleau, Nathaniel Dumoulin-Duguay et Jasmin Desjardins. Les deux premiers sont des joueurs étoiles et ont grandement contribué à la conquête du titre national.

« On a été meilleur en deuxième demie et on a réussi à protéger notre avance jusqu’à la fin. On les a arrêtés plus souvent en défensive qu’eux ont pu le faire sur notre attaque. Personnellement, j’ai joué un très bon match, je pense. On a tiré avantage que les joueurs devant nous étaient un peu moins expérimentés. Ç’a été payant », explique Rouleau qui, sur place, bénéficiait du support de sa mère et d’une tante.

Des trois victoires du Rouge et Or dans les séries 2022, celle face aux Carabins de l’Université de Montréal a été la plus spectaculaire avec le point décisif sur un jeu inusité pour mettre fin à la rencontre quand les Carabins n’ont pu sortir de la zone des buts après un placement raté du Rouge et Or.

« La fin la plus incroyable dans nos séries », lance le plaqueur défensif, encore éligible une saison universitaire.

Nathaniel Dumoulin-Duguay

Pour sa part, Nathaniel Dumoulin-Duguay évolue comme bloqueur sur la ligne offensive.  

« On était confiant. On est un super de beau groupe, quelque chose de différent des autres équipes. Les gars de l’Ouest étaient gros, mais on est allé chercher la coupe. Moi, c’est la première fois que je gagne un gros titre au football. La sensation de la victoire, c’est de la joie, mais aussi des larmes. On pleurait dans nos bras. Ma mère était là, avec ma sœur et une tante. C’était magique, je me croyais dans un rêve », raconte-t-il.

Son cheminement scolaire est particulier. Tellement que la Coupe Vanier est pour lui un bel exemple de résilience et de persévérance. 

« Moi et l’école disons que c’est une grosse histoire. À ma première année au Cégep, je n’ai pas passé mes cours, c’était vraiment difficile. Finalement, je suis allé dans l’armée un an. Mais, je m’ennuyais trop du football et j’ai décidé de me botter le derrière. Je suis revenu faire ma dernière saison au collégial avec les Pionniers en 2019. »

À partir de ce moment, le chemin s’est ouvert et il a pris les moyens pour avancer et ne pas regarder derrière. Il s’est inscrit à Laval au programme en Intervention sportive. Maintenant, il rêve aux professionnels. « Bien sûr. Il me reste encore une saison avant mon repêchage. On verra où ça va me mener. »

Merci à Éric Avon

Quand ces deux athlètes pensent à leurs années d’efforts pour atteindre le titre de champion canadien, quelques noms leur viennent en tête dans leur cheminement comme athlète, d’abord avec les Sélects de l’école Paul-Hubert, puis avec les Pionniers au collégial. 

« Le premier nom qui me vient en tête est Éric Avon, mon premier entraineur-chef au benjamin, puis avec les Sélects et avec les Pionniers. Il y a aussi Jason L’Heureux, mon coach de position au Cégep ainsi que Pierre-Olivier Gourde, un coach qui m’a marqué au benjamin », mentionne Jean-William Rouleau.

Dumoulin-Duguay parle aussi d’Éric Avon comme une personne qui a joué un très grand rôle dans son cheminement. « Il est l’un des pionniers dans le football à Rimouski. Il m’a beaucoup aidé. Il y a aussi Jean-Nicolas Béland, le coach des Sélects. Quand je suis revenu de l’armée, c’est lui qui m’a dit pourquoi tu ne reviendrais pas au football. Il m’a poussé à prendre ma décision. Aussi, Kevin Nichols, mon entraineur en 2019 avec les Pionniers. »

Étoiles québécoises et canadiennes

Rappelons que les deux Rimouskois ont été élus sur la première équipe d’étoiles du circuit universitaire canadien. La semaine précédente, ils avaient également été nommés sur l’équipe d’étoiles du circuit québécois dans le Réseau du Sport étudiant du Québec. Dumoulin-Duguay a été finaliste au titre de meilleur joueur de ligne au pays.

On devrait voir Rouleau et Dumoulin-Duguay à Rimouski dans les prochains mois avec la Coupe Vanier comme le veut la coutume dans le sport d’équipe. « Pour l’instant, il y aura encore des festivités cette semaine, mais il faut reprendre le retard qu’on a pris à l’université. On a été parti une dizaine de jours à London pour nos deux derniers matchs », explique Rouleau, un étudiant en génie civil.

Un autre ancien des Sélects du Paul-Hubert et des Pionniers, Jasmin Desjardins, fait partie du Rouge et Or, mais n’était pas de la formation samedi, étant réserviste. C’est aussi le cas de Jean-Christophe Vibert, de Sept-Îles, qui a joué dans le programme du Mistral à Mont-Joli au niveau juvénile.