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Odeur de souffre autour du congédiement du « pro »

Le départ de Jonathan Moreau, au Bic, cacherait bien des choses
Pendant la saison morte, ce n’est pas sur les terrains du Club qu’il se passe le plus de choses, mais bien en coulisses. (Photo: Journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le congédiement du professionnel du Club de golf Bic, Jonathan Moreau, semble cacher bien des choses, à l’approche de l’assemblée générale annuelle des actionnaires prévue pour le 30 janvier 2023.

Depuis l’annonce de la mise à pied de monsieur Moreau pour de vagues motifs, il y a deux semaines, le Journal Le Soir a fait enquête. Les démêlés de monsieur Moreau avec le président Sylvain Lafrance et les administrateurs du Club entraîneraient un tel découragement chez les membres et les actionnaires que l’éventualité d’une vente à un privé n’est plus écartée d’emblée.

Offre hostile

En 2009, une femme d’affaires, Suzanne-Monique Tremblay avait déposé une offre d’achats dite « hostile » auprès des actionnaires du Bic. La nouvelle avait déclenché un tollé au point où les administrateurs du Club avaient resserré leurs règles en vue d’une autre tentative. Au lieu d’avoir besoin de l’acceptation d’un quorum de 565 actions pour vendre le club, le parcours et leurs installations, il faut maintenant l’assentiment des propriétaires des deux tiers des actions, soit 3 785 actions, pour autoriser la transaction.

Depuis que le Club a été fondé en 1932, il a toujours été la propriété des membres-actionnaires.

En raison de son environnement marin, le parcours du Bic est l’un des plus prestigieux au Québec. (Photo: archives)

L’un parle, l’autre non

Depuis la semaine des élections provinciales, le 3 octobre dernier, l’auteur de ces lignes a tenté régulièrement de joindre le président Lafrance, sans succès à ce jour. Nous avons cependant pu parler avec Jonathan Moreau, hier, qui corrobore certaines de nos informations. De plus, une source près des membres et du personnel nous a fourni une explication potentielle sur le congédiement de monsieur Moreau.

Mauvaises relations

Enfin, monsieur Lafrance est pointé du doigt par des membres pour éprouver régulièrement des difficultés dans ses relations avec les professionnels/directeurs des clubs de golf où il est administrateur.

On se souviendra entre autres que son arrivée a coïncidé avec le départ de celui qui était professionnel du Bic depuis 30 ans, Michel Blier. Un départ qui avait suscité beaucoup de mécontentement. Deux sources nous mentionnent que c’est la troisième fois que cela se produit. Nous avons donné la chance à monsieur Lafrance de s’expliquer, mais en vain. Il ne retourne pas nos appels ni nos messages.

Poursuite éventuelle

À travers les informations obtenues, nous avons appris que monsieur Moreau songe à entreprendre des procédures judiciaires contre le Club Bic pour congédiement injustifié (ou bris de contrat) et pour perte de revenus, car il aurait investi des sommes importantes pour rénover la boutique du professionnel.

Préjudiciable

Nos lecteurs comprendront que nous nous devons d’être extrêmement prudents au sujet de ce que le conseil d’administration reproche à Jonathan Moreau.

La version des administrateurs, dans une lettre aux membres dont Le Soir a obtenu copie il y a deux semaines, expliquait ainsi le congédiement de Jonathan Moreau :

 « Au cours des dernières semaines, soit depuis la mi-septembre, vous avez pu constater l’absence de monsieur Jonathan Moreau, au club de golf. Monsieur Moreau avait été invité à rester à l’écart du club, le temps de faire la lumière sur une situation potentiellement préjudiciable (au) pour le Club. »

« Lors de leur rencontre du 2 novembre dernier, les membres du conseil d’administration ont résolu de façon unanime de résilier le contrat de monsieur Moreau, cela en conformité avec les dispositions figurant audit contrat. Cette décision a aussi pour effet, au même moment, de rendre caduques les contrats liant le Club avec la boutique Horizon Golf et l’Académie de golf gérés par monsieur Moreau. »

Ce qu’on lui reprocherait

Ce qu’on reprocherait à Jonathan Moreau serait d’avoir eu un comportement inapproprié avec un€ ou des membres du personnel.

Ce sont des informations que Jonathan Moreau nie. Des informations qui s’entrecoupent pourtant auprès de différentes sources, dont des membres de longue date.

Jonathan Moreau (Photo: Facebook-Jonathan Moreau)

« Tant qu’ils seront là »

« Je vous conseille de revérifier vos sources, car ce n’est pas ce qui s’est produit. Deuxième chose, je ne peux pas en dire plus, sous les conseils de mon avocat, parce qu’il y a des démarches en cours. Ces démarches risquent de durer longtemps. Et tant que le conseil d’administration actuel demeurera en fonction, il risque de se passer des choses », se limite à déclarer Jonathan Moreau.

Un acquéreur

Le Journal Le Soir a par ailleurs appris qu’un homme d’affaires bien en vue à Rimouski a fait connaître son intérêt pour acquérir le club de golf Bic, sans doute avec des partenaires.

L’assemblée générale annuelle des actionnaires du Club pourrait donner lieu à des décisions inattendues. On nous apprend d’ailleurs au moment d’écrire ces lignes que les revenus de la saison 2022 ne sont pas ceux attendus. Un motif d’insatisfaction qui risque de s’ajouter aux autres.

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