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« Nos vétérans sont de grands frères »

Serge Beausoleil (Photo journallesoir archives – René Alary)

Le point de presse de Serge Beausoleil en vue de la visite des Remparts de Québec, jeudi soir, a donné beaucoup de place à l’actualité des derniers jours dans le hockey junior canadien.

La décision d’un juge de l’Ontario de ne pas donner suite à une demande de recours collectif déposé par trois anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) qui alléguaient que ses trois ligues, leurs équipes et leurs dirigeants avaient perpétué un environnement toxique dans le cadre d’activités d’initiations. Les témoignages de 16 autres joueurs, qui ont évolué au sein de 38 des 60 équipes dans les trois ligues, se sont ajoutés. 

« Moi qui adore mon boulot d’enseignement, ça nous questionne beaucoup comme organisation. Je pense aussi à Alexandre Tanguay et tous les partenaires à Rimouski qui mettent tant d’efforts pour avoir un club de qualité. Il y a des amalgames qui sont très tristes en ce moment. On est coupable par association. D’entrée de jeu, ce qu’on a lu, c’est dégueulasse, c’est impensable, c’est innommable », déplore l’homme de hockey au haut de la pyramide chez l’Océanic.

Pas que le hockey

Sur le contenu des initiations rapporté dans les médias dans les derniers jours, Beausoleil rappelle qu’elles ne concernent pas que le hockey. 

« Ce sont des agissements condamnables, pas seulement au hockey, mais aussi au football, à l’école, à l’université. Le hockey est notre sport national et on doit souffrir de son succès quelque part. Malheureusement, il va y avoir des écarts et je les condamne vertement. »

Les vétérans : de grands frères

Beausoleil estime que ce qui se passe dans son équipe n’a rien à voir avec les faits révélés. 

« Je vais parler de ce que je connais. Ça fait douze ans que je suis à Rimouski et la première chose, le centre de toutes nos sélections, c’est d’avoir de bonnes personnes. Il y a une symbolique, ici, qui est très importante. Quand il y a un repas d’équipe, nos leaders mangent en dernier. Ils sont là pour faire attention à nos jeunes, pour les traiter comme des grands frères, pour les protéger et les élever dans nos valeurs. Les vétérans aident à débarrasser, nettoyer et paqueter l’autobus. C’est ce qu’on vend aux parents quand on veut faire nos sélections », explique-t-il.

Heurté de plein fouet

L’entraineur-chef et directeur-gérant est visiblement affecté par tout ce que se raconte et se dit depuis quelques jours.

« Quand les parents nous confient leur jeune, on veut en faire de bonnes personnes et on ne veut pas qu’il y ait des abus sur eux. Moi, ça me heurte de plein fouet dans mon rôle d’éducateur, ça me heurte par rapport à ma passion pour notre équipe, notre ligue et notre sport et je trouve qu’on ne se défend pas assez là-dedans. »

Ça fait plusieurs années que les initiations sont interdites dans la LHJMQ. « Je ne dis pas que les gars ne se rencontrent pas pour fêter ensemble avec les recrues. Ce n’est pas nous qui allons encadrer ça ou encourager ça. La seule chose qu’on va faire, c’est de mettre des paramètres très stricts. » 

William Dumoulin

William Dumoulin (Photo Journal Le Soir – René Alary)

À 20 ans, William Dumoulin est dans le circuit depuis quatre saisons, toutes à Rimouski. 

« Je n’ai pas eu d’initiation, plutôt un party d’équipe, et je n’ai pas initié personne non plus. À Rimouski, on a de bonnes valeurs. Serge fait ses choix en fonction des individus. Mes parents étaient un peu stressés de me voir partir de la maison. Je les ai rassurés en leur disant que j’étais entre de bonnes mains avec des vétérans sur la coche, comme Anthony D’Amours, Nathan Ouellet et quelques autres, qui nous prenaient sous leurs ailes. Nous, on veut répéter ça », dit-il.

Les Remparts s’amènent

Le meilleur club du circuit, les Remparts de Québec, sera le visiteur jeudi soir.

« On aborde ce match comme un club qui est 0-5 contre eux cette saison. C’est l’équipe de l’heure dans le circuit. C’est un très gros défi, j’en conviens, mais on est capable de jouer au hockey. On va se présenter pour jouer un bon match. Il faut se respecter nous-mêmes comme équipe avant de respecter l’adversaire », fait savoir Beausoleil. 

Maël St-Denis à la mise au jeu face à Justin Robidas. (Photo Journal Le Soir – Alexandre D’Astous)

Il aura du renfort important avec le retour au jeu de Maël St-Denis et Jacob Mathieu qui sont à l’écart depuis six semaines. 

« Ce sont deux gars qui jouent nos valeurs sur la patinoire, qu’on peut utiliser autant en avantage qu’en désavantage numérique. On peut difficilement se passer de joueurs comme eux. On l’a fait et ça nous a permis de donner des chances à d’autres gars comme Quinn Kennedy qui est maintenant rendu à 36 matchs, l’équivalent d’une saison midget AAA. On voit son jeu progresser. »

Patrik Hamrla sera devant le filet. « Je vois mal comment il ne pourrait pas être de retour. On va le challenger. Souvent, nos gars ont des matchs étincelants, mais le suivant est un peu plus difficile. Je veux en avoir un deuxième étincelant »

Dumoulin estime que le retour au jeu de St-Denis et Mathieu arrive au bon moment. 

« Québec, c’est une grosse équipe, mais on sait qu’on est capable de jouer contre eux et ce qu’on est capable de faire comme équipe. Le retour de Mathieu et St-Denis va faire du bien. Ça amène de la maturité à notre offensive. Les deux sont capables de marquer de gros buts, faire de gros jeux en défensive en plus d’apporter du jeu robuste. On sait à quoi s’attendre, on veut livrer une grosse performance et aller chercher les deux points. On veut monter notre jeu d’un cran, les séries arrivent bientôt. »

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