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Trois ans perdus dans le projet de stade

La Ville de Rimouski invitée à s’activer
Une des esquisses du projet de 2019 produite par la Ville de Rimouski (Photo courtoisie)

Un citoyen rimouskois impliqué dans le soccer, Steve Lévesque, fait part de son mécontentement et de son impatience envers les élus et les services techniques de la Ville de Rimouski, quant à leurs démarches pour le projet de stade couvert pour le soccer et l’athlétisme, notamment.

Une demande de financement a été rejetée en avril 2020 pour un projet ficelé en 2019. Dans un article publié en janvier 2021, le Journal Le Soir signalait que la Ville devait refaire ses devoirs et élaborer une nouvelle stratégie, ce qui ne semble pas avoir été fait. La crise sanitaire et le changement de garde au conseil municipal, Marc Parent ayant quitté la mairie en 2021, ont assurément contribué au sur-place constaté et déploré par monsieur Lévesque.

Changer d’approche

Ce dernier déplore que la Ville n’ait pas changé son approche après le premier refus. « On aurait pu réviser le projet et procéder par phase », estime-t-il. À son avis, un certain immobilisme fait en sorte qu’on accuse un retard de trois ans dans le dossier.

« Aucun nouveau comité de travail n’a été formé par le conseil actuel. Le projet de 2019 ne semble pas avoir été actualisé. Il n’y a pas eu de demande de subvention depuis ce temps parce que la Ville de Rimouski veut la totale, soit le maximum de subventions possible, comme ce fut le cas pour le Complexe sportif Desjardins. Elle attend un futur nouveau programme du gouvernement du Québec, mais il existe aussi un programme au fédéral qui pourrait s’avérer intéressant. Il semble qu’on va encore passer à côté. Il vient à échéance le 28 février prochain », fait-il remarquer.

Le futur stade serait construit dans le Complexe sportif Guillaume LeBlanc, entre le terrain de baseball aux dimensions senior et la piste d’athlétisme. (Photo: courtoisie)

« Personne n’y travaille »

« Mon sentiment, c’est que personne ne travaille sur le dossier à la Ville de Rimouski. On me répète depuis deux mois qu’on est prêt à déposer un projet lorsque le programme de subvention provincial sera disponible. Mais de quelle façon s’est-on préparé? Va-t-on présenter le même projet qu’il y a quatre ans? On n’a pas eu l’idée de se remettre à la table de travail? On aurait pu se dire : « On a eu un refus pour telle ou telle raison et il faut retravailler le dossier. Nous allons modifier notre projet à moindre coût, en profitant des subventions qui sont actuellement disponibles ».  On pourrait avoir 50% de financement pour un projet de 10 M$ à 25 M$ », soutient monsieur Lévesque.

« La totale »

Qu’est-ce que c’est, la totale? Prenons l’exemple du Complexe Desjardins. Sur les 42 M$ qu’a coûté le complexe, la Ville a réussi à obtenir 75% du financement par des subventions et une commandite de Desjardins pour y contribuer avec 7 M$.

Plus de taxes

« Nous étions déjà au fait de ce programme, qui ne correspond malheureusement pas à nos besoins pour le stade multisport, notamment sur la nature du programme, mais aussi du fait qu’il est pour des projets entre 3 M$ et 25 M$, ce qui n’est pas le cas de notre projet.  Le remboursement du fédéral est à un maximum de 8 M$ si mes informations sont exactes.  Nous avons besoin d’un programme de subvention d’une ampleur bien plus importante pour arriver à financer cette infrastructure », a répondu la directrice du Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire, Karine Desrosiers, dans un courriel adressé à monsieur Lévesque.

Celui-ci a aussi écrit au conseiller du district Sacré-Cœur, Sébastien Bolduc, bien connu pour son intérêt envers les sports.

Sébastien Bolduc (Photo courtoisie)

« Même si je suis fervent défenseur du sport et de la pratique d’activités physiques, j’ai aussi en tête la capacité de payer des citoyens, et le droit d’approbation référendaire qui vient avec un tel règlement d’emprunt. Si on décidait d’aller de l’avant sans aucune aide avec un projet de 25-26 M$, on viendrait d’un coup accroître de 40 % l’endettement net de la Ville qui est actuellement d’environ 65 M$. Un tel emprunt se traduirait par une hausse moyenne du compte de taxes qui avoisinerait à lui seul les 75 $ pendant 20 ans », a répondu monsieur Bolduc.

Volonté politique

« La Ville aurait pu piger dans son bas de laine et avec un règlement d’emprunt de plus ou moins 10 M$, pour se rapprocher du montage financier du Complexe, mais il n’y a pas de volonté politique. C’est ce que je constate quand je vois les réponses obtenues. Personne ne s’est assis pour analyser le premier refus et réétudier le dossier. Faisons au moins des demandes et on verra ce qu’on obtiendra comme réponses. La réalité est qu’on ne veut pas faire cet exercice et qu’on espère me calmer avec des courriels de trois ou quatre lignes », affirme Steve Lévesque.

 « Je suis persuadé qu’il faut d’abord attendre de connaître ce qui sera annoncé (NDLR : par le gouvernement provincial de la CAQ) pour ensuite ajuster la stratégie. À l’heure actuelle, il serait prématuré de le faire, mais je te prie de me croire, comme l’a écrit madame Desrosiers, que nous avons toutes les informations en main pour déposer une demande bien étayée qui tiendra compte du niveau d’aide accessible », a également indiqué monsieur Bolduc dans son message à monsieur Lévesque.

« On fait dur »

Selon Steve Lévesque, la situation présente n’arrange rien en ce qui a trait à la pratique du soccer à Rimouski, puisque les terrains extérieurs sont pour leur part en mauvais état.

Les terrains de soccer du complexe sportif ont subi les effets de fortes pluies de juin l’an dernier. (Photo: Facebook-Club Fury)

« Vous devriez voir ce qui s’est fait ailleurs, au Québec, dans des villes comparables à Rimouski. Chez nous, même les terrains extérieurs ne sont plus adéquats. Ils deviennent dans un état lamentable au printemps et ils sont si abimés qu’il y a d’autres associations de soccer du Québec qui ne veulent plus venir jouer ici. «

« On fait dur à Rimouski. C’est toujours compliqué et je ne pense pas que ce sera demain la veille qu’on aura un stade intérieur si personne ne met son poing sur la table, s’il n’y a pas de pression sur la Ville », conclut Steve Lévesque.

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