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Économie

Une compagnie norvégienne serait retenue

Toujours bien des questions autour du projet de traversier
Le service de traversier entre les deux rives a été interrompu l’an dernier. (Photo: YouTube – Sylvain Lepage)

Le projet de nouvelle liaison maritime entre Rimouski et Forestville semble vouloir se concrétiser, mais des questions continuent de se poser sur la viabilité du futur service et l’expertise de son futur opérateur.

La nouvelle Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville vient d’être enregistrée officiellement au Registre des entreprises, selon CFYX et Radio-Canada. On aura attendu jusqu’à la date limite du 22 février pour le faire.

Une rencontre de presse devrait avoir lieu dans les prochains jours et viendra confirmer le lancement de l’organisme.

Jean Létourneau et Martin Beaulieu, de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), et Dominique Tremblay, du côté de la Société d’économie et de développement de Forestville (SEDF), sont les administrateurs de la Corporation. Ceux-ci demeurent discrets quant à leurs intentions. Le Journal Le Soir a tenté de joindre monsieur Beaulieu ce matin, sans résultat.

Terre-Neuve et la Norvège

Malgré ce jeu de cache-cache, Le Soir vient d’en apprendre un peu plus, d’une source bien au fait du dossier, mais qui souhaite conserver l’anonymat.

La Corporation aurait retenu comme sous-traitante une entreprise installée à Terre-Neuve, mais de propriété norvégienne. Un observateur du milieu économique s’inquiète de ce choix, en songeant au FA Gauthier, le navire de la Société des traversiers du Québec (STQ), qui dessert tant bien que mal le lien Matane-Baie-Comeau. Il signale que les armateurs européens ne sont pas familiers avec les conditions de navigation sur le fleuve, comme on l’a vu avec l’armateur italien qui a conçu et fabriqué le FA Gauthier.

Saarema

Bien que la Norvège ait un climat nordique, on courrait après les problèmes en faisant affaire avec une entreprise étrangère. Au surplus, le Saarema, qui est venu en renfort au FA Gauthier, est justement un navire norvégien qui a coûté passablement cher à la STQ en achat et en transformations. Il a notamment coûté 39 M$ pour son acquisition et 11 M$ en travaux.

La Saarema, de la Société des traversiers du Québec, a couté 50 M$ aux contribuables québécois. (Photo: STQ)

L’Apollo

L’ironie du sort nous pousse encore plus loin. Elle rappelle aussi qu’un autre navire acquis par la STQ pour combler les lacunes du FA Gauthier, L’Apollo, provenait pour sa part de Terre-Neuve. Il s’est avéré une solution de rechange encore moins adaptée que le Saarema. Il a été envoyé à la ferraille.

Contrat et déficit

Autre bémol souligné par un autre intervenant, le modèle d’affaires retenu qui pourrait poser des problèmes.

« La Corporation sera une entreprise à but non lucratif. Elle sera peut-être éligible è des subventions, mais la question que je me pose c’est : est-ce que l’armateur sera celui qui fera les profits et la Corporation, celle qui s’organisera avec les déficits? Dans une démarche avec un sous-traitant, la Corporation va probablement verser un montant fixe, convenu d’avance et garanti. L’armateur sera donc assuré de ses revenus, peu importe l’achalandage. À l’inverse, si le nouveau service est une catastrophe, la Corporation, elle, devra assumer les pertes. »

La Corporation est constituée de deux organismes paramunicipaux qui sont des mandataires de leur ville respective. Un déficit à la traverse pourrait avoir un impact sur leurs contribuables.

Permis

Il y a par ailleurs la question du permis. Le propriétaire du navire ayant assumé le service de traversier pendant les 25 dernières années, Hilaire Journeault, faisait valoir récemment dans Le Soir qu’il est toujours le détenteur du permis.

Ce permis demeure valide jusqu’au 31 mai. La saison de traverse est habituellement commencée à cette date. Monsieur Journeault n’écarte toujours pas la possibilité de revenir offrir son service à Rimouski cette année.

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