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Faits divers

La 132 serait la plus mortelle au pays

Selon une série de télévision française
Une opération de remorquage en hiver réalisée par Tony D’Anjou, de Remorquage provincial Jacques D’Anjou. (Photo: Facebook-Courtoisie)

Une série de télévision française, « Les routes les plus dangereuses du monde », classe la route 132, la principale qui dessert tout l’Est du Québec, parmi celles-ci.

L’épisode sous-titré « Routes du Canada : alerte au blizzard québécois » qui portait sur la route 132 qui relie Montréal « aux coins les plus reculés de la Gaspésie », aux dires du producteur, a été diffusé mercredi dernier et généreusement partagé sur les réseaux sociaux. Au point où le serveur ayant permis de partager le documentaire au Québec est tombé en panne.

La diffusion de ce reportage à l’échelle de la francophonie tombe bien pour le comité de relance du projet de prolongement de l’autoroute 20 de Notre-Dame-des-Neiges à Rimouski.

La plus dangereuse du Canada

« Conditions climatiques extrêmes, vitesse excessive et alcool au volant… ce cocktail explosif fait de la route 132, au Québec, la route la plus dangereuse du Canada. Reliant Montréal aux coins les plus reculés de la Gaspésie, une des régions les plus froides du pays, la moindre faute d’inattention peut être fatale. Et pour cause : avec pas moins de 150 accidents mortels chaque année, c’est la route la plus meurtrière du territoire canadien », explique le producteur dans son synopsis.

https://www.youtube.com/watch?v=-Fv69sXs0JQ

Sept fois plus mortels

« Un palmarès funeste qui lui vaut le nom de « la route des croix », en hommage aux morts de l’asphalte. Pour venir en aide aux accidentés, des professionnels interviennent tout au long des 1 612 km de cette route de tous les dangers. Témoins de carambolage plus impressionnants les uns que les autres, ils ne reculent pourtant devant rien pour accomplir leurs missions, parfois au péril de leur vie », ajoute-t-on.

Selon les recherchistes de l’émission, les accidents survenus sur la 132 sont sept fois plus mortels que ceux qui se produisent à Montréal.

Un témoin de première ligne

Le remorqueur bien connu Tony D’Anjou, de Remorquage provincial Jacques D’Anjou, est un témoin de première ligne de la fameuse route des croix. L’équipe de tournage a aussi rencontré des artisans de Groupe Laberge et des pompiers des MRC de la Matapédia.

« Le reportage a été tourné l’hiver dernier, fin janvier/début février, sur deux mois. Je savais que la 132 était mortelle, mais pas au point où on l’apprend dans ce reportage. J’ai ressorti des découpures de journaux où j’ai retrouvé des articles de Jean-Claude Leclerc, Ernie Wells et Pierre Michaud. Des accidents, il y en a eu. J’en ai confectionné des livres. Les accidents avec deux décès, trois décès n’ont pas été rares. On peut dire qu’il y en a eu des morts, sur la route 132, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie », dit monsieur D’Anjou.

Tony D’Anjou près de son « bureau ». (Photo: Facebook Tony D’Anjou)

Affaire de contacts

« Parmi les collaborateurs de l’émission, il y a le Groupe Laberge à Montréal, mais celui-ci n’a pas de filiales en région. Ils ont contacté mon ami Carl Deschâtelets qui a déjà collaboré avec les producteurs, dans une autre série. Ils cherchaient quelqu’un pour parler de la 132. C’est lui qui a donné mon nom en référence. Ils avaient différentes équipes de production et l’une d’elles est venue passer deux mois avec moi. »

Tony D’Anjou dans un extrait de l’émission. (Photo: courtoisie)

Plein d’exemples

« Ils ont ainsi pu être témoins de différents incidents, dont celui du camion renversé sur la 132 à Mont-Saint-Louis, à cause d’un éboulement. On a eu un accident avec un camion-remorque renversé à Trois-Pistoles, puis un transporteur de voitures. Il y a eu un carambolage, ils en ont vu en masse.  Ils sont allés tourner à Saint-Fabien. Ils m’ont interrogé et ont tourné avec notre équipe, dans les bureaux. Ce fut une belle expérience, mais je suis désolé que le documentaire ne soit pas accessible temporairement. Je crois qu’il devrait l’être de nouveau d’ici un mois », rappelle monsieur D’Anjou.

Les coins les plus risqués

On a demandé à monsieur D’Anjou quels seraient les secteurs de la route 132 les plus risqués dans notre région, à son avis, en période hivernale.

« Saint-Fabien, dans Rimouski-Neigette, Saint-Simon, dans les Basques, et Sainte-Angèle, dans la Mitis. Avant que la 20 ne soit construite pour la portion Rimouski-Mont-Joli, c’était Sainte-Luce, Sainte-Flavie et Pointe-au-Père les pires endroits. Il y a eu beaucoup de morts », répond le remorqueur.

Entretemps, le comité citoyen de Pierre-Paul D’Anjou s’est réuni la semaine dernière pour faire le point sur la mobilisation et établir des stratégies. On devrait en apprendre davantage dans les prochains jours. Une pétition est en ligne.

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