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Économie

La pression sur les promoteurs est énorme

Projets de construction suspendus à Rimouski
Les travaux réalisés lors de la démolition de la Grande Place à l’été 2022. (Photo courtoisie Alain Bossé)

La population a beau se montrer impatiente avec les promoteurs immobiliers pour que des logements soient construits, la Ville de Rimouski, leur partenaire incontournable, doit conjuguer avec le contexte économique difficile.

C’est ce qui ressort notamment d’un entretien avec le maire de Rimouski, Guy Caron, au sujet des nombreux projets immobiliers qui ont été suspendus depuis un an. On pense notamment au projet de résidence pour aînés de FARI, au projet de Groupe Sélection pour le site de la Grande Place, au projet baptisé temporairement l’Îlot Saint-Agnès et au terrain de l’ancien centre commercial Cooprix, qui est maintenant propriété de la Ville.

Une esquisse du projet repensé de l’îlot Sainte-Agnès qui est passé de trois à deux édifices, avant d’être interrompu. (Photo: courtoisie)

Actifs qui dorment

On pourrait ajouter que le terrain de l’hôtel des Gouverneurs et le bâtiment qui demeure relativement debout sont d’autres actifs potentiels pour l’économie rimouskoise qui « dorment ».

« J’aimerais voir un projet sur le terrain de Cooprix, c’est certain. C’est adapté pour un projet hôtelier, commercial ou de logements. J’aimerais que ça bouge, mais je ne choisirai pas le projet. Je sais qu’à la Société de promotion économique (SOPER), il y a des approches, des discussions pour dénicher un terrain pour du développement hôtelier. Ça pourrait être sur ce terrain, ça pourrait être sur le terrain de l’ancien garage municipal. Il y a différentes possibilités », mentionne monsieur Caron.

60% de comptant

« Une réalité que les gens ne connaissent pas nécessairement et qui complique les choses, c’est que présentement, les institutions bancaires demandent 60% de mise de fond aux promoteurs du secteur hôtelier. Il faut avoir les poches assez profondes pour y arriver et ça complique les choses. C’est un peu la même chose dans le domaine de la construction résidentielle. La hausse des matériaux et la hausse des taux d’intérêt font en sorte que certaines propositions qui ont été faites sont beaucoup moins intéressantes pour un investisseur », estime le maire rimouskois.

Aider les développeurs

« Un investisseur qui met 40 M$ ou 50 M$ dans un projet n’est pas là pour perdre un 1 M$ dès l’année suivante. Tout ça entre en considération et c’est frustrant. On regarde d’autres façons de faire. La Ville peut faire son bout de chemin pour aider, comme elle l’a fait avec son plan de lutte à la crise du logement. On regarde pour trouver des moyens d’aider les développeurs d’une manière légale. On ne peut pas donner des avantages particuliers, mais on peut essayer de faciliter le travail des développeurs. Ceux-ci sont en réflexion également pour voir comment sont rendus les besoins à Rimouski et comment on peut y répondre, pour du logement accessible et abordable; pour l’accès à la propriété, mais aussi pour le logement locatif également », prévoit-il.

Projet des sœurs du Saint-Rosaire

Selon monsieur le maire, la Ville est prête à participer au grand projet de reconversion de la maison-mère des Sœurs du Saint-Rosaire, mené par Serviloge, qui pourrait déboucher sur la construction d’une centaine de logements. Ce projet, incluant le volet services de proximité comme une garderie, pourrait s’avérer le plus important d’investissement de l’histoire de Rimouski en termes de valeur, soit plus de 70 M$ (palais de justice).

« La Ville est intéressée à participer, bien sûr, mais il ne faudrait pas que la Ville devienne le prêteur de dernier recours. Si le reste de l’argent n’est pas ficelé et qu’on demande à la Ville de combler un manque, ça ne fonctionnera pas. On parle d’un projet de plusieurs dizaines de millions $. On veut s’assurer que l’ensemble des éléments soit bien ficelé et que la Ville puisse participer de façon productive. On est tout-à-fait disposé à le faire pour le volet logement. Le maintien d’un bâtiment comme la maison-mère des Sœurs du Saint-Rosaire, qui est très riche en histoire, nous importe et on veut qu’elle soit protégée par la suite. »

La maison mère de la Congrégation des Soeurs du Saint-Rosaire à Rimouski. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud-archives)
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