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Doris Labonté fier de son héritage

Une dernière entrevue, huit jours avant son décès
Doris Labonté a été présenté à la foule lors du match d’ouverture de la 25e saison de l’Océanic en septembre 2019. (Photo : Océanic / Folio Photo – Iften Redjah)

Doris Labonté nous a quittés hier (jeudi) avant-midi après avoir lutté contre un cancer diagnostiqué le 5 février 2018. Huit jours avant son décès, il m’a accordé une dernière entrevue à l’occasion d’un petit déjeuner. L’utilisation de son prénom dans ce texte se veut naturelle et tout à fait normale dans les circonstances.

On a jasé de sa maladie, celle qu’il a combattue du mieux qu’il a pu jusqu’à sa décision de cesser ses traitements au début du mois de mai.

« Le cancer travaille encore, je n’ai plus de soins, mais de la médication pour calmer la douleur. De toute façon, ça fait trois ans que je sais qu’on ne peut pas arrêter ce cancer, que je ne peux pas le battre, qu’on peut juste lui faire mal », a-t-il raconté.

Comme le font souvent les artistes, Doris a partagé les dernières années de sa vie avec son public, à savoir les partisans de l’équipe qui l’appréciaient et se reconnaissaient dans sa fougue derrière le banc. C’était tout naturel pour lui.

« Je n’étais pas obligé de le faire. Mais, je voulais le dire les gens de la région. Je savais qu’ils s’informaient de moi. Ils savaient que j’étais malade et la situation avait évolué dans le mauvais sens », explique-t-il.

Océanic jusqu’à la fin

Doris Labonté et Maurice Tanguay lors du défilé des coupes du Président et Memorial, en 2000. (Photo courtoisie L’Océanic)

Après avoir pris sa retraite à la fin de la saison 2006-2007, Doris est demeuré très intéressé par l’Océanic. On l’a revu assez régulièrement au Colisée, notamment au cours de la dernière saison. 

« Je rêve encore à l’Océanic des fois. Ç’a tellement fait partie de moi que je ne peux pas m’en dissocier », dit-il.

De sa vie consacrée au hockey, ce qu’il a apporté à l’Océanic représente son plus bel héritage.  

« Je suis très fier de l’héritage qu’on a laissé, en pensant à Monsieur Tanguay. C’était lui le grand patron.  Je pense aux gens qu’on a formés comme joueurs de hockey et comme individus. On a été huit ans à travailler ensemble. Ma bannière au Colisée me fait tellement plaisir, c’est une belle reconnaissance », mentionne-t-il en référence à la grande soirée hommage que l’équipe lui a rendue le 8 avril 2022.

Le temps de la récompense

Après avoir grandement contribué à la fondation de l’équipe à partir de 1995, il est demeuré attacher à elle jusqu’à la fin. S’il s’est rangé derrière les décisions de la direction hockey dans les dernières années avec des transactions touchant quelques-uns des meilleurs joueurs, il estime que le temps est venu pour les partisans d’être récompensé.

« L’équipe est due pour en donner à son public. La dernière fois qu’elle a gagné, c’est en 2015. Depuis, ils ont dit aux gens qu’ils allaient reporter la prochaine fois à plus loin, soit 2025. Je pense qu’il faut et qu’ils vont maintenir leur promesse. J’ai beaucoup confiance au grand patron, Alexandre Tanguay, pour ramener l’équipe au top niveau. »

Doris Labonté et sa conjointe, Martine Morrisette, entourent Sidney Crosby. « Je suis heureux de la façon dont les gens de Rimouski ont rendu hommage à Sidney. Non seulement à l’athlète, mais aussi à l’homme qu’il est devenu », estime l’ancien instructeur-chef. (Photo : courtoisie, Doris Labonté)
Doris Labonté et sa conjointe, Martine Morrissette, entourent Sidney Crosby. (Photo courtoisie Doris Labonté)

Il comprend les amateurs. « Les partisans sont prêts à embarquer. Il faut leur faire plaisir sur la glace. Ce n’était pas facile aux Fêtes de voir partir le meilleur pointeur de l’équipe, le meilleur défenseur et le capitaine pour des choix de repêchage. C’est en demander beaucoup aux gens », dit-il en parlant de Frédéric Brunet.

Temple de la renommée

L’Océanic a eu l’occasion, en avril 2022, de lui rendre un ultime hommage de son vivant en l’intronisant dans son Club des immortels. Sa bannière est maintenant près de celle de son mentor, Maurice Tanguay. 

À quelques reprises dans les dernières années, j’ai évoqué que Doris devrait être considéré pour le Temple de la renommée de la LHJMQ. Il a été le premier entraîneur adjoint à temps plein dans le circuit quand il a quitté Rimouski pour travailler avec les Cataractes de Shawinigan en 1986. Pour un salaire annuel de quelques milliers de dollars. Neuf ans plus tard, il a été un acteur important dans la mise en place de l’Océanic. Visiblement, ça n’a pas suffi à convaincre les décideurs.

Doris avoue y avoir songé. « J’y ai pensé, c’est au comité de sélection de décider », se limite-t-il à dire avec, visiblement, un peu de déception dans sa voix. 

Rappelons aussi que le 7 octobre 2021, Doris a été honoré lors de la première cérémonie de reconnaissance citoyenne de la Ville de Rimouski. Il était au nombre des récipiendaires dans la catégorie Ambassadeur. 

Des mercis

Doris Labonté, lors de son hommage rendu le 8 avril 2022 au Colisée Financière Sun Life. Il est entouré de sa conjointe Martine et de sa mère, Mabel. (Photo courtoisie Iften Redjan-Folio Photo)

En terminant notre entretien, il avait des remerciements à adresser.

« Il y a beaucoup de monde, mais je retiens ceux qui m’ont ouvert la porte du junior majeur en Jacques Grégoire et ça s’est poursuivi avec Gaston Drapeau qui m’a ramené dans la ligue à Chicoutimi. Il y a également Guy Chouinard. Et l’Océanic est arrivé alors que j’avais plus de bagages. Je savais que je pouvais contribuer et j’ai donné tout ce que j’avais avec l’appui de monsieur Tanguay. »

« Sur un plan plus personnel, je remercie Martine (Morissette) qui s’occupe de plein de choses pour me faciliter la vie ainsi que tous les médecins qui se sont occupés de moi. Je suis passé par plusieurs spécialités à l’hôpital. Je peux dire une chose, j’ai été très bien traité tout le long du processus. »

Repose en paix, Doris.

Note: Dans le texte publié jeudi annonçant son décès, vous trouverez divers liens vers des articles rappelant diverses étapes de sa carrière: cliquez ici.

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