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Préoccupés par les ruptures de services en santé

(Photo Pixabay)

Les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) partagent leurs inquiétudes face aux ruptures de services appréhendées en obstétrique aux hôpitaux de Matane, Notre-Dame-du-Lac et d’Amqui, ainsi qu’en regard de leur diminution à l’urgence de La Mitis pendant la période estivale, malgré les efforts déployés par le Centre intégré de santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS).

Ils demandent au ministre de la Santé d’inclure des mesures dans sa réforme afin assurer le maintien des services à la population du Bas-Saint-Laurent.

« Nous avons toujours entretenu d’excellentes relations avec notre CISSS et c’est encore le cas avec son nouveau président-directeur général, le Dr Jean-Christophe Carvalho. Mais force est d’avouer que l’administration régionale ne peut pas tout régler seule et qu’elle doit être mieux soutenue. Or, lors de sa tournée des régions au printemps, le ministre Dubé a souligné l’importance de travailler avec les élus municipaux pour mettre en place sa réforme, soulignant avec justesse leur connaissance fine des enjeux dans les communautés. C’est dans cet esprit que nous l’interpellons aujourd’hui pour lui rappeler que tous les citoyens et citoyennes du Québec doivent être desservis adéquatement par le réseau », a déclaré Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.

Michel Lagacé (Photo: archives)

Des ruptures récurrentes

« Les ruptures de services en obstétrique sont récurrentes au Bas-Saint-Laurent et la région doit dépendre des services de dépannage année après année. Il faut des mesures structurantes pour mettre fin à ce cercle vicieux et renforcer une fois pour toutes l’offre dans notre région. La précarité et la fragilité ont assez duré », souligne M. Lagacé.

Bruno Paradis (Photo: courtoisie MRC de La Mitis)

Les services d’urgence

L’incertitude règne également sur la capacité à offrir des services d’urgence dans les plus petites communautés. À Pohénégamook, la concertation et la collaboration du personnel en place ont permis d’éviter une réduction des services. En revanche, malgré les efforts du CISSS du Bas-Saint-Laurent et de son personnel pour trouver des solutions, l’urgence de l’hôpital de La Mitis fermera ses portes à 16 h les soirs de fin de semaine, plutôt qu’à 20 h.

« Imaginez que vous ayez un accident en forêt et que vous nécessitiez des soins d’urgence. Malgré la douleur, vous foncez vers l’hôpital de Mont-Joli et vous vous rivez le nez à la porte. Vous auriez dû savoir que les heures d’ouverture avaient changé ? », illustre Bruno Paradis, préfet de La Mitis et membre de la TREMBSL.

« Il faut assurer une stabilité de l’offre dans le domaine de la santé. On ne peut pas demander à la population de s’adapter à la fluctuation des horaires à chaque fois qu’on manque d’effectifs », déplore M. Paradis.

Le maire de Mont-Joli, Martin Soucy (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

Des services essentiels

Même critique du côté de Martin Soucy, maire de Mont-Joli et vice-président de la TREMBSL. « Il s’agit de services essentiels et, à ce titre, ils doivent être disponibles. Au niveau municipal, nous avons la responsabilité d’offrir nombre de ces services, comme l’entretien des routes l’hiver, des services de lutte aux incendies et l’accès à l’eau potable. Quoi qu’il arrive, peu importe les circonstances, nous avons l’obligation de trouver des solutions. Le réseau de la santé a la même responsabilité populationnelle et il doit être en mesure d’assurer les services à la population », déclare-t-il.

Des solutions pérennes

Les membres de la TREMBSL offrent leur collaboration au ministère de la Santé et au CISSS du Bas-St-Laurent pour maintenir, voire bonifier l’offre de services dans la région.

« Nous pouvons jouer un rôle important dans l’attractivité de la main-d’œuvre et la promotion de nos milieux de vie. En ce qui concerne les ruptures en obstétrique, elles sont récurrentes depuis plusieurs années. Ce qui est récurrent est par essence prévisible et relève d’une saine répartition des effectifs sur le plan national, y compris par le déploiement d’incitatifs pour encourager la pratique en région, comme c’est le cas chez nos voisins de la Gaspésie. Enfin, le ministère doit profiter de la réflexion en cours sur l’amélioration de l’accès aux services d’urgence à l’échelle de la province pour changer le statut de l’urgence de La Mitis, qui est classée comme une urgence mineure, afin qu’elle soit considérée dans le Plan régional des effectifs médicaux, ce qui n’est pas le cas présentement, et qu’elle soit aussi admissible au mécanisme de dépannage national des urgences. On pourrait également en profiter pour y greffer d’autres services de proximité au bénéfice de la population », conclut M. Lagacé.

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