Médias régionaux : les élus affichent leur solidarité
Une centaine de personnes réunies à la Place des Anciens-Combattants de RimouskiLors d’un rassemblement pour dénoncer les congédiements de 23 des 29 employés de TVA Est-du-Québec en vigueur à partir de février 2024, de nombreux élus du Bas-Saint-Laurent ont affiché leur solidarité envers la sauvegarde des médias régionaux, malmenés par nombreuses compressions en 2023.
Plusieurs maires, préfets, députés et représentants d’organisations ont pris la parole devant une centaine de personnes, samedi en matinée à la Place des Anciens-Combattants de Rimouski.
« Lors des différents combats qu’on a mené dans nos histoires, on a gardé en vie la vitalité de nos communautés. Aujourd’hui, on s’attaque à la diversité de l’information en région, qui s’ajoute à la perte de poids politique dans nos parlements. Ça suffit, il faut se prendre en mains. Ça fait plus de 10 ans qu’on réclame des actions contre les géants du web. Il faut du soutien financier à court terme parce qu’il y aura d’autres médias régionaux qui vont disparaître », croit le député bloquiste de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
Une année dévastatrice
L’année 2023 aura été dévastatrice pour l’information régionale.
En plus des deux vagues de compressions du Groupe TVA, Bell Média a réduit son personnel dans sa salle des nouvelles de Rimouski, en plus de la restructuration des journaux L’Avant-Poste et L’Avantage, devenu Le Laurentien, avec la fin de la distribution à domicile.
Radio-Canada prévoit aussi des pertes d’emplois d’ici 2025. Elles devraient inévitablement toucher les journalistes du Bas-Saint-Laurent.
« Les médias sont un reflet de nous-mêmes. On a besoin de se connaître et savoir ce qui se passe aux alentours. On n’a pas besoin de 17 reportages sur le 3e lien ou le tramway de Québec. Si on n’a pas de médias pour parler de nous autres, nous aurons des communautés mal-en-point. Les médias, ça peut être bien fatigants, mais c’est leur rôle d’exiger une imputabilité. C’est difficile d’être bien fatiguant à partir de Québec. Ce n’est pas à Québec ou Ottawa de diriger ce qui se passe en région », estime le maire de Rimouski, Guy Caron.
Pour son homologue de Mont-Joli, Martin Soucy, les médias régionaux participent activement au développement de l’Est-du-Québec en exposant, aussi, aux différents gouvernements, les nécessités de différents projets économiques.
« Si on veut une autoroute 20, si on veut un traversier qui fonctionne, si on veut des vols vers les grands centres dans nos aéroports, qui va parler de nos besoins? Qui va parler de nos difficultés ? Nos médias locaux sont nécessaires pour parler de nos réalités », indique monsieur Soucy.