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Économie - Emploi

« On existe aussi! » lance le personnel de soutien scolaire

Un rassemblement du personnel scolaire au centre-ville de Rimouski (Photo journallesoir.ca)

Le personnel de soutien scolaire de la région craint d’être oublié dans la foulée des nombreuses mobilisations entreprises par les enseignantes et enseignants au cours des derniers jours.

Bien qu’ils soutiennent entièrement la cause de leurs collègues, les employés de soutien des écoles bas-laurentiennes s’inquiètent de voir leurs revendications se noyer dans la vague d’actions médiatiques et politiques qu’ont générée les professeurs en début de semaine.

À partir de mardi, plus de 1500 membres du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis ont participé à des activités de mobilisation un peu partout dans la région. Des rassemblements sont prévus jusqu’à jeudi dans le Bas-Saint-Laurent.

Devant cette poussée des enseignants, le personnel de soutien scolaire tient à envoyer un signal tout aussi fort au gouvernement du Québec.

« On veut rappeler qu’on existe aussi, on ne veut pas passer sous le radar. Si on n’était pas là, les écoles ne fonctionneraient pas », indique la présidente du Syndicat du soutien scolaire des Phares, Marie-Ève Leblanc. « On a plusieurs corps d’emplois et chacun d’eux a ses revendications, que ce soit au niveau de l’encadrement de la violence dans les écoles, des ratios pour les secrétaires qui sont débordées, ou encore par rapport à l’assurance collective, on a des discussions sur de nombreux fronts, mais en ce moment, c’est au point mort. »

Marie-Ève Leblanc (Photo courtoisie Marie-Ève Leblanc – Facebook)

Un climat « houleux »

La présidente syndicale ajoute qu’en plus de stagner, les négociations avec le gouvernement tendent à s’envenimer dernièrement. À l’instar des enseignants, le personnel de soutien scolaire n’a pas digéré l’annonce la semaine dernière d’une subvention de 5 à 7 millions de dollars pour attirer les Kings de Los Angeles à Québec le temps d’une série de matchs du camp d’entrainement.

« On en a profité pour nous-même s’afficher comme les Kings de notre profession! Je ne sais pas à quoi ils ont pensé, c’est vraiment un mauvais timing. C’est insultant, incohérent, aberrant. C’est bien beau vouloir faire rentabiliser un aréna, mais les services publics eux? C’est votre monde dans les hôpitaux, votre monde dans les écoles », lance Marie-Ève Leblanc.

Des travailleurs et travailleuses du système scolaire se sont rassemblés à la Place des Anciens-Combattants à Rimouski (Photo journallesoir.ca)

Vivre d’une paie à l’autre

En octobre, un sondage réalisé par le Syndicat du soutien scolaire des Phares révélait que 84% de ses membres vivent « d’une paie à l’autre ». De plus, 45 % des répondants déclaraient que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité. La présidente syndicale déplore l’attitude du gouvernement devant de tels résultats.

« On en demande trop qu’ils disent, alors que j’ai des employés de soutien qui doivent avoir deux jobs pour arriver. Les enfants ont besoin de ressources en service de garde et en éducation spécialisée, entre autres, mais nos employés sont en surcroît de travail. Il n’y a aucun avantage social lié à cette surcharge. », précise-t-elle. « Faites-en des postes, le monde va rester. Ce n’est pas par manque d’amour pour leur emploi que les gens sont indisponibles dans le réseau. »

Selon les plus récentes données du Conseil du trésor, le salaire annuel brut moyen d’un employé de soutien scolaire était de 24 284$ en 2020-2021. Il s’agit d’un des salaires moyens les plus faibles de tout le secteur public.

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