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L’empêtrement des mammifères marins est un phénomène régulier

Un sauvetage réussi cette semaine
L’équipe de la Campobello Whale Rescue Team (CWRT) a réussi, mercredi dernier, après plusieurs semaines, à libérer la jeune baleine noire. (Photo courtoisie Armand Dubé)

L’empêtrement des mammifères marins, et particulièrement des baleines noires, est un phénomène régulier dans le golfe Saint-Laurent selon le président et directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, Robert Michaud.

« Nous n’avons pas de chiffres précis parce que plusieurs empêtrements passent inaperçus. Des fois des animaux restent au fond. Ils n’arrivent pas à se détacher et même à vaincre le poids des cages dans lesquelles ils s’empêtrent. C’est un problème régulier sur lequel Pêches et Océans travaille fort. Les pêcheurs sont impliqués.

Il y a un effort concerté entre les chercheurs et les scientifiques pour développer des gréements de pêche moins dangereux pour les baleines. On veut trouver des trucs pour réduire le nombre de cordes parce que ce n’est pas dans les cages que les animaux s’empêtrent, c’est dans les cordes », commente monsieur Michaud.

BaleineNoire
Longtemps chassée pour son huile, la baleine noire de l’Atlantique Nord est maintenant très vulnérable aux engins de pêche et aux collisions avec les navires dans le golfe du Saint-Laurent (Crédit photo : Fédération canadienne de la Faune, www.hww.ca/fr/).

Des pièges de la mer

Les cordes verticales reliant les cages aux bouées en surface représentent des pièges de la mer. « Le défi est de trouver une solution de cohabitation. C’est un problème important, surtout pour les baleines noires qui sont en voie de disparition », précise monsieur Michaud.

Un sauvetage réussi cette semaine

L’équipe de la Campobello Whale Rescue Team (CWRT) a réussi, mercredi dernier, après plusieurs semaines, à libérer la jeune baleine noire de l’Atlantique Nord des engins de pêche qui entravaient ses mouvements.

Robert Michaud explique qu’il a fallu plusieurs interventions pour libérer la baleine.

« La dernière, celle qui a que Matty Green, le chef d’expédition, conclut que tout a été fait. Il reste seulement un petit cordage qui devrait se défaire tout seul. La baleine est en sécurité ».

Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins – GREMM

Une 3e baleine noire empêtrée

C’était la 3e baleine noire empêtrée cette année. « La première a été observée en avion par une équipe de Pêches et Océans au large d’Anticosti. Elle n’a pas été revue. Une deuxième, qui a été observée au large dans le golfe, s’est libérée d’elle-même. Elle a été revue quelques jours plus tard sans les cordages et celle qui a été libérée mercredi a trainé ces cordages pendant au moins trois semaines ».

Selon le scientifique, il y a des animaux qui peuvent transporter des cordages, et même des cages, pendant plus d’une année. « Ils les transportent des États-Unis au Canada ou du Canada vers les États-Unis. Chaque empêtrement, même si les animaux se libèrent d’eux-mêmes, a des conséquences sur les baleines.

Certaines baleines ont eu plusieurs empêtrements dans leur vie. Ces empêtrements ont des conséquences sur leur santé et sur leur capacité a donné naissance. Avant, les baleines se reproduisaient aux 2 à 3 ans. Maintenant, ces baleines, qui ont presque toutes eu un empêtrement dans leur vie, se reproduisent aux 5, 6 ou même 7 ans ».

Plusieurs opérations de sauvetage chaque année

Le scientifique indique qu’il y a plusieurs opérations de sauvetage chaque année. « Malheureusement, elles ne sont pas toutes réussies. De nombreux cas nécessitent plusieurs interventions ».

360 baleines noires

Robert Michaud signale qu’il ne reste que 360 baleines noires dans l’Atlantique nord. Une grande partie de cette population vient dans le St-Laurent en été, mais c’est relativement nouveau, en raison des changements climatiques. « Ils se nourrissaient surtout dans la Baie de Fundy et maintenant c’est dans le golfe St-Laurent.

Depuis environ 2015, les baleines noires, que j’appelle les réfugiées climatiques, ont migré au nord. Elles se déplacent entre la Floride et le golfe St-Laurent. Cette cohabitation avec la marine marchande et avec les pêches représente une menace pour cette espèce », affirme monsieur Michaud.

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