La pêche débute sur la banquise avec l’espoir, de belles prises !

Même si les amateurs de pêche blanche ont eu l’assurance qu’ils pouvaient débuter leur saison 2025 ce samedi 25 janvier, sur la banquise à l’embouchure de la Rivière Rimouski, rien n’est aussi certain quant au succès de pêche qui les attend, mais l’optimisme est de rigueur.
L’ex-président et responsable du Comité de sécurité de l’Association des Pêcheurs d’Éperlans de la Rivière Rimouski (APERR), Gaston Dionne, est toutefois inquiet de la situation de la ressource.
« Depuis les deux dernières années, je constate une diminution des prises, et je remarque aussi que les éperlans sont plus petits. Rien à voir avec les années ou les éperlans étaient abondants, comme dans les années de 2006 à 2008 », estime celui qui est reconnu comme un pêcheur averti.
L’ex-membre du Comité de rétablissement de l’Éperlan dans l’Estuaire du Saint-Laurent ne peut s’expliquer le phénomène, d’autant selon lui que l’éperlan-arc-en ciel dispose de plus de frayères pour se reproduire.
La diminution des prises s’est aussi mesurée après les Fêtes, sur la banquise à l’Isle-Verte, un site jadis renommé pour l’abondance d’éperlans, et où les pêcheurs atteignaient rapidement le quota quotidien de 60 poissons. « Des amateurs qui taquinent aussi l’espèce, en été, depuis les quais de Rimouski-Est, constatent aussi une chute des prises », indique Gaston Dionne.

Espèce vulnérable abondance stable
Le Comité de rétablissement de l’éperlan arc-en-ciel du Sud de l’estuaire, rappelle que : « … celle-ci a été désigné comme espèce vulnérable en 2005 en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. Son abondance est dorénavant jugée stable. La disponibilité et la qualité de ses habitats de reproduction comptent parmi les facteurs expliquant sa vulnérabilité ». D’où l’importance pour les pêcheurs, selon cet organisme, de respecter religieusement la limite de prises.
Les phoques inquiètent
Gaston Dionne parle aussi d’une menace importante pour le petit poisson arc-en-ciel, observée encore récemment, l’abondance de phoques, affamés, sur les glaces entre Saint-Fabien et Sainte-Flavie. Un seul phoque gris adulte peut engloutir de grandes quantités de poissons, jusqu’à deux tonnes de proies par an par individu. Le phoque du Groënland et le phoque commun sont les plus abondants. Le phoque commun est le seul mammifère marin qui réside en permanence dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
À l’aube de cette nouvelle saison de pêche sur la banquise en face de Rimouski, Gaston Dionne demeure quand même optimiste. Il espère que la récolte de 2025 fera mentir l’adage du « jamais deux sans trois ». Et il ajoute : « J’ai bien hâte de voir ».
Banquise de sept pouces
Pour l’heure, l’épaisseur de banquise est de sept pouces, entre la berge et l’île Saint-Barnabé, et permet la pêche à pied, dès ce samedi matin 25 janvier. Le poste d’accueil de l’APERR permettra aux amateurs de se procurer leurs « passes de pêche ».
« Les tentes sont permises, en autant qu’on les retire à la fin de la journée de pêche. Et pour les cabanes, ça prend huit pouces de glace, et ça pourrait aller à mercredi, avec des froids prévus de -18 à – 20 Celsius », selon Gaston Dionne, qui prévoit de grandes marées, de mercredi à samedi.
« L’APERR suit la situation et avertira ses membres dès que les conditions de pêche avec cabane seront possibles ».