Coupe Memorial : l’absence de vols directs pose problème
400 dignitaires doivent être récupérés à Québec, faute de services à Mont-Joli
Tandis que le comité de la Coupe Memorial compose avec l’absence de vols directs lors de la tenue de l’événement à Rimouski le mois prochain, le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis, rappelle qu’il s’agit d’une énième démonstration de la nécessité d’avoir des vols directs entre Mont-Joli et Montréal.
La situation force l’organisation à coordonner le transport d’environ 400 dignitaires et invités à partir de Québec, où ils atterriront avant de faire le chemin vers Rimouski.
Le préfet de La Mitis, qui est aussi le maire de Price et le président de la Régie intermunicipale de l’aéroport régional de Mont-Joli, Bruno Paradis, rappelle que l’aéroport a déjà offert des vols directs par le passé, soit par l’entremise de Jazz Aviation, opérant pour Air Canada.
« C’était un feeder, donc il amenait des gens des régions vers Montréal ou Toronto. Il y a quelques années – c’est arrivé à quelques occasions – Air Canada voulait cesser ça, alors le gouvernement fédéral de l’époque y a mis de l’argent pour permettre que des vols en région aient lieu. Par la suite, lorsque la COVID est arrivée, Air Canada et Air Jazz se sont rendu dédouanées et ont arrêtée de desservir les régions du Canada au grand complet, dont la nôtre, parce que, pour eux ce n’était pas payant, comparativement à des vols vers l’Europe ou encore des vols à partir de Montréal, donc dans de grands centres, où les avions sont pleins. »
C’est à ce moment-là que le gouvernement du Québec a instauré le Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels, en payant la compagnie aérienne Pascan Aviation pour qu’elle assure des vols entre Mont-Joli et Saint-Hubert, en face de Montréal.

« Ça nous a permis de quand même garder un lien avec la grande ville, à la différence près que la compagnie ne faisait pas de vols connectés. Cela signifie qu’une personne qui aurait voulu aller à Paris devait prendre Mont-Joli vers Montréal avec Pascan et se racheter un autre billet de Montréal vers Paris, avec tous les risques que cela implique de manquer l’avion. Quand on parle d’un vol connecté, comme c’était le cas avec Air Jazz, on aurait pu prendre un vol de Mont-Joli vers Sydney ou peu importe, parce que c’était interconnecté avec Air Canada », explique monsieur Paradis.
Un frein au développement
Il ajoute que la fin du Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels, à l’automne 2023, a fait en sorte que Pascan Aviation a cessé ses activités. Depuis, il constate que la région est aux prises avec un important frein à son développement.
« Depuis que nous n’avons plus de vols, c’est devenu un besoin encore plus criant, parce qu’il y a plusieurs projets qui n’ont pas lieu. Avant, on faisait venir des gens des grands centres pour obtenir des services en dentisterie ou en radiologie. C’est devenu difficile, parce que les gens ne veulent pas prendre leur voiture pour venir jusque dans notre région. De mémoire, le CISSS ou l’UQAR avait un projet de recherche qui impliquait un chercheur de Boston et, quand il a su qu’il devait prendre un vol de Boston à Montréal pour ensuite se rendre au Bas-Saint-Laurent en voiture, il a refusé de prendre part au projet. Il y a donc plein d’éléments dans le genre qui ont achoppé parce que nous n’avons pas de vols. »

Il souligne qu’un comité regroupant plusieurs acteurs régionaux, dont les quatre chambres de commerce et les organismes de développement des quatre territoires, s’est formé il y a un an pour qu’une démarche concertée soit faite afin de déterminer les besoins du milieu.
« Le tout a été transféré au ministère des Transports du Québec. À la suite de cette démarche, ce que l’on souhaite, c’est d’avoir un vol, plusieurs fois par semaine, qui partirait de Mont-Joli vers Montréal, avec un transporteur aérien qui est connecté. Cela permettrait non seulement à la population du coin ou d’ailleurs de partir de Montréal en allant vers Mont-Joli et vice-versa, mais aussi d’avoir accès à d’autres endroits dans le monde pour ainsi augmenter le volume de personnes à partir de Mont-Joli. »