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Pointe-au-Père: des universitaires se joignent aux opposants

Le secteur où Rimouski souhaite établir son nouveau projet résidentiel à Pointe-au-Père. (Photo courtoisie Ville de Rimouski)

Un mémoire demandant à la Ville de Rimouski de « réviser son plan de développement » concernant le projet de nouveau milieu de vie à Pointe-au-Père a été déposé par trois universitaires lors de la dernière séance du conseil municipal.

Signé par Rachel Nadeau, étudiante en droit, Mathieu Perchat, étudiant en philosophie et Vincent Tremblay, étudiant en développement régional, le mémoire s’appuie sur divers écrits scientifiques tels que des rapports de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) et du Vérificateur général du Québec (VGQ) pour dénoncer ce « développement résidentiel projeté sur un milieu forestier comprenant plusieurs milieux humides et des espèces vulnérables protégées par la loi ».

« Bien que nous soulignions l’effort de la municipalité pour la mise en place d’une consultation citoyenne
ouverte, nous sommes de l’avis que la discussion a été orientée vers la fabrication d’un consensus autour de la proposition. Ces consultations étaient incomplètes et les opportunités de mettre sur table des arguments complexes, à propos de la localisation du projet et sa capacité de répondre à la crise du logement, ne se sont jamais présentées », soutiennent d’une même voix les trois universitaires.

Le mémoire en question (Photo journallesoir.ca)

Le document d’une vingtaine de pages soulève les inquiétudes des signataires quant au maintient de la dépendance à la voiture, à la « multiplication des infrastructures urbaines dans un contexte écologique et économique défavorable » ainsi qu’à l’altération « irréversible » de milieux naturels.

De plus, le mémoire propose certaines recommandations aux élus rimouskois. Selon les trois étudiants, « il est essentiel d’effectuer un portrait exhaustif des besoins de logements à Rimouski de manière à ce que l’offre soit en phase avec la demande pour une solution durable à la crise du logement. Il est (aussi) primordial de construire en premier des logements dans les espaces vacants au centre de la ville dans un objectif de densification douce et de lutte aux changements climatiques ».

Le conseil municipal rimouskois (Photo journallesoir.ca)

Pas de débat avant le plan concept

Rappelons que Rimouski présente un taux d’inoccupation de 0,4% et qu’au moins 2000 logements sont nécessaires afin de retrouver l’équilibre. De plus, le maire mentionnait lors d’une séance du conseil municipal le mois dernier que seuls 12% des terrains de la ville peuvent être exploités pour des projets résidentiels de ce genre.

Rimouski travaille d’ailleurs présentement à obtenir une aide financière du gouvernement du Québec afin de décontaminer les terrains de l’ancien garage municipal au sud de l’Hôtel Rimouski et celui de Place Cooprix près de l’édifice TELUS dans le but d’y développer des projets résidentiels. La Ville a aussi déposé lundi dernier une demande de modification au schéma d’aménagement à la MRC Rimouski-Neigette afin de pouvoir construire des logements dans la Cité des achats.

Finalement, Guy Caron a répété à plusieurs reprises que le débat sur le développement envisagé à Pointe-au-Père sera possible uniquement lors du dépôt officiel du plan concept. Celui-ci devrait être présenté cet automne. La réponse de la Ville de Rimouski restera immuable d’ici sa présentation officielle. La pertinence du mémoire pourrait donc refaire surface à ce moment.

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