Aide alimentaire: Moisson Rimouski peine à garder le rythme

Effectuant 600 dépannages alimentaires à chaque mois, Moisson Rimouski-Neigette parvient à répondre aux besoins de la population, mais peine à se maintenir à flot avec une demande qui ne cesse de croitre.

Le Bilan Faim 2023, qu’ont récemment dévoilé les Banques alimentaires du Québec, fait état d’une crise humanitaire qui sévit un peu partout au Québec, y compris à Rimouski.

On y apprend qu’en moyenne, 1234 personnes par mois ont eu recours à un programme de dépannage alimentaire cette année dans la capitale du Bas-Saint-Laurent. Sur ce nombre, plus de 20% sont des enfants.

Chez Moisson Rimouski-Neigette, le nombre de paniers de provisions distribués mensuellement a grimpé de 36% dans les quatre dernières années. Devant cette hausse historique, l’organisme est à bout de souffle.

« On est capable de pourvoir à la demande pour l’instant, mais si cette hausse continue et perdure, ça va finir par devenir critique. La demande grandit, mais la quantité de denrées reste similaire, tout comme le nombre d’employés et de bénévoles » mentionne la directrice générale de Moisson Rimouski-Neigette Marie-Ève St-Pierre.

L’organisme a d’ailleurs dû réduire le volume des paniers et dispose d’une variété moindre que par le passé. Même si Moisson Rimouski-Neigette garde la tête hors de l’eau pour le moment, la situation se dégrade rapidement et inquiète la directrice générale.

« On ne voyait même pas ça pendant la pandémie. L’année dernière, on faisait des dépannages trois fois par semaine. Depuis quelque temps, on est obligé d’ajouter une quatrième journée à notre horaire. (…) On veut travailler sur des campagnes, mais ça va tellement vite présentement qu’on essaie juste de reprendre notre souffle », mentionne-t-elle.

Se tenir les coudes

Dans les dernières semaines, des organismes se sont alliés pour lutter contre l’insécurité alimentaire à Rimouski. La Ferme de la Dérive et la Ferme du Vieux Verrat ont notamment formé un nouveau partenariat pour venir en aide au Répit du passant en lui distribuant de la nourriture pour ses soupes populaires. Ce genre d’initiative est grandement encouragé par Marie-Ève St-Pierre.

« Si on a des associations comme celle-là qui peuvent être faites de notre côté, c’est sûr que ça va aider. L’aide que tout un chacun nous apporte est loin d’être négligeable, même chose pour le soutien que nous démontrent les entreprises locales. Plus il y a de gens qui font de petits gestes, plus ça vient faire une bonne différence dans le quotidien des gens qu’on aide. On est ouvert à toutes les collaborations », lance-t-elle.