Ni frustré, ni découragé
Alain Rioux, commissaire scolaire depuis 40 ansUn Rimouskois commissaire depuis 40 ans, Alain Rioux, n’est ni frustré ni découragé de la disparition des commissions scolaires avec la nouvelle loi décrétée par le gouvernement Legault.
Monsieur Rioux n’est pas nécessairement mécontent, mais il l’avait vu venir, comme on dit. Il est cependant un brin sarcastique et plutôt ironique quand vient le temps d’analyser la raison pour laquelle cela s’est produit. Toutefois, si plusieurs sont à blâmer pour en être arrivé là, il était peut-être grandement temps que les choses changent.
C’est ce qui ressort d’une entrevue menée par le journal le soir avec celui qui a crié « au loup! » plusieurs fois ces 10 dernières années, souvent tout en gardant une réserve de circonstance qui l’empêchait d’en dire davantage.
Sanction
« C’est maintenant chose faite, depuis la sanction officielle à 5 h ce matin, les commissions scolaires n’existent plus; les commissaires et les présidents ont perdu tous leurs pouvoirs. Depuis que monsieur Legault a le haut-parleur, il nous avait prévenu. Ça remonte à loin mais on ne s’est pas défendu. Les commissions scolaires ont manqué de solidarité et de mobilisation. La Fédération n’a pas fait tout ce qu’il fallait faire pour justifier notre existence. On se rend compte, aujourd’hui, de tout ce que ça impliquait : c’est la panique! Qui va prendre les choses en main, maintenant ? »
Municipalités versus commissions scolaires
« Si les commissions scolaires ont perdu leurs pouvoirs, comment les choses vont se faire à partir du 1er juin prochain? Les municipalités, qui vont devoir céder des terrains pour contribuer aux écoles, prennent toute la place, ce matin, mais je déplore qu’on ne parle pas de la raison d’être principale : les écoles. Tout ce qui est important est évacué dans les informations, aujourd’hui. Ça confirme que les municipalités ont des pouvoirs et que les commissions scolaires, elles, n’en n’ont pas! On s’est toujours comporté comme des moutons. »
Ne pleure pas
Alain Rioux ne pleure pas la disparition des commissions scolaires qui auraient dû se défendre bien davantage, selon lui, mais maintenant que les gros changements sont faits, aussi bien aller de l’avant. La voie de l’avenir est peut-être la prise en main plus locale des conseils d’établissement.
« Les artisans de l’éducation ont toujours su réagir aux réformes. Je continue de croire que le rôle de commissaire servait à quelque chose. Regardez le conseil d’établissement de l’école du Grand Pavois, il est très actif et moi, je travaille de concert avec ses membres qui m’ont justement appelé ce matin, pour s’assurer que j’assiste à ses réunions. Ils ne peuvent pas s’imaginer que je n’y sois pas. »
« Je vais continuer de tenter de les aider, d’être une caution morale, si on m’invite. Je suis commissaire d’école depuis 40 ans et je ne vais pas arrêter de m’intéresser à l’éducation pour autant. Les gens me connaissent, ils savent que je suis actif et que je suis là » conclut monsieur Rioux.