Des réticences pour le projet de Mission Unitaînés
Pas d’autres alternativesSans s’opposer fermement au projet, Bruno Morissette, voisin du terrain donné par la Ville de Rimouski à Mission Unitaînés pour la construction d’un édifice de 100 unités de logements abordables pour les aînés, émet certaines réticences.
« Quand je me suis construit ici, il y a quatre ans, je savais qu’il y aurait sûrement dans l’avenir une construction sur ce terrain vague. Ça ne me dérangeait pas puisque le zonage permettait un maximum de quatre étages dans le secteur. Ce qui me dérange, c’est qu’on dirait que les lois ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Quand je me suis construit, j’ai dû me soumettre aux règles d’urbanismes, et c’est très bien. Je suis quelqu’un qui respecte les règles », commente le voisin du futur édifice.
Terrain à l’abandon
Monsieur Morissette raconte que le terrain devait initialement accueillir un projet de Serviloge avant que l’organisme se tourne vers le Couvent des Sœurs du Saint-Rosaire.
« Le terrain est à l’abandon depuis quelques années. J’ai contacté en vain la Ville à quelques reprises pour leur demander d’entretenir le terrain où on trouve des marmottes, des souris, des chats et un renard », dit-il.
Pas contre la construction de logements
Bruno Morissette assure qu’il n’est pas contre la construction de logements. Il se dit conscient des besoins à ce niveau. « Pourquoi ne pas faire deux édifices qui respecteraient la limite de quatre étages. Le terrain me semble assez grand pour cela. Il y a sûrement d’autres terrains disponibles aussi.
J’ai suggéré l’ancien site de Cooprix, mais la Ville m’a répondu qu’il y avait déjà un projet prévu (Groupe Angus). Je répète que je ne suis pas contre la construction d’un édifice à logements sur ce terrain, mais contre le fait que la Loi 31 permette à la Ville de changer sans l’accord de la population, de changer la réglementation sur l’urbanisme ».
Consultation publique
Monsieur Morissette a participé à la consultation publique, lundi dernier lors de la séance du conseil municipal. « Ce n’est pas vraiment une consultation. La Ville a présenté le projet et répondu à mes questions, mais on sentait que leur décision était déjà prise. Ça donne quoi de consulter, si rien ne peut changer ».
Bruno Morissette précise que sa voisine n’est pas d’accord avec le projet, mais qu’elle ne pouvait pas se rendre à la séance du conseil.
Pas d’autres alternatives
« C’est un citoyen qui reste à côté. C’est sûr que le projet de six étages va avoir un impact sur lui. Malheureusement, nous n’avons pas d’autres alternatives. Le projet doit se faire à cet endroit là où il n’y aura pas de construction de 100 logements pour les aînés. Nous avons essayé de modifier le projet pour qu’il y ait le moins d’impact possible pour le voisinage, mais il n’y a pas d’alternative.
On avait essayé initialement de placer le projet à côté du grand séminaire, mais les négociations étaient trop longues et trop compliquées. Nous avions un terrain disponible pour du logement social et abordable qui va être cédé à Unitaînés pour être ensuite géré par l’Office municipal d’habitation », explique le maire, Guy Caron.
Le conseil municipal a adopté le règlement lui permettant de recourir à la loi 31, lundi soir.
Projet abandonné à Québec
À Québec, le même projet de 100 logements sociaux de Mission Unitaînés, qui était dénoncé par un groupe de citoyens, vient d’être abandonné en raison de la présence d’un milieu humide identifié récemment sur le terrain prévu.
Selon Unitaînés, la contestation d’un groupe citoyen n’a pas été un facteur qui a pesé dans la balance.