Les efforts de recrutement de main-d’oeuvre se poursuivent malgré tout
Les efforts de l’agent de migration du programme Place aux jeunes pour Rimouski-Neigette, Martin Poirier, pour attirer des nouveaux résidents et travailleurs se poursuivent, malgré la crise du coronavirus.
On connaît bien le travail d’accompagnement de monsieur Poirier pour ses séjours exploratoires, des visites de groupe pour les 18-35 ans qui songent à s’établir dans la région. La distanciation sociale obligatoire rend impossible ces séjours qui impliquent des voyages en autobus, mais le recrutement se poursuit autrement.
La crise du coronavirus empêche ces voyages organisés qui permettent aux candidats de découvrir la région et parfois de rencontrer des acteurs socio-économiques, mais elle a aussi un impact, étonnamment positif, sur le recrutement.
Plus de 1 000 migrations sont réalisées chaque année au Québec. Le programme Place aux jeunes aide les candidats à trouver un emploi et un lieu de résidence.
Accélérateur
« La crise est devenue un accélérateur de décision, par exemple pour des gens des grands centres qui songeaient à s’en venir dans notre région, mais qui l’envisageaient à plus long terme. Ces personnes craignent maintenant la pandémie qui est nettement plus sévère à Montréal et recherchent un milieu de vie sain. Ils se disent qu’ils auraient dû se décider avant. Ça donne l’impression qu’ils vont accélérer leur projet », explique monsieur Poirier.
La crise apporte des opportunités, par exemple, on a rapidement besoin de travailleurs dans le milieu de la santé. Elle entraîne aussi cependant des contraintes. Des gens qui venaient de s’installer en région ont vu l’entreprise pour laquelle ils venaient de commencer être fermée.
Maintien des services
« La consigne qu’on a eue c’est qu’on maintient les services. Ce qui veut dire que les agents de migration font du télétravail. La majorité des gens qu’on dessert sont déjà à l’extérieur du territoire, alors on fonctionne avec le téléphone et les courriels. Nous avons des candidats qui font l’objet de suivis individuels. »
« Ces gens qui ont le désir de s’en venir sont accompagnés dans leur démarche. On travaille aussi pour des gens qui ont reçu des confirmations d’embauche, mais qui s’en viennent dans les prochains mois. Ceux-là ne déménageront probablement pas le 1er juillet prochain », mentionne Martin Poirier.
« Ceux qui ont déjà leur bail s’en venaient d’une façon ou d’une autre. J’ai plus de 150 personnes en suivi individuel habituellement. Parmi celle-ci, il y en a 45 qui sont déjà établies mais qui ont encore besoin d’aide (par exemple pour trouver un emploi) », poursuit-il.
Exemple
Pour donner un exemple de la manière dont le recrutement peut fonctionner, disons que Pierre est à Montréal et qu’il envisage de venir s’établir à Rimouski. Il effectue des recherches sur Internet et finit par apprendre qu’un service d’aide (Place aux jeunes) est disponible au Carrefour jeunesse emploi.
Moins de six mois ou plus d’un an?
« Il y a quelques étapes. La personne va ouvrir un compte sur Internet, sur la plateforme de Place aux jeunes. Elle va nous donner par la suite les renseignements qui vont nous aider à bien l’accompagner. Nous avons un indicateur qui va nous donner une idée des efforts qui seront investis. Le candidat va cocher dans son profil le temps qu’il se donne pour venir ici : moins de six mois; de six mois à un an et d’un a à trois ans. Je ne mets pas la même énergie sur quelqu’un qui veut s’en venir d’ici un an à trois ans. »
L’aide prend entre autres la forme de la recherche d’emploi, de la recherche d’un lieu de résidence et éventuellement, de faire le même accompagnement pour sa conjointe ou son conjoint. Et ces services sont gratuits.
Comment ça va?
Encore une fois, la crise du coronavirus change quelques données dans l’approche de monsieur Poirier.
« Si j’appelle un candidat en suivi individuel, je vais prendre, d’abord, davantage le temps de m’informer comment il va. Puis, je vais lui demander où il en est dans son projet de s’en venir ici. C’est sûr qu’il y a aujourd’hui des secteurs de l’économie où il y a de gros points d’interrogation, mais il y en a aussi qui sont en besoin de personnel, notamment si on pense au secteur de la santé. Il n’y a qu’à aller voir le site d’Emploi Québec pour réaliser qu’il y a encore de la demande pour des nouveaux travailleurs », constate Martin Poirier.
Un des derniers cas de migration réussie est celui d’un couple qui s’est installé à Trinité-des-Monts et qui va travailler à la Coopérative du Haut Plan Vert à Lac-des-Aigles à compter de la mi-mai. « Dans ce cas, nous avons travaillé main dans la main avec Place aux jeunes de la MRC voisine, le Témiscouata, ce qui arrive souvent, car il y a un chevauchement entre le lieu de résidence et le lieu de travail. »