Le centre-ville n’est pas abandonné
Selon le directeur général de la Société de promotion économiqueLe directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), Martin Beaulieu, estime que ce n’est pas parce que le maire a annoncé qu’il laisserait le soin au prochain conseil municipal d’assumer la majeure partie du plan de revitalisation, que le centre-ville est pour autant abandonné.
Le maire de Rimouski, Marc Parent, a mentionné avant-hier sur les ondes de Radio-Canada qu’il avait l’intention de laisser le conseil municipal qui sera élu l’an prochain, en novembre, s’occuper de la démarche de revitalisation du centre-ville, pour différentes raisons.
Entre autres, monsieur Parent considère que ce n’est pas au conseil municipal actuel de prendre une décision de cette ampleur (investissement d’environ 750 000 $) et de cette importance qui engagerait ceux qui seront en poste en 2021 à poursuivre le travail. Ce sera au prochain conseil d’établir ses priorités, selon lui.
Terrasses urbaines
Des citoyens en ont compris que le centre-ville est délaissé, ce qui n’est pas pour autant le cas, aux dires de Martin Beaulieu. Ainsi, il est à peu près certain que les Terrasses urbaines COGECO soient de retour, sur quatre fins de semaine en juillet et en août, sur la rue Saint-Germain Est. De plus, monsieur Beaulieu rappelle que le projet de démolition de la vieille partie du centre commercial La Grande Place demeure une priorité, même si une partie du plan de revitalisation est reporté.
Dans l’erreur
« Si certains pensent qu’il ne se passe rien au centre-ville de Rimouski, ils sont dans l’erreur. Tous les attraits touristiques sont ouverts ou sur le point de l’être, ce qui n’est pas le cas partout. Notre bureau d’information touristique est ouvert, ce qui n’est pas le cas partout non plus. Nos entreprises d’hébergement : camping, chalets, ont un très bon taux d’occupation et le taux d’occupation commence à monter aussi dans les hôtels. Ça commence à aller beaucoup mieux. Par contre, on ne peut pas profiter des événements qui sont reportés (Week-end des Anciennes, Expo agricole, Grandes Fêtes TELUS, Festi Jazz), comme partout ailleurs au Québec », précise monsieur Beaulieu.
La crise
Il ne faut pas oublier que la crise du coronavirus a toujours des impacts importants. « Normalement, à partir de la mi-juillet jusqu’à la Fête du travail, il se passe des choses toutes les fins de semaine, à Rimouski. Les regroupements de plus de 50 personnes sont interdits, mais je tiens à rappeler que Rimouski et les Grandes Fêtes TELUS ont été les premiers à annoncer une alternative avec un spectacle en formule ciné-parc avec les 2Frères. »
« Pour les Terrasses Urbaines COGECO, on travaille sur le dossier avec les promoteurs. Il y a des choses à ajuster. Ce n’est pas une question à savoir si ça aura lieu ou non, mais plus une question de comment ça va se faire. Je laisse les organisateurs faire leur annonce lorsqu’ils seront prêts. C’est une initiative des commerçants. »
Injuste
Monsieur Beaulieu trouve que c’est injuste de comparer ce qui se passe à Rivière-du-Loup, qui a décidé de fermer sa rue principale pour la transformer en rue piétonnière, avec ce qui se passe à Rimouski.
« Nous ne sommes pas en compétition avec Rivière-du-Loup, mais je peux vous dire que nous avons traité 15 dossiers de terrasses avec des restaurateurs et que la Ville a mis en œuvre des conditions facilitantes pour eux. On fait tout notre possible pour qu’il se passe des choses et que les gens puissent en profiter. Aussi, il convient de rappeler qu’à Rimouski, ça fait déjà cinq ans qu’on a nos terrasses urbaines. »
Plan de revitalisation
Sur le report du plan de revitalisation, Martin Beaulieu mentionne : « Je ne m’en cacherai pas : ce n’est jamais assez rapide pour nous, mais le premier jalon, c’est de mettre les pelles mécaniques au travail pour le projet de Groupe Sélection. Je peux dire de façon très claire que Groupe Sélection est accompagnée étroitement dans sa démarche, par la Ville et par la SOPER. Mais en raison de la crise de la COVID-19, Groupe Sélection a des enjeux importants à gérer présentement. L’entreprise s’inquiète de voir des éclosions du coronavirus dans ses résidences. Ça n’a quand même pas changé pour nous : c’est LE gros projet pour la relance du centre-ville. »
« On parle pour Groupe Sélection d’un investissement de 55 M$ et je tiens à réitérer que ce projet n’est pas ralenti parce que la Ville ne voudrait pas le faire ou qu’elle ralentit son action. Cependant, nous accompagnons une entreprise qui doit prendre une décision d’affaires dans un contexte particulier, celui de la crise de la COVID-19. Pour le plan de revitalisation, il y a des aspects techniques que je ne connais pas, car je ne suis pas impliqué dans le bureau de projets de la Ville. Je suis toujours tenant de la position voulant que le plus tôt ce sera fait, le mieux ce sera, mais toujours dans le respect des partenaires », déclare Martin Beaulieu.
Pensée magique
« On ne peut pas se contenter d’une pensée magique. Des gens pensent qu’ils vont aller se coucher un bon soir, le lundi, et que le centre-ville sera refait le lendemain matin, quand ils vont se réveiller. C’est pas mal plus compliqué. Il faut que ce soit faire rapidement, mais que ce soit bien fait, car il y aura des impacts sur les commerçants et sur les citoyens lors des travaux, au centre-ville. »