Des commerçants lancent un appel au public pour le port du couvre-visage
On craint une seconde vague de propagationDes commerçants de Rimouski lancent un appel au public afin qu’il respecte l’obligation du port du couvre-visage dans les espaces fermés qui entre en vigueur demain.
C’est ce qui ressort d’une consultation menée par le journal le soir, aujourd’hui, auprès de différents intervenants.
La logique qui s’applique ici est fondamentale : si la clientèle adhère au port du couvre-visage, les propriétaires de commerces, de centres de soins personnels, de bars et de restaurants ne se verront pas dans l’obligation de faire appliquer la loi, une responsabilité qui leur est imposée par Québec.
Accueil mitigé
Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, se fait le porte-parole des gens d’affaires qui leur ont manifesté leur position.
« L’accueil de cette mesure est mitigé. On s’entend que ce n’est pas la situation idéale, mais il y a une réaction générale. C’est que ce qui se produit n’est la faute de personne et que les commerçants espèrent un appui significatif de la population. Il faut que l’effort vienne de tout le monde, qu’on soit solidaire. C’est sûr qu’on sent l’agacement et la fatigue chez plusieurs personnes, mais il ne faut pas lâcher, car la pire chose qui pourrait se produire serait qu’on nous retourne en confinement », estime monsieur Laterreur.
« Ce serait catastrophique. Le mot d’ordre est que tout le monde a besoin de l’appui du public pour les mesures et de faire attention au port du couvre-visage. Aucun marchand n’a envie d’appeler la police ou d’imposer des amendes, mais on s’entend que les temps sont déjà difficiles pour les commerçants, alors ils n’ont pas le choix de se plier aux règles du gouvernement. Dans le fond, il faut regarder le positif. On a tellement bien suivi les consignes qu’on a une quasi-absence de cas. Alors, si on continue dans le même sens on devrait réussir à s’en tirer mieux que les autres », poursuit monsieur Laterreur.
Régionalisation des mesures
Les gens d’affaires sont d’accord pour dire que le gouvernement devrait appliquer ses mesures par région, selon la situation de la propagation. Comme il y a moins de cas au Bas-Saint-Laurent, on devrait se voir imposer des mesures moins strictes.
« Le meilleur exemple pour illustrer la menace d’un retour au confinement, ce sont les bars. À cause de quelques récalcitrants, il y a eu une augmentation des cas à Montréal et là, le premier ministre songe à tirer la « plug » des bars et à les fermer de nouveau. »
Déjà beaucoup de problèmes
« Pour ou contre le couvre-visage? Je ne suis pas qualifié pour le dire, mais je suis en faveur d’assurer la sécurité dans nos établissements. On va travailler très fort pour faire appliquer les mesures de la santé publique. Cependant, je déplore que le gouvernement force les restaurateurs et les tenanciers à jouer à la police. Toute la responsabilité nous incombe, sous peine d’amendes, alors que la COVID-19 nous cause déjà beaucoup de problèmes », indique le tenancier Steven Guimond Corriveau.
« Je suis tout à fait d’accord pour dire que si la clientèle respecte les consignes, on ne se verra pas dans l’obligation d’insister pour faire appliquer les mesures sanitaires. Nous leur demandons leur collaboration, que les gens comprennent que cette situation arrive malgré nous. Et je suis aussi 200% d’accord pour dire qu’il faudrait que les mesures s’appliquent par région. Je pense que c’est ce que la grande majorité des gens souhaitent. »
Contraignant, mais…
« Je crois que c’est contraignant pour tout le monde et que les gens d’affaires en sont pleinement conscients. C’est « plate » pour les commerçants de jouer à la police, mais on fait appel au civisme de la population. Quand on ne veut pas le faire pour soi, on doit au moins le faire pour les autres. Les commerçants comprennent les enjeux même si ce n’est pas évident pour eux, mais le public peut les aider en respectant les consignes », croit le président, directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski, Martin Beaulieu.
Déjà habituée
Une femme d’affaires qui a ouvert son salon d’esthétique au début du mois de juin, Michelle Gagnon, est déjà habituée à l’obligation du port du couvre-visage, qui devait être appliquée dès le départ dans ce type de commerce.
« Mon salon continue de fonctionner normalement. Pour nous, ça ne change pas, car c’était déjà demandé dans notre catégorie de commerce. Ce n’est pas agréable, mais les clientes apprécient la mesure, car elles se sentent plus en sécurité. C’est positif, même si on étouffe là-dedans et que parfois, les couvre-visages sont trop épais. Toute la clientèle est traitée sur le même pied : l’obligation est là, mais cela assure un environnement sécuritaire. Je comprends et je suis les règles. On l’accepte pour le bien collectif. Personne n’a refusé, jusqu’ici », exprime-t-elle.