Paule Côté et son équipe ont fait face à la tempête
La Maison Marie-Élisabeth n’a jamais interrompu ses services malgré la pandémieLa directrice générale de la Maison de fin de vie Marie-Élisabeth de Rimouski, Paule Côté, fêtera son premier anniversaire à ce poste en septembre, après une année qu’on pourrait presque qualifier de… tempête!
L’équipe de la Maison et madame Côté ont dû se relever d’un deuil important, puis, sont arrivés la crise sanitaire de la COVID-19 et tous ses effets pervers.
« J’ai pris la direction par intérim en mars 2019, parce que François (Gamache) était malade à ce moment là, puis, à la suite de son décès, j’ai été nommée officiellement directrice générale par le conseil d’administration en septembre 2019. Bientôt un an, déjà. Je peux dire que je suis très fière de ce que nous avons accompli, car nous n’avons pas manqué de défis depuis un an et demi. Le décès de François n’a pas été banal. C’était une personne très appréciée et très humaine. Les employés et les bénévoles ont tous été en deuil », confie madame Côté.
Crise de la COVID-19
« Est arrivée ensuite la crise de la COVID-19. On ne peut pas dire non plus que ça a été simple à affronter. Comme tous les établissements de santé, nous avons dû nous adapter aux mesures sanitaires. Nous n’avions jamais, comme tout le monde, connu un tel événement, alors il a fallu faire preuve de beaucoup d’agilité et d’adaptation. C’est encore le cas maintenant, car c’est un défi sanitaire, mais aussi un défi financier qui se pose à nous », ajoute madame Côté.
« Nous avons du réinventer ce qu’on faisait et nous sommes encore en train de nous réinventer. Nos lits destinés aux personnes en fin de vie sont toujours demeurés accessibles. Nous sommes un service essentiel et nous sommes là 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Nous avons cependant dû diminuer le nombre de lits disponibles (de sept lits à quatre lits). Il faut comprendre que nous avons beaucoup d’employés et de bénévoles de 70 ans et plus qui faisaient partie des personnes vulnérables à la COVID-19. Ces personnes sont demeurées chez elles en confinement, pour leur protection. »
Madame Côté planche sur un plan de retour au travail pour les personnes concernées. « En attendant, on demeure à quatre lits, parce que c’est plus de travail qu’en temps normal d’accueillir les patients et leurs familles. Il faut les recevoir un par un et expliquer à tous quelles sont les règles à observer et voir à ce qu’elles soient observées. Ça prend du temps, toutes ces choses. »
On dénombre 35 employés à la Maison Marie-Élisabeth, qui se partagent trois quarts de travail.
Finances
Paule Côté possède une expérience de travail variée, entre autres comme directrice du marketing et des dons planifiés à la Fondation de l’Hôpital régional de Rimouski et en développement des affaires régionales pour Raymond Chabot Grant Thornton.
Elle assure que la Maison Marie-Élisabeth est en bonne santé financière. « Nous avons un financement de base garanti par le gouvernement qui paie une partie de nos frais par le biais du ministère de la Santé, mais on n’est pas un organisme du secteur public, comme un hôpital. Il faut aller chercher le reste. Nous avons eu la chance de faire une bonne année financière l’an dernier, qui a fait en sorte qu’on était quand même solide malgré la crise. »
« Mais nous avons été frappés fort, nous avons eu un gros vent de face. Quand on doit annuler des activités, ça cause des baisses de revenus. Et quand des entreprises doivent fermer leurs portes et que des gens perdent leur emploi, il y a moins de revenus discrétionnaires. Tous les types de dons ont baissé (particulier, entreprises, dons in memoriam) considérablement », précise Paule Côté.
« Je n’envisage pas de déficit. Nous sommes très proactifs; on travaille sur des moyens alternatifs. On a tenu un vin-bulles au printemps qui a été 100% virtuel et les gens ont bien répondu. Nous venons d’annoncer le « Challenge » de montagne qui aura lieu en septembre. Nous sommes obligés, comme tout le monde, de nous adapter et nous aurons de nouvelles activités à annoncer bientôt. On sent qu’on se dirige vers une reprise mais on ne peut jurer de rien. Au moins, les derniers assouplissements nous permettent d’envisager des choses qu’on ne pouvait pas envisager il y a un mois ou un mois et demi », conclut la directrice de la Maison.