Un passage en zone rouge qui pourrait être long
Le directeur régional de la Santé publique, le Dr Sylvain Leduc, laisse entendre que le pallier d’alerte maximale pour la COVID-19 pourrait demeurer en place pendant plusieurs semaines dans les MRC de Rimouski-Neigette, la Mitis, la Matapédia et la Matanie qui tomberont au palier rouge ce lundi 7 décembre.
« Il va falloir être patient. C’est une question de semaines. Les deux ou trois prochains mois vont être difficiles. Ce serait très surprenant que la situation change avant les Fêtes. On souhaite toujours que ce soit le plus court possible, mais il faut protéger nos capacités hospitalières qui sont en danger en raison de la hausse des cas dans l’Est du Bas-Saint-Laurent. Janvier est toujours un mois compliqué pour les services hospitaliers, même sans la COVID. Le nombre d’hospitalisations est faible pour le moment, mais on craint une hausse avec l’explosion des cas dans les derniers jours », commente-t-il.
« L’évolution rapide de la situation dans l’est du territoire (MRC) au cours des derniers jours ne nous laisse pas le choix de rehausser les mesures sanitaires en passant au niveau d’alerte maximale pour le bien collectif de notre communauté. L’issue dépend de chacun de vous : en limitant vos contacts et diminuant vos activités, nous pourrons reprendre le contrôle sur la situation. Je demande votre collaboration puisque le respect des mesures sanitaires sera déterminant pour la suite des choses », explique le Dr Sylvain Leduc.
Une des conséquences du passage en zone rouge à compter de lundi des MRC de Rimouski-Neigette, la Mitis, la Matapédia et la Matanie, c’est l’interdiction des partys des Fêtes.
La barre fixée à 20 cas par jour
Le Dr Leduc a mentionné que pour une région de 200 000 habitants comme le Bas-Saint-Laurent, la barre pour atteindre le palier rouge est de 20 cas par jour. « Nous sommes au-dessus depuis plusieurs jours. Nous comptons un record de 27 explosions actives. Avec un si grand nombre d’éclosions, c’est inévitable que le virus atteigne les gens plus vulnérables. On doit prendre des mesures pour protéger les gens ».
Deux scénarios envisagés
La santé publique mentionne qu’elle a analysé deux scénarios, le passage en rouge de l’ensemble de la région et celui de seulement la partie Est de la région qui a finalement été retenue. « Le passage en zone rouge a beaucoup d’impact comme la fermeture des restaurants, des bars, des gyms, des restrictions pour les sports et les écoles. En ce moment, le nombre de cas demeure faible dans le KRTB. On leur donne une chance de rester en zone orange, mais la plupart du temps quand on scinde une région en deux, l’autre partie suit dans les semaines suivantes. Espérons que les gens feront ce qu’il faut pour rester en zone orange », a mentionné le Dr Leduc.
Le Dr Leduc précise que les déplacements entre zone rouge et zone orange ne sont pas recommandés, mais pas interdits. « Ça va être difficile pour le KRTB qui se retrouve pris en sandwich entre deux zones rouges », répond celui qui assure que les pressions de la mairesse de Rivière-du-Loup et de restaurateurs de l’endroit n’ont eu aucun impact sur la décision. « C’est uniquement la situation épidémiologique qui est prise en compte ».
Des bulles improvisées
Le Dr Leduc rapporte que des bulles improvisées ont été implantées dans certains milieux de travail. « Les gens pensent qu’ils sont protégés parce qu’ils se connaissent et ils arrêtent de se protéger. Présentement, il y a de la transmission dans tous les milieux, les restaurants, les bars, les milieux de travail, les écoles et les sports. Une vingtaine d’écoles sont affectées ».
Bien que les mesures seront effectives seulement lundi, la santé publique demande à la population d’éviter les rassemblements. « Ne vous garrochez pas dans les bars comme si c’était la dernière chance de votre vie d’y aller », lance le Dr Leduc. La CNESST et la Sûreté du Québec seront appelées à faire respecter les règles cette fin de semaine.